(journal de mes sensations)

vendredi 6 décembre 2013

En tête

Plus qu'un ami, c'est la féminité qui me manque. Parce qu'une femme est une promesse d'intime et que cela change tout... Plus de foutaises... on ne peut qu'être soi dès lors qu'on aime et qu'on se sait aimé.
Avec elle, pas d'absurdes comparaisons, simplement de l'émulation... L'origine des maux, c'est la comparaison !
Que de temps perdu, cet isolement... par chance, malgré la tristesse de ces dernières années, les déceptions accumulées... quel désir encore d'aimer et surtout, quelle intacte ivresse à la seule vue d'un paysage, d'un ciel et ses nuages ou d'un visage aimé...

jeudi 5 décembre 2013

Révélation !

Hier, en début de soirée... le pire des moments, celui de toutes les tentations... Désœuvré, résistant avec difficulté à l'une d'entre elles... j'allume la télé... Je passe de chaîne en chaîne, tellement de conneries ! Tout à coup, un paysage de neige, de montagnes, de lacs et de mélèzes... Un homme, un trappeur, avec ses chiens, chasse les couguars, les lynx, les loups ou les ours qui s'approchent trop près des fermes ou qui déciment les troupeaux... Je ne sais pas pourquoi, ou plutôt si, je sais très bien pourquoi... je me dis ce doit être le Montana... C'était ça !
Trappeur, quelle vie ! Une cabane en rondins, du bois coupé, un poêle, des outils, des pièges... La forêt, la nature...
Petit, mon grand-père m'emmenait relever les pièges qu'il posait... Sa besace, son manteau, son chapeau, sa serpette tranchante (dont il avait fait le manche) qui battait à sa hanche, l'allure de ses pas précis, dont il cassait sans cesse le rythme en forêt... nous devons toujours surprendre, jamais être surpris, m'apprenait-il. D'où vient le vent ? Écoute ! Là... que sens-tu ? Observe... Je le suivais, admirant sa grande carcasse qui semblait aussi solide que les chênes alentour et j'étais envoûté par les odeurs d'humus et de musc. Parfois, nous stoppions brusquement, il me faisait m'accroupir et nous pouvions patienter de longues minutes sans bouger. Puis, il me regardait, tendait son doigt en silence pour que je le suive du regard et je découvrais, ébahi, une laie et ses marcassins... une biche et son fan... un renard qui filait ou encore, un autre coureur des bois qui lui ne nous avez pas vus... Nous les laissions passer et reprenions notre course à travers bois... Comment ne pas être marqué par de telles expériences ?
Bien sûr, ma campagne n'est pas comparable à l'immensité du Montana, à la rudesse et à la brutalité de la nature sauvage qui règne là-bas... mais toute proportion gardée, on s'y trouve imprégné identiquement...
J'ai eu cette chance, durant les dix premières années de ma vie, d'être marqué par cette vie naturelle... Pas de télé... l’électricité ne servait qu'à éclairer, nous mangions ce que mon grand-père faisait pousser dans le potager et aux champs, glanait ou cueillait dans la forêt ; le gibier qu'il avait chassé ou piégé. On se chauffait au bois, dans les chambres il faisait froid ; on se lavait dans la cuisine à l'évier ou dans une grande bassine et il fallait faire chauffer l'eau sur la cuisinière à bois...
Je pense n'avoir jamais plus était heureux comme à ce moment là. De ce bonheur dont on ne sait même plus que c'en est un, tant on n'y pense même pas...
J'ai gardé de cette époque un instinct puissant que cette vie avait développé, une certaine humilité et un amour de la nature comme celui que l'on voue à sa mère. Je pense pouvoir reconnaître le peu de ceux qui me ressemblent quand bien même, un peu comme moi, ils se sont eux aussi perdus...
Toute ma vie d'avant, bien que ne manquant pas tout à fait de talent, je fus incapable d'avoir une réelle et profonde ambition, sans savoir pourquoi...
Maintenant, je sais, rien ne me convenait... et ce n'est qu'en revenant sur mes pas que j'ai trouvé...

mercredi 4 décembre 2013

Élémentaire !

