(journal de mes sensations)

dimanche 6 mars 2011

Cet appel, plus fort que tout

On est jamais mieux soi-même que quand on s'oublie. À peine suis-je seul, je me regarde, je me ressens et je me trouble ! Rien ne va, rien ne me plaît. Si je suis en sa compagnie, je la regarde, je la ressens et je me trouble ! Tout va pour le mieux, elle me plaît. Toutes ses qualités me font oublier mes défauts. Admiratif, je suis heureux et ne pense à aucun de mes maux, je dirai même qu'ils se guérissent d'être ainsi oubliés. 
Si je m'assois devant mon ordinateur avec l'intention d'écrire ma ration quotidienne, mais sans idée précise, je reste bloqué, infertile. Alors que m'occupant à diverses activités, les idées me viennent sans arrêt. De la même façon, si je me dis, ah, celle-ci me plaît retenons-la, elle est excellente, une fois devant mon clavier, je l'ai perdu. Alors que laissant filer chacune, sans me contracter, je me mets à en écrire une toute autre, en un seul trait, du début à la fin sans m'interrompre.
Cela pour dire qu'afin de diriger au mieux son esprit, il semble qu'il soit judicieux de savoir le laisser libre, le laisser aller, parce qu'à trop vouloir les choses, on les fait fuir. Mais que c'est difficile cet équilibre entre passion et liberté, entre intérêt et attention. La subtilité, la légèreté, nécessitent une grande concentration, de grands efforts, en ayant l'air de rien.
Si je pense à elle parce que je souffre du manque, je me torture et j'en souffre plus encore. Si je pense à elle, me souciant de son confort, de ce qu'elle réalise pour elle, je m'en sens plus léger. J'y arrive parfois. Mais, dès que je pense à son corps, à sa sensualité, rien n'y fait, je deviens moi-même esclave du mien, qui prend alors le contrôle sans que je ne puisse rien faire, faisant de moi un puissant vecteur d'envie explicite... C'est ainsi, il y a toujours quelque chose de plus fort, un appel, bien plus fort que tout, qui finit par être entendu de ce qui est le plus enfoui en vous. 
Et bien voilà, en mal d'idées, je m’apprêtais à sortir pour prendre un café au coin de la rue, ayant enfilé mon manteau, tout à coup, la main sur la porte une phrase... je reviens pour l'écrire et je finis ceci encore vêtu de mon par-dessus, il est maintenant trop tard pour le café, mais je me sens mieux... 
Ce n'est pas l'imagination qui me fait défaut de temps en temps, mais c'est la première étincelle, celle du démarrage... Ma muse me donne à la fois le sujet de fond, qui lui ne tarit jamais et, cette petite étincelle... Sans elle, tout est plus dur...   

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