Reprendre ces habitudes de
diariste s'avère plus difficile que je ne le pensais. C'est comme reprendre la
course de façon régulière... dans les deux cas, il me manque quelque chose... la niaque,
l'émotion, l'envie...
J'imagine qu'arrêter de fumer
ces quelques cigarettes en fin de journée, dès que je me sens euphorique ou
quand je suis trop anxieux, sera tout aussi difficile ?
Et cette allure désormais, ce
corps négligé, empâté, de combien, huit, neuf kilos ? Impossible de m'en débarrasser...
pourtant, je fais tout à pied ! C'est l'apéro, clopes,
grignotage. Mais, bon…
En plus, depuis mon départ aux
USA, j'ai cessé de me raser ! Le résultat est assez singulier... L,I,D et J, aiment ça,
alors moi, ça me va... Mais, y a des trous, y a du blanc, on dirait un loup...
un vieux loup ! Personne ne m'en dit rien, même pas ce vieux renard de P. Il faut dire
que je n'ai jamais eu l'air commode... il y a comme une certaine froideur dans mon attitude, de
celle qu'on ceux qui ne sont pas forcément les plus forts, mais qui peuvent tout
endurer et bien plus longtemps que d’autres... on se méfie… On sent bien que derrière
l'aspect élimé, fatigué, il reste des crocs acérés et quelques mauvais éclats dans
ces yeux las... alors, ça pourrait ne pas être si facile, il pourrait y avoir des
dommages collatéraux... On ne se moque donc pas et on ne vient pas me dire que ça
ne va pas. On me fiche la paix !
… un peu trop même...
J'aimais quand elle était sur
mon dos ! Elle avait une sacrée paire... d'étriers ! J'étais en état
d'éveil permanent, toujours vaillant, jamais fatigué. Je n’avais jamais soif,
jamais faim, sauf d'elle. Ah, fallait voir dans la rue comme les gens nous
regardaient, nous souriaient, se retournaient... enfin, ce n'était peut-être que
pour elle ? Et cette sensation que j'avais d'être affûté.
Va falloir que je me fasse mal,
pour retrouver quelques-unes de ces sensations-là. Mais bon, il ne s'agit pas
de tout recommencer, tout remettre comme c'était. Il faut s'adapter, j'ai
acquis autre chose depuis... ce pouvoir que j'ai de calmer ceux qui sont à mes
côtés, il semble avoir augmenté, bien que je n'ai pas eu l'occasion depuis
longtemps de l'expérimenter, mais je le sens... il y a du recul... un peu plus
d'expérience... Il suffit de voir un de ces séquoias que le feu n'atteint pas. Plus
ça va, plus je me sens de bois... alors qu'en elle, il y avait quelque chose de
minéral. Un de ces grands mélèzes plantés au bord d'un lac, au cœur d’un
paysage minéral de montagne.
Il faut que j'aille chercher ça
de plus en plus loin ! Mais une fois trouvé, je m'aperçois que tout est
resté intact.
Il faut me motiver plus fort
que ça !
C'est toujours bon d' aller au bout de soi.... :) go go.....je veille et vous lis en fidèle...j'ai hâte de voir ça !....
RépondreSupprimerMerci Douce de veiller ainsi, malgré toute cette activité chez vous...
RépondreSupprimerJe sais qu'il faut bien aller au bois... si l'on veut se réchauffer...
puis-je ?
RépondreSupprimerhttp://www.youtube.com/watch?v=1xiVhJu6Z1g&feature=youtu.be
Soyez bois, fusionnel en vous-même, déjà.
RépondreSupprimerExprimant les parfums de la sève vivante et tenace.
Vous êtes, ici-bas, apprécié non pour les souhaits colorés qu'autrui pourrait forger pour vous, mais bien pour qui vous êtes, là, simplement, sans détour.
Puis-je encore ?
RépondreSupprimerAssez émue par votre phrase sur "être affûté" parce que l'autre est là, à vos côtés, qu'il attend de vous quelque chose (chacun son histoire) et que ce qui circule entre vous imprime le dessin du quotidien, jusque dans les petits gestes.
Cela reprend ce que vous disiez dans un autre billet, sur être soi parce que l'autre est là. Intime.