J'ai besoin de savoir... que l'on me dise.
Qu'un cahier des charges soit établi, que des plans soient tracés, pas nécessairement précis, mais pas sur la comète pour autant...
J'ai besoin qu'un échéancier soit ouvert, même s'il enchaîne au hasard de petits et grands écarts...
Que soit affichée une liste, des possibles en vert et des probables en bleu et une autre où seraient reportés en rouge mes acquis et mes avoirs en noir. Tout cela afin de garder des repères et d'éviter que l'on s'égare...
J'accepte que soit définit des règles, qu'elles me soient imposées, ainsi que des devoirs... mais il est juste que soient reconnus mes droits et que l'on m'accorde, au mérite, quelques grâces et avantages...
Qu'il y ait des cloisons dressées ? Tant qu'on y trouve des portes d'espoir...
Épargnez-moi cependant, tous ces contes et histoires à dormir debout... ou cette manière de me bercer trop près du mur... c'est sans effet, je ne réfléchis qu'avec le cœur !
Ainsi, respecté, reconnu, je peux exister. Me sentir homme et libre...
Libre de tout accepter, de vous... et bien plus encore... vous n'avez pas idée !

Voilà qui est élémentaire et qui, de mon point de vue, convient à toutes les situations...

mardi 3 décembre 2013

Patience...

Une journée pour rien... Attente, indécisions, ennui, mais pas d'envies... Le genre de journée où l'on se dit, vivement demain ! J'aurai pu venir ici, mais il y des jours sans, c'est comme ça...
En fin d'après-midi, je me suis enfin décidé à sortir. Je suis allé acheter de cette huile d'olive nouvelle que je ne veux pas rater cette année. On ne la trouve qu'en ce moment, et pas pour longtemps... Celle que j'ai trouvé vient de Sicile. Elle est fruitée verte et divinement ardente, comme je les aime... Diable, serait-ce un lapsus ?
J'ai aussi acheté une baguette paline... Ainsi, j'ai l'essentiel, du pain à la farine de sarrasin, de l'huile d'olive ardente et du fromage de brebis ! Me viennent en tête les images de ce film Le quattro volte, cette ode à la vie simple, dépouillé, naturelle... Il n'y a pas de meilleurs remèdes, de meilleure vie... Alors, en attendant, un petit plaisir pour oublier cette journée... Demain sera un autre jour. Je dois sans cesse me raisonner, j'ai la patience où les poules ont l'œuf !

Le quattro volte.

lundi 2 décembre 2013

Question de style...

Pas de course, mais quand même du sport. Grand nettoyage, faut qu'ça brille !
D'abord, mon thé, un nouveau, un cadeau... dans un paquet avec un ruban, qu'elle a ouvert pour moi, pour que je le sente, pour m'expliquer ce que c'est et pourquoi... emportée par son plaisir de m'offrir... Et moi qui n'entendais pas bien, et aussi un peu bête, jamais sûr de rien... craignant de l'embarrasser, en pensant trop vite que c'est un cadeau pour moi et qu'en fait ça ne le serait pas... j'ai feint que je n'avais pas bien compris que c'était pour moi... Et pourtant... c'est le seul cadeau que j'ai reçu... et le plaisir que j'ai eu... Mais surtout, il me réajuste sur son rite matinal... c'est déjà un début...
Faut qu'ça brille ! Poussières... évier, lavabo, douche, toilette... Du détergent qui brûle ces petites plaies d'envies sur mes mains... qui pique le nez... Aspirateur... Mon seau carré et mon ballet magique... frotte-frotte... À poils, parce que c'est plus pratique et que chaque fois que je passe devant la glace... eh bien, je m'agite encore plus frénétiquement, j'me démène... j'astique... Il y a sans doute un peu d'exhibitionnisme, refoulé pour me juger n'avoir pas les arguments suffisants, j'imagine... que j'exprime, que je libère, parce qu'il n'y a personne... comme d'autres chantent à tue-tête sous la douche...
Je finis de nettoyer la douche tout en la prenant... je distingue mon savon habituel du détergent-détartrant quand ça brûle... faut que je fasse attention tout de même... Je manque tomber tant ça glisse... Faut se méfier, les accidents domestiques c'est de sous-estimer...
Hum... Ça sent le propre ! Dans mon brumisateur, quelques gouttes de Tea tree pour tuer tous les microbes et de Petitgrain Bigarade pour ces propriétés anti-dépressive...
Quelque chose me chiffonne... Faudrait que je pense à faire les vitres, que je me dis en regardant si les voisins d'en face ne sont pas en train de me reluquer, planqués derrière leurs rideaux... Depuis que je suis là... bref... il faut dire que l'extérieur ne m'attirait pas, et puis je n'ai pas le matériel qui convient...
Pourtant, laveur de carreaux, c'est un boulot qui m'a toujours attiré... pas que ce soit une vocation ! Mais, au cas où j'aurais rien d'autre pour vivre... C'est simple, un seau, une ou deux raclettes, un chiffon, une mobylette et savoir faire de belles circonvolutions sur les baies vitrées, avec style (pas comme j'en vois avec la raie des fesses poilues, apparente)... On voit le résultat tout de suite... 
À Paris on peut se retrouver suspendu tout en haut des tours... et puis on voit chez les gens... on doit en voir de drôle parfois... Mateur ? Oui aussi, un peu... enfin comme tout le monde... Mais je crois que j'aurais le vertige... comme dans ces rêves où, au bord d'un précipice, on se sent tétanisé... il parait que ça veut dire quelque chose...
Mon style est un peu différent... C'est à cause de la frénésie... habituelle conséquence d'un choc psychique... les émotions sont confuses, difficiles à cerner, à exprimer... Ce mélange d'incertitudes et d'exaltations produit comme des convulsions de sensations et donc de mots... Du lyrisme style télégraphique... de l'exalté sous extasy !

