(journal de mes sensations)

mercredi 2 juillet 2014

En rogne !

J'observe... cette propension que nous avons à ne nous intéresser qu'à nous-mêmes... à n'être jamais disponible, toujours trop occupé, pour ne serait-ce que s'enquérir des autres... Excepté bien sûr, si c'est par nécessité... Prétextant alors, n'avoir pas osé le faire avant ou, bien que conscient de cet état de fait, ne pouvoir s’y résoudre, par embarras ou pour, sans doute, être atteints d'une incapacité maladive...
En réalité, on n’aime que soi ! Nos fréquentations se classent en genre et qualité d'intérêts, variant selon une sorte de roulement perpétuel où les nouveaux et les indispensables sont privilégiés, tandis que ceux dont il n'y a plus rien à tirer ou, avec qui cela devient trop compliqué, tombent en désuétude, puis sont oubliés.
Que le reproche nous soit fait et l'on s'insurge, arguant d'une véritable sollicitude... ne serait-ce, par exemple, avec ce sans-abri qui vit dans le quartier... ou cet inconnu qui semblait si désespéré l'autre fois... ou encore avec ce chien errant que l'on a nourri un jour en passant... Enfin, vis-à-vis de tout un tas d'inconnus dont on se fiche bien au fond, mais qui nous permettent de soulager notre conscience, à moindres frais et sans fâcheuses conséquences pour notre ego. C'est curieux comme il nous est plus facile d'avoir de la compassion pour des étrangers, plutôt qu'à l'encontre de nos proches. Probablement parce que ces inconnus nous habillent alors, comme nous rêvons de l'être, et que ne nous connaissons pas, ils nous voient comme on aimerait paraître…
On a beau ne se préoccuper que de soi, on aime tout de même cette idée de s'occuper des autres...
Aucune malice ici... enfin, je crois... d'ailleurs, je fais moi-même partie du lot...
Cette conscience qui nous distingue dans la nature, nous donne de ces idées... crée de drôles de sensations, de ces émotions qui par leur action modifient, l'espace d'un instant, notre chimie intime ; ce qui nous procure alors un de ces agréables sentiments de bien-être que l'on aime tant.
L'empathie, finalement, c'est un peu comme une drogue... certains en abusent, beaucoup en ont peur tandis que d'autres s'en amusent.
Pourquoi donc, je raconte de pareilles sornettes ?
Sans doute suis-je en rogne, en rogne contre certaines de ces habitudes que l’on croise de plus en plus fréquemment…

2 commentaires:

  1. Etre bienveillant aussi envers soi n'est pas pêché....me semble-t-il, du coup le regard se réveille pour se tourner vers les autres. Il est souvent délicat de trouver la bonne place du curseur. Puis notre société nous culpabilise de tout. Comment alors sortir indemne sans se froisser ?.......

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  2. Oui, vous avez raison Douce. Inévitablement on finit par se froisser, mais certains le font avec plus... d'élégance, que d'autres.

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