(journal de mes sensations)

mardi 9 septembre 2014

Weekend automnale...

Toujours en toile de fond cette insensée brouille avec L… Tout comme N., elle est percluse de certitudes ; incapable de prendre du recul quant à ses émotions ; désillusionnée, elle se croit immédiatement abusée… À ces moments, elle me juge mal… parce que l’absent a toujours tort, parce qu'il faut bien un responsable…
Cela me désole, infiniment, pour elle d'abord, pour nous... J’aimerais avoir le pouvoir de tout arrêter en la prenant dans mes bras... mais c’est impossible. Il faut être patient, encaisser sans broncher... Comment cela finira-t-il ?
J’ai réussi à être plein de modération lors de notre première soirée avec P. Juste quelques verres de ce Côte de Provence, toujours excellent… Pour honorer sa visite et fêter son accès à la propriété… l'ordre fût donné d’ouvrir cette bouteille de prune, une gnôle distillée par une vieille tante décédée il y a une vingtaine d’années, un alcool dont déjà l'évaporation semble délétère, avoisinant les quatre-vingt-dix degrés.
Les digestifs sont pour moi semblables au vitriol ; ils me retournent la tête et l’estomac… mais, pour célébrer l’événement et aussi en mémoire du travail de cette vieille femme de caractère — symbole de la féminité du siècle passé, réputée pour avoir toujours su négocier, à son avantage, désaccords et confits... Il faut dire qu'elle participait à ces conciliabules, équipée de sa hache — bref, pour toutes ces raisons, j’ai accepté d’y tremper les lèvres, j’ai même aspiré l’équivalent d’une larme et je dois reconnaître que derrière la puissance particulièrement inflammable et explosive de ce spiritueux, un agréable goût fruité de plus de cinquante ans d’âge me ravit. Il y eut aussi un peu d’Oaxaca, il y avait tellement longtemps… Puis, dehors pour prendre le bon air et voir la Lune, nous nous chamaillâmes, qui, de reconnaître le hululement d'une chouette hulotte, qui, d'entendre glapir un renard roux… C’est une attaque, enfin c'est ce qu’il nous sembla… de chauves-souris, qui nous mit d’accord sur le fait qu’il était temps d’aller nous coucher.
Une courte nuit plus tard, l’esprit étonnamment clair, nous partions courir dans une brume si dense qu’on ne voyait pas à cinquante mètres… P abandonna à l'entrée de la forêt, pour ma part je continuais, respectant mon plan. C'est à cet endroit, où j'ai l'habitude de faire demi-tour, que je tombai nez à nez avec un couple de cervidés... aussi surpris que moi dans ce brouillard... pour une seconde figée qui sembla durer le temps d’un baiser passionné, presque une éternité… Quel présent !
Après une douche, un café pour lui, un thé pour moi... Nous chaussâmes nos bottes et, équipé d’un panier de la taille de nos prétentions, nous partîmes le cœur vaillant, crapahuter dans les sous-bois, les ronces, les fougères et ces fichues toiles d’araignées… Trois heures plus tard, en possession d’un butin qui à vue de nez devait être d'à peu près un kilo pour les cèpes et deux cents grammes pour les pieds bleus ? Nous revînmes, épuisés, affamés, mais victorieux, pile à l’heure du repas dominical.
Puis, dans le milieu de l’après-midi, P s’en retourna chez lui… Nous ferons notre omelette chacun de notre côté...
Le calme revenu… la fatigue se fit alors magistrale, écrasante !
Je tiens mon objectif de courir chaque matin et pour les jours à venir, mes horaires me permettront d’aller encore un peu plus loin… C’est déjà une première satisfaction ! Pourvu qu'il y en ait d’autres... et pas uniquement de celles qui sont dites honorables, un peu de luxure par exemple, ce ne serait pas pour me déplaire... et je crois bien, désormais, que plus personne ne pourrait s'en trouver blessée... 

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