Il y a longtemps que je ne m'étais pas senti exalté... Chez moi ça peut atteindre un tel degré que ça me brûle les calories... Ça "booste" mon imagination, au point que je n'ai plus besoin de dormir, de sucrerie, d'alcool, de rien d'autre que ce qui m'est essentiel, primordial...

dimanche 1 décembre 2013

Un geste...

Deux heures plus tard... Je me dis que ce petit jeu n'en est pas un. De parfois transcrire la partie émergente de mes agitations est une sorte d'exutoire, positif... Cela permet à la part plus profonde de persévérer dans l'affinage... Rien n'est facile, pour continuer, il faut savoir se défouler, se purger de la scorie.
L'esprit un peu plus limpide, j'essaie de traduire ce que j'ai enregistré. C'est abstrait... normal, du temps est passé. Qu'a perçu mon âme ? Plus de calme... Certes, un peu de réserves... Mais le fond, celui que j'avais percé à jour, reste le même... comment aurait-il pu en être autrement ? J'ai senti que je pouvais toujours y avoir accès, qu'il m'était même plus accessible qu'avant... qu'il faudrait un peu de temps évidemment. Ce n'est qu'une sensation, mais elle me vient de ce sens qui me trompe rarement.
Une image, cette façon de faire signe au revoir, bicyclette enfourchée, un pied-à-terre, haut du corps retourné et bras droit tendu haut, très haut...

Un geste pas sans effort, un geste émouvant...    

Et puis, je n'arrête pas de gamberger...

J'ai remis à demain... une nuit médiocre et ce besoin, le premier matin de mes repos, de traîner au lit jusque neuf heures ; qui plus est, le premier du mois de décembre... et un dimanche ! Je déteste les dimanches...
Et puis, je n'arrête pas de gamberger...
J'ai classé quelques papiers... Enfin, j'ai ouvert le courrier qui traîne depuis... je jette les enveloppes et empile le reste dans une boite... je déteste ça !
On vit dans un monde où, au nom d'une soi-disant liberté, on a choisit de tout empiler... les lois, les procédures, les obligations, les devoirs, les droits... alors, forcément, ça finit par dysfonctionner.
Comme ce *µ%°#& de Windows qui bug depuis la dernière mise à jour... mais pourquoi j'ai pas pris un Mac ?
... Et cette poussière... Il faudrait que je fasse le ménage... Pff... on verra demain matin ; de toute façon, c'est mieux de le faire avant de se doucher... Je ne suis pas encore lavé... Ok ! Mais on est déjà l'après-midi... et puis, j'ai d'autres choses à penser, bien plus importantes ! Enfin... importantes pour moi...
Et puis, je n'arrête pas de gamberger...
15h00, un sandwich, debout dans la cuisine... pas lavé, coiffé comme un dessous-de-bras... Non ! Je ne pue pas... j'ai cette chance. Enfin, pas après trois jours... Ce qui fait qu'il faudra au moins trois jours de plus que pour un autre, pour que les voisins soient alertés par l'odeur... Je me fais pitié... parfois.
Et là... dans mes cheveux, quelques peaux sèches... comme des pellicules, c'est dégueulasse ! Bon sang, que ça peut m'exaspérer ce genre de choses !
C'est nerveux m'a dit le toubib...
Pourvu que mes nerfs n'aient pas aussi bousillé quelque chose à l'intérieur !
... Une sorte d'eczéma... plutôt bénin... Mais, dites-moi... vous ne seriez pas dépressif, des fois ?
De quoi j'me mêle ? File-moi donc un truc pour la tête, l'extérieur ! L'intérieur, je m'en occupe !
Et puis, je n'arrête pas de gamberger...
Franchement, je n'ai pas envie de mettre le nez dehors... Je boirais bien un café, ou je discuterais bien avec quelqu'un... Comme l'autre soir, enfin j'me comprends... Tout le reste... n'a aucun sens.
À vouloir pousser plus loin ce petit jeu, je me trouve 
tout-à-coup être un peu... limite. Allez, c'est plus sage que je m'arrête là.
Et puis, je n'arrête pas de gamberger...

samedi 30 novembre 2013

Citation... Juste une ! Pour...

