(journal de mes sensations)

lundi 21 mars 2011

Révolté...

Une parenthèse pour un coup de gueule... La dignité n'est peut-être pas à la portée de tous, mais de là à faire l'éloge de la veulerie !
Hier, lors des informations télévisées, un reportage sur la situation des insurgés à Benghazi... Une troupe d'hommes de tout âge, en civil et armés, a affublé un chien, peut-être un Labrador, d'un sac-poubelle faisant office de vêtement et de branchage vert autour de la tête pour donner l'impression d'une coiffure. Un homme qui semble plus agité que les autres, l'œil de la caméra... nous explique qu'il s'agit d'une effigie de Kadhafi !?! Les individus autour de cette pauvre bête, gesticulent, hurlent et tirent en l'air, sont ridicules (je ne comprends toujours pas cette façon irresponsable de tirer en l'air, que deviennent ces balles ? je pensais qu'avoir survécu au baptême du feu rendait plus... humbles ! Mais peut-être que ceux-ci n'ont jamais tiré ailleurs qu'en l'air ?). Le chien, lui, ne bouge pas, il est assis sur un tabouret haut et je vois dans ces yeux une peur résignée qui me tord l'estomac. L'homme qui fait son numéro devant la camera, vitupérant son Chef d'état, s'approche de la pauvre bête et lui donne une méchante claque sur la gueule ! Le chien ne bronche pas comme paralysé. Seul son regard trahi l’effroi ! Qu'est-il devenu ? A-t-il était abattu par un bourreau en herbe ? Aucune remarque du journaliste sur place ou même de la présentatrice, personne n'a semblé scandalisé ! Est-ce que cet homme fait preuve d'autant de courage face à ses ennemis ? 
Les révolutions, les guerres rendent ces hommes déjà veules, cruels, et plus particulièrement dès qu'ils sont en meute. Comme s'ils voulaient se venger d'avoir toujours eu peur... Cruauté et peur ayant en commun de dépendre du nombre quant à leur intensité... 
Dans sa colère jouée, cet homme hurlait que son ennemi n'était qu'un chien... lui, n'en est même pas un, à peine un virus !
J'ai toujours pensé qu'un homme qui tape un autre, plus faible, une femme, un enfant ou un animal inoffensif, portait en lui la culture du lâche, de l'indigne ! 
Finalement, en voyant cette scène, je me demande si ce "pseudo-révolutionnaire" ne l'est pas uniquement pour son intérêt personnel. Afin de pouvoir se payer un canapé en cuir blanc (sur lequel il laissera le film plastique, pour qu'il reste brillant), un écran plat, des packs de bière, et que pour ces mêmes raisons, rien ne garantit que demain, il ne crachera pas dans le dos de ceux qui l'aident aujourd'hui ! Quelle différence avec ces mercenaires qui lui font face, sinon qu'eux, revendiquent clairement les raisons de leur comportement. 
La culture que j'ai reçue, glorifie la révolution. C'est même un principe qui nous constitue, c'est dans notre nature, nous dénonçons et luttons contre ce qui ne contribue pas à notre bonheur. Mais pourquoi faut-il toujours que les grandes idées soient portées par une lie de mesquineries, de trahisons, de mensonges et de massacres ?
Quant à vous, mesdames et messieurs les journalistes, l'actualité n'est-elle pas suffisamment riche en horreurs de toutes sortes pour que, par souci d’encore plus d'Audimat, vous osiez diffuser pareil spectacle ?
"Raison d'état"; "cas de force majeur"; "nécessité fait loi"... la culture du profit et de l'ego, du matérialisme. L'opium de l'âme et du cœur !
Comment aimer tout le monde ? On peut aimer la vie, la liberté... mais pas tout le monde ! 
Moi, j'ai fait mon choix. Et, plus je regarde autour de moi, plus je la trouve magnifique, celle que j'aime.

1 commentaire:

  1. Belle finale! tu as entouré par les êtres qui reflètent ton humanité, ton beauté.

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