(journal de mes sensations)

jeudi 19 juin 2014

Expérience.

J’appréhendais un peu, je dois le reconnaître, malgré ces prémonitions que j’ai quant à mon futur style de vie, de me retrouver seul à la campagne ; moi qui le suis déjà à Paris… Durant tout le trajet, je me demandais, qu’elle allait être ma réaction. Ce dont je ne me doutais pas, c’est qu’une épreuve, pire encore, m’attendait.
En effet, en arrivant je compris très vite qu’il n’y avait plus ni téléphone, ni internet... J'étais seul !
Meeeeerde !
En cours de changement d’opérateur... et comme à son habitude pressé de passer à autre chose, mon père avait tout démonté, rangé, plié, avant de partir. Je rageais contre sa façon d’être… Quant à mon téléphone portable, dépourvu de relais WiFi, il m’indiquait que dans une campagne aussi perdue, le réseau 3G devrait être accessible que perché tout en haut du clocher de l’église… Ces facilités dont on a l’usage si communément, prennent leur véritable valeur dès lors que l’on ne peut plus en disposer. Je n’irais pas jusqu’à dire que je suis un "geek" ; mais… si jamais il s’avérait que c’est justement à l'occasion de ces jours-ci qu’une tentative pour me contacter ait lieu… Et mon journal… si l’envie me venait d’y écrire… je ne pourrais le faire qu’en différé ! Et si...
La soirée et la nuit se passèrent normalement… à mon réveil (le coq...), je veillais comme de coutume, à la nécessaire première sortie de V juste avant d’aller courir… Au retour, quelques étirements, quelques minutes, immobile à regarder la campagne... une bonne douche et un petit déjeuner. Et à nouveau une ballade avec V, plus grande celle-ci…
Finalement, je fais avec, ou plus exactement, sans ! Sans même trop y penser.
Ce calme bucolique me repose. Et aucune onde pour ronger ma cervelle et mes nerfs… Tous ces présumés manques semblent comblés par cette quiétude qui règne ici et qui doucement m’envahit.
Pas tous, cependant, pas celui d’une présence féminine et aimante. Et tout particulièrement à ce moment… Certes, je n’irai pas jusqu’à dire que ce manque me torture affreusement, ni d’ailleurs qu’il n’est mû que par des élans du cœur et de l'esprit… C’est étonnant comme ici, même ça devient presque supportable. À croire que tout ici ralenti.
C’est entendu, je n’appartiens pas à ce genre d’individus qui vivent à cent à l’heure, et bien malgré cela, ici, dans ces conditions, j’ai la sensation de tout à coup vivre au ralenti, profitant presque de façon extatique de ces petites choses qui habituellement paraissent tellement anodines.
Il faut croire que c’est dans le dénuement de ce qui contribue au confort moderne que tout naturellement se réévalue ce qui compte vraiment.

7 commentaires:

  1. Je ne peux qu'être d'accord avec votre dernière phrase.

    Pour le reste... ah! que la campagne est belle! Surtout avec un coq qui vous (en)chante au réveil!

    Beau retour aux connexions, E. et C.!

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    1. Le coq et les cloches... Quel plaisir...

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    2. Exact!
      :)
      (Et une Fée Clochette qui fait sonner les cloches, pourquoi pas?!)

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    3. Oui... Nom d'une pipe ! Quand même, un sacré veinard ce Peter Pan !

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    4. :)

      Belle journée, Monsieur!

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  2. okdac avec votre retour au calme, sans onde et sans bourdonnement de la circulation parisienne.
    je comprends également votre premier émoi du "sans moyen de communication".
    tout comme (et là je l'écrit avec malice) votre sentiment tout à fait décrit ici honnêtement, de manque de présence féminine.
    idéaliseriez-vous cette présence ? ou pas ? n'est-il pas de notoriété publique que vivre seul (e) est vivre peinard ?
    ou bien doit-on seulement choper "présence aimante" sous-entendant peut-être plus les sentiments qui répandent leur rayonnement sur tout l'alentour, manifestant une fois de plus votre envie de partage ?

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    1. Sans doute que j'idéalise ! Et même je crois qu'un autre type de relation est possible... qui laisserait à chacun des moments de solitude, une intimité pratique... et surtout qui contribuerait à entretenir le désir... Protégerait de la pire des maladies, la routine !
      Au commencement, aussi bien physiologiquement que culturellement et même institutionnellement, tout nous porte à bâtir un foyer, procréer... Mais, il peut y avoir autre chose... une autre vision...

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