Je vais pouvoir dormir les trois jours à venir... peut-être aussi courir... il se pourrait que je retrouve l'envie d'être beau... et aussi de me sentir mieux... Mais on va assurer, essayer d'y aller doucement.
Sincèrement... de lire vos commentaires... eh bien, ça me fait plaisir. Je ne sais pas vraiment quoi dire... Merci, semble un peu ridicule, mais plus paraîtrait prétentieux, déplacé... Ce que je fais ici me fait à moi, beaucoup de bien, c'est déjà beaucoup... alors ce qui vient en plus c'est...
Bref, bien que ça ne soit pas mon truc ici (je dis ça à chaque fois), je vous offre une citation qui compte beaucoup pour moi... parce qu'elle est à la fois un point de départ et un bâton de pèlerin... 
Elle est d'un stoïcien, philosophe, écrivain (parce qu'il écrivait bien, il suffit de le lire pour comprendre...) et même, accessoirement... empereur ! Elle est surtout d'un homme dont on comprend, en avançant, qu'il avait tout compris :
"Fouille en dedans. C'est en dedans qu'est la source du bien et elle peut jaillir sans cesse, si tu fouilles toujours.
Marc Aurèle. "Pensées pour moi-même". IIe siècle apr. J.-C.  

vendredi 29 novembre 2013

Synesthésies...

À cet instant, chacun de mes mouvements semblait dégager les effluves de ce parfum, au nom de cette divinité nordique, qu'elle portait... ne l'ayant pas enlacé... à peine embrassé... m'étant depuis, il le fallait bien, changé et douché... ce ne pouvait être qu'un tour de mon esprit, qui usant de ces synesthésies chères à Baudelaire, avait poétiquement lié, les effets envoûtant de ce capiteux parfum à cette... énième... rencontre. J'avais, il est vrai, reniflé chacun de ses gestes... tout ce qu'exhalaient ses mouvements, tout en l'observant intensément. L'écoutant avec passion, je faisais tous les efforts possibles pour l'entendre malgré mon ouïe défaillante, parce qu'elle se protège toujours exagérément dans le brouhaha... 
C'est au cours de la nuit que me sont revenues ces odeurs qui ont ponctué nos successives rencontres... Peut-être un jour serai-je celui qui aura le plus souvent franchi cette si fragile et capricieuse limite qu'elle évoquait alors ?
De notre première rencontre je peux encore sentir le parfum caractéristique, comme un voile légèrement acidulé et pourtant si doux au goût, de sa cyprine abondante... ensuite celui de levain qu'avaient ces parties les plus chaudes, tendres et cachées de sa peau poudrée... celui de prunelle de cette huile pour le corps du Dr Hauschka et ceux, doux-amers, des citrons et oranges naturels de Capri.
Une autre fois, il y eut celles, mystiques, de myrrhe et de bois ciré... celles des vins de Saint-Emilion, de Vouvray et de vinaigre balsamique... celle de la lessive Kitz qui embaumait son linge et, lors d'un après-midi de printemps, l'extatique parfum d'un bouquet de Lilas pourpres...
À l'occasion d'un été trop chaud, ce fut ceux d'alcool iodé de sa plaie et de son pansement qu'il fallait changer, des lingettes Mustela pour sa toilette intime du moment, pour ne savoir plus bouger... et ce musc délicat, enivrant... de ses petites culottes que je lavais à la main.
Puis, il y eut ces huiles essentielles de tea tree et d’ylang-ylang... et cette odeur persistante et douloureuse de la suie, de la fumée d'incendie... Cette autre aussi douloureuse mais si discrète et fragile de toutes ces bougies allumées avec recueillement pour accompagner un être aimé qui s'en allait... et cette autre, tellement réconfortante, du tendre et tiède parfum de bergamote qu'exhalait son haleine matinale...
Ce fut ensuite celles du marché d'Aligre ; de tous ces légumes verts, ces fleurs ; du quinoa et du pain frais grillé de chez Kayser et aussi celle-ci, qui nous fit rire aux éclats, de ces petits pois frais mais pas assez cuits... ah non ! ce n'était que des bruits impromptus...
Ma mémoire embaume de tant de souvenirs... De presque tous les raviver ne me déplairait pas...

jeudi 28 novembre 2013

Cette partie de l'autre en nous...

