(journal de mes sensations)

samedi 12 mars 2011

L'art de s'abandonner

Lorsque, pour mon plus grand plaisir, la nuit venue, elle s'endort nue à mes côtés, j'aime l'admirer à la faveur de la Lune. Ces doux mouvements d'aisances que le sommeil lui confère, ses courbes émouvantes, et surtout, observer cet abandon singulier qu'a son corps ensommeillé.
L'abandon du corps endormi est en ceci différent de l'abandon lascif ou de l'abandon soumis, qu'il est dénué d'esprit, le corps semble alors plus fragile que jamais offrant tous ses secrets, toutes ses vérités.
De ces nuits d'observations, j'en sors émerveillé, et rien ne me charme plus que tout ce qui est profondément naturel chez elle, tout ce qu'elle tente de me signifier par des comportements pensés, n'a pas autant d'impact que ce qu'elle est réellement, sans masque, ni voile... Je perçois d'elle toutes ses fragilités, ses troubles, ses réalités... Ce qu'elle est, au-delà même de ce qu'elle compose et expose, bien plus loin que sa volonté... 
Certaines absences mènent à l'oubli, d'autres, plus rares, font naître un manque viscéral et intense ! Peut-être parce que l'on comprend qu'existe et vie en nous une partie de l'autre et que l'on réalise que cette surprenante douleur qui accompagne son absence, n'est autre que l'expression de ce vif besoin que l'on a l'un de l'autre.  
On peut chercher toute sa vie ce que l'on a sous le nez, trop occupé par soi, ou par les idées que l'on se fait des choses de sa vie, il faut apprendre à s'abandonner, spirituellement, comme le fait le corps endormi, à laisser émerger tous nos élans naturels, nos gestes, nos appels. 
Je crois qu'il n'y a pas de grand amour qui attende quelque part, il est avant tout en nous et, apparaît pour qui sait le voir, dans le regard de celui ou celle qui vous tient la main. Le coupable, c'est l'esprit qui sous le joug de l'ego, abuse de ce pouvoir qu'il a, de retenir, brider et museler notre vraie nature. 
Savoir s'abandonner est un art tout comme savoir aimer. Le corps, lui, ne ment jamais, tout comme la peau dit mieux l'amour que les mots !
Alors, j'aime quand elle dort, étendre mon regard tout le long de son corps. Et, dans le silence de son repos, bien au-delà du désir que j'ai de sa peau, écouter ce qu'il a à me dire. 

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