Après ma sieste en plomb d'hier, j'ai réussi à reprendre un peu de recul... Tout cela ne m'atteint pas tant que ça, finalement... c'est plutôt que mon relativisme n'apparaît qu'après une pénible et nécessaire introspection... il n'est pas encore un réflexe.
La première vague d'émotion qui me vient est toujours empreinte de vanité... le sentiment d'être insignifiant aux yeux de l'autre m'envahit puis c'est celui d'injustice qui alors me déchire... et j'en viens fatalement à craindre ce qui me semble être bien pire encore ; qu'à bout,  j'en arrive à cette extrémité tapie en moi, de tout effacer...
De ces discussions que j'ai parfois avec ma grand-mère, ce qui a toujours été une sensation chez moi devient petit à petit une conviction. Ce souvenir que l'on conserve de l'autre est véritablement une part réelle de son existence. L'effacer de sa mémoire revient à, en partie, contribuer à sa disparition. Ce que d’ailleurs ne nieront pas ceux qui, ne pouvant sans tenir à ce qui leur est nécessaire et ayant tout obtenu, argent, pouvoir... finissent par convoiter, avec encore plus d’acharnement que jamais... Entrer dans la postérité, pour y obtenir le saint Graal, la survivance !
« Est-ce que tu penseras à moi, après que je ne sois plus là ? » me demande-t-elle. Sachant que la question n'est pas nécessaire, mais, la réponse infiniment réconfortante...
Un message est arrivé pendant ma sieste... m'inspire tant d'autres choses que je ne sais plus quoi écrire... Je reprends ce billet abrégé de retour de cette soirée... mais tant de sensations se bousculent que je ne peux pas plus en dire... Peut-être me faudra-t-il un peu de temps...

mercredi 27 novembre 2013

Abandons...

Qu'est-ce qu'il y a eu ? Un aller-retour à la campagne, seul, trop bref... Là-bas, j'ai surpris dans les yeux de ma grand-mère des absences qui semblaient être des abandons... C'est l'ennui, la solitude de l'âge, qui l'emporte doucement, l'amène à l'abandon.
Hier... un jour comme les autres finalement. Même si les jours comme celui-ci, on tend à se sentir plus fragile, plus seul qu'à l'ordinaire... Le premier souhait est arrivé tôt le matin... cette faculté de toujours me surprendre... d'apparaître toujours un temps plus loin que celui que j'avais prévu, à l'instant même où je n'attends plus. Saurai-je un jour si c'est dû à un effet travaillé ou à une conscience singulière de l'autre ?
Ce matin, j'ai envie de me montrer, comme de me pendre ! Il me semble que jamais je ne me suis senti aussi vide d'élans, aussi démuni d'envies... même la spontanéité me paraît être une grossièreté. Voilà plusieurs fois que je me surprends à caresser l'idée de tomber malade... comme cette année où j'avais eu la grippe. La vraie, pas celle que tous ne cessent d'évoquer chaque fois qu'ils prennent froid. Dix jours dans le brouillard, incapable de me lever, juste bon à somnoler dans mon lit toute la journée et dormir la nuit... Déshydraté, sans appétit, décharné... M'abandonner à cette faiblesse qui fait que l'on se pardonne tout... que l'on se fiche de tout...

dimanche 24 novembre 2013

Retrouvailles...

Alors voilà... Tout a commencé hier... À midi je recevais L,I,D et J pour célébrer l’anniversaire de I... avec un peu de décalage ! Il me fallait faire les courses, récupérer le cadeau acheté sur internet, préparer la petite sauterie, faire le paquet cadeau sans oublier les bougies... tout cela avant midi... Inutile de dire que cela était loin de mon ordinaire... Mais ce fut, au final, un moment réussi... et même qu'en catimini nous réussîmes à partager avec D et I un peu de cette Oaxaca que nous avions ramenée de notre voyage au printemps dernier et que je gardais précieusement pour nous... L et D furent les premières à partir pour raisons professionnelles, puis I et J pour aller faire un peu de shopping. 
Entre temps P m'avait contacté pour me proposer d'aller dîner chez B, un ami d'enfance, qui nous invitait pour le dîner. Je remis donc mon départ pour la campagne à ce matin...
Alors que j'étais encore sous l'effet des émotions de cet agréable moment passé ensemble... du champagne et de l'Oaxaca... P se présenta pour que nous allions ensemble chez B... lui ayant fait remarqué qu'il était encore trop tôt pour nous présenter chez B... nous partageâmes, en attendant une heure plus acceptable, un petit extra... Puis, particulièrement bien disposés... nous partîmes pour Opéra — reprenant en cœur les chansons de Gainsbourg — vers où résident B et sa femme.
B, au même titre que P est un ami d'adolescence. Nous nous connaissons depuis le lycée. Il était certainement le plus cultivé d'entre nous... Il peignait, faisait de la musique... il échoua au Bac, mais réussit brillamment l'école des Beaux arts... Et en parallèle de sa peinture, travailla au Louvre puis de fil en aiguille obtenu des diplômes universitaires, et devint un spécialiste des ressources humaines, prisé par de nombreux services de l'état...
Avec sa femme, conservatrice..., ils bénéficient d'un logement de fonction assez originale. Ils logent dans la Chapelle expiatoire, au centre d'un petit parc public, véritable havre de paix dans ce quartier animé... Monument classé, le confort y est sommaire, mais d'un charme infini...
C'est à plus de trois heures du matin, après un pot-au-feu, trois bouteilles d'excellent vin, deux de champagne et un rhum hors d'âge, que nous et nos hôtes, réalisâmes qu'il était peut-être temps d'en finir et de nous quitter...
Inutile de dire que ce matin, réveillé vers neuf heures... Déshydraté, la peau du visage me tiraillant, l'esprit embrumé... je maudissais le fait de devoir être avant treize heures à deux heures d'ici... pour recommencer.
J'ai concédé un peu de ma santé et de mon aspect à quelques heures d'une charmante convivialité... Et alors ? On ne fait pas d'omelette sans casser des œufs ! Trop d’excès nuit à votre santé, mais trop d'ascèse et de solitude nuisent à votre psychisme... Avant de trouver le juste équilibre, il est un peu normal d'aller, d'excès en abus...
Demain, avant de prendre le chemin du retour, j'essayerai d'aller courir et d'évacuer toutes ces toxines que je sens m'empoisonner...
J'espère revoir B, bientôt, j'ai eu beaucoup de plaisir à converser avec lui, nos sensibilités sont très proches... Je comprends ce talent que tous lui trouvent, professionnellement, cette capacité qu'il a d'arrondir les angles, avec une simplicité et une humilité désarmantes associées à une érudition stupéfiante. 

vendredi 22 novembre 2013

Paradoxes...

Au cours de mes dernières vacances, qui ont pris fin il y a quelques jours... je n'ai rien fait de ce que j'avais projeté, comme me remettre à courir, m'astreindre à l'ascèse... mais je me suis reposé. Les sept matinées, depuis ma reprise, semblent en avoir effacé tous les bénéfices... Ce matin, après que le réveil ait sonné, à peine avais-je fermé les yeux puis les rouvrais que dix minutes étaient passées... Sous la douche, je devais me tenir aux murs pour ne pas me laisser couler avec l'eau en tourbillonnant au fond du siphon... Même pour m'habiller j'ai dû m’asseoir sur le lit... Ce prix qu'il faut payer, de me lever au milieu de la nuit pour que l'ennui glisse plus vite, est sujet à une telle inflation que je crains de ne pouvoir suivre encore longtemps...
Il va me falloir remettre en question l'organisation de ma vie et en particulier celle de ce temps qu'il me faut passer sans cœur ni âme... Et de savoir que je ne suis certainement pas le seul à vivre cela, ne me réconforte pas !
Ma tendance naturelle à la misanthropie tend à s'affirmer pour être chaque jour témoin de ces petits détails comportementaux, prétentieux et égocentriques, dont fait preuve la majorité de mes semblables... Quant aux autres qui se prétendent dévoués à la cause humaine et animale... je les suspecte d'être pire encore ! Et ce ne sont pas les actualités qui vont me contredire...
J'aurai pu, petit à petit, m'ouvrir à la compassion... suivre la voie du Bouddha. C'est cependant, la misanthropie qui m'emporte... parce que je sais que l'humilité — seule véritable voie d'accès à l'autre — ne s'offre qu'à ceux qui ont surmonté l'humiliation, la souffrance et acceptés de se reconnaître, finalement, aussi insignifiant qu'un éphémère... Et qu'il est clair, que la plupart préfèrent s'amputer de cette conscience déjà trop souvent embarrassante...
Et pourtant... j'ai eu avec certains (si peu) de ces autres, les échanges les plus attentionnés, les sensations les plus enchanteresses qui soient... Tant et si bien que je garde en moi cet essentiel qui fait que l'on ne me fuit pas... qui m'évite de passer pour un aigri, comme ceux qui prennent toute remarque pour une offense et qui ne peuvent s'empêcher de rendre la monnaie, cela toujours d'une manière volontairement équivoque, parce qu'on ne sait jamais...
J'ai la chance d'être un misanthrope optimiste, affublé d'une crédulité sans cesse renaissante.
Un misanthrope aimable qui ose imaginer que dans peu de temps... il va faire le plein de cette précieuse attention qui lui manque si cruellement... qu'à nouveau, il va sentir son âme, explorée, fouillée ; sa sensibilité sollicitée et son intérêt, s'embraser ! Et qu'il va sans doute regretter, à peine les premières secondes passées, de ne pas être né talentueux peintre portraitiste... afin d'exprimer, tout à la fois, ce qu'il voit et ce qu'il ressent, de cet autre qui lui fait face...
Je repense à cette surprise que j'avais eue de constater que de les aimer tous n'amenait pas à en aimer un en particulier, tandis que d'en aimer un suffisait à se sentir soudainement les aimer tous ! Enfin, je verrai bien...

mercredi 20 novembre 2013

Quel supplice...

Grande difficulté à m'endormir hier soir. Ces crispations soudaines dans la tête, qui me font crier "un deux trois" ou "merde" — un peu à la manière de ces malades atteints de la maladie de Gilles de la Tourette — pour reprendre le contrôle...
Une accumulation de tensions, d'insatisfactions, de déceptions... sans doute. Un manque d'activité physique régulier aussi. Pas assez de ceci, trop de cela, et voilà ça dérape.
Ce qui m'étonne, c'est que ces difficultés de vie n'entament pas mon calme apparent... Ce n'est qu'une fois seul, à cet instant précis où je m'abandonne, que toute ma peine s'exprime, angoissante, brutale et traîtresse...
Si je n'étais pas tant attiré par les vices que nous offre la nature et tous ces plaisirs de chair, de cœur et d'âme... Je crois que je porterai fort bien la toge orange, le crâne rasé et un bol en bois... L'odeur de l'encens, la chaleur du bois des temples, la frugalité des repas, l'amabilité des échanges et la simplicité des taches me combleraient bien assez. 
Mais voilà, de la même façon je comprends parfaitement ce qu'est le génie, l'exception, la performance... sans être pourtant capable de les atteindre ; je comprends le bien-être qu'une vie d'ascèse, de dévotion et de compassion peut apporter, sans être pourtant capable de m'y restreindre.
Alors, j'apprends à faire avec ce que j'ai, tantôt bien, tantôt mal, mais toujours avec une infinie conscience de ce que je fais. Une conscience de ce mieux qui m'est inatteignable, comme le supplice de Tantale.
Aurai-je, lors d'une vie antérieure, offensé, volé ou refusé de rendre quelque chose de précieux à quelques divinités ? Aurai-je un don offert par la nature dont je ne sache m’acquitter ? Pour être ainsi condamné à regarder sans toucher...

mardi 19 novembre 2013

Les émotions sont dans le mouvement...

Pour commencer, à peine étais-je rentré du travail, qu'un coup de fil m'annonçait une déception !
J'avais proposé que nous fêtions chez moi, avec L, D et J, l’anniversaire de I, et comme chacun a ses propres occupations, ses obligations... nous réunir n'est pas évident. Mais nous avions trouvé le compromis de faire cela l'après-midi du jour J, mercredi. Un goûter en quelque sorte... C'est annulé pour cause de maladie... Deux d'entre elles ont attrapé un coup de froid... et se retrouvent couchées. Et cela remettra peut-être en question mon week-end avec J à la campagne... Ce n'est pas grave en soi, mais cela me désole...
N'aurais-je pas fait bonne figure à ces déconvenues que peut-être je n'eus alors pas reçu ce message qui me propose de fêter le mien, qui aura cours quelques jours plus loin !
Très profondément en moi, l'éventualité de cet événement m'avait interpellé... au même titre que tous ces probables que je projette lorsque je tente de comprendre le fonctionnement mental ou émotionnel d'un être qui compte pour moi...
Cependant, j'ai dû vieillir, devenir moins sensible... il y a encore quelques années je me serai déjà illusionné de toutes les vraisemblables joies puis désespéré de tous les possibles drames... échafaudant, nuit et jour, tous les scénarios envisageables... poussant le vice de trier par ordre d'importance les possibles des probables des plausibles...
Aujourd’hui, j'ai lu ce courrier avec une certaine sérénité (j'imagine que je peux dire merci à l'Oaxaca)... même si le plaisir que me procure ce message s'accompagne d'un soupçon d'anxiété qui, je le devine, va aller tout en m'envahissant jusqu'au jour promis.
Ce ne sont là que des émotions qui se préparent... Certes, le contraste d'avec mon isolement du moment, en renforcera la houle et les vagues, mais j'aime le vent, la tempête et l'orage, que ça gite, que ça tangue, que ça danse... on s'y sent fantastiquement plus vivant.         

lundi 18 novembre 2013

Ma vie insensée...

Ce qui m'étonne, c'est bien que n'ayant rien à dire d'autre que des banalités... je trouve toujours quelque chose à écrire... Il me suffit de commencer... Qu'aurais-je écrit si ma vie avait été exceptionnelle, si j'avais été un de ces types entreprenants, un exalté, un aventurier ? Si j'avais eu des histoires extraordinaires à raconter ? Je me marre, parce que je me suggère cette réponse : un historien...
Bien sûr, si je ne l'avais pas croisée... je n'aurais peut-être pas compris qu'il y a des choses qui s'entreprennent sans qu'elles aient nécessairement un sens... qu'il vient plus tard, qu'il naît de ce que l'on fait...
J'ai cette fâcheuse tendance à tout intellectualiser, et à finir par me dire que, finalement, ça ne rime à rien... alors, à quoi bon ! Et pourtant, avec un peu de recul, c'est tout ce que j'ai fait d'insensé qui semble donner à ma personnalité, sa singularité... sa meilleure raison d'exister.
Par exemple, je n'ai jamais été plus spontané, plus sincère, plus moi-même que dans cet amour que je lui portais ; quand bien même je savais n'être qu'un pis-aller... cela n'avait donc aucun sens ! Et pourtant... agissant autrement cela n'aurait pas été moi... et en eut alors encore moins !
Chaque fois que j'ai entrepris une action sans préméditation, sans but ni raison, je me suis senti porté par une farouche conviction... j'avais le sentiment de m'élever. Chaque fois que j'écris ici, ça n'a pas de sens... et pourtant, ça en donne à ma vie. C'est dire combien elle en manque...

dimanche 17 novembre 2013

D'humeur contemplative.

Quelques abus hier soir... P est passé, nous avons dîné ensemble et bu quelques verres... Il y avait un marché de produits régionaux, j'y avais acheté quelques saucisses aux couteaux, deux belles portions d'aligot et une bouteille de Cahors... Nous avons tout englouti, avec en plus une demi-bouteille de Saint-Véran et un peu d'Oaxaca... Le vin et l'Oaxaca sont bien passés, c'est le reste qui a dû me travailler l'intérieur, ce devait être trop riche, je manque d'habitude. Du coup, j'ai vécu une nuit en pointillée, à suivre d'étranges et pénibles rêves par épisodes...
Alors aujourd'hui, je ne me sens vaillant à rien... éventuellement une douche bien chaude... je me tâte ? Et encore, même ça...
... J'ai craqué, finalement... Pour la douche ! Seulement pour la douche... Bien chaude, trop peut-être, je semble avoir pris un coup de soleil... Je pourrais sortir, mais il y a encore ce marché bd de Reuilly, et je pourrais être tenté... Sur chaque stand des dégustations sont proposées par les commerçants-producteurs-récoltants-cuisiniers de fortune... qui sont, pour la plupart, des passionnés... et plus on avance dans la journée — le froid poussant au vin chaud plus que de raison — plus ils ont la convivialité régionale affable, colorée et tonitruante... alors, c'est difficile et même grossier de résister.
Il est plus sage que je reste là.
Il me faut juste trouver une occupation correspondant à mon humeur du moment... contemplative ! J'aurais bien une idée... il est certain que ce n'est pas ce qui me manque, les idées ! Quand je constate combien de types n'ont pas même une idée et à qui, pourtant, rien ne manque... je me demande si j'ai tiré le bon numéro en arrivant ? Condamné à l'imagination... à l'abstraction... c'est épuisant, pour les nerfs.

samedi 16 novembre 2013

Une danseuse, un signe...

Décidément, cet Assam ne me convient pas... Je pense avoir réussi à le doser correctement, mais définitivement, je ne sens pas assez, à mon goût, la bergamote !
Hier soir, je me suis décidé à regarder "Black Swan", enregistré il y a si longtemps... J'avais été incapable de le regarder... et ne m'en sentais pas plus capable hier soir, mais je n'avais pas envie de lire et m'ennuyais ferme... Je ne tiens pas à en parler, et puis ce n'est pas mon habitude ici, de jouer au critique d'art... De plus, en raison d'un incident d’enregistrement, le film s'est arrêté au moment du final de la première où, transcendée par la schizophrénie qui la gagne, elle va se jeter... Et merde ! que ça peut être frustrant ! Franchement, ce film est intéressant même si, je l'avoue honteusement, je l'ai à quelques reprises fait avancer en accéléré... Nathalie Portman y est magnifique ! Il faut dire qu'elle devait être bien conseillée, jusque dans sa vie privée... Elle est très belle, c'est incontestable... cependant, il m'a semblé, pour ce rôle, que physiquement, elle était un peu... comment dire cela en restant courtois ? Courte ! Enfin, ses membres manquent un peu d'élans naturels pour une danseuse de ce niveau, et plus particulièrement ses bras !
À deux ou trois reprises ce fut moi qui me retrouvais le souffle court... la faute de ces anecdotes propres à l'intime quotidien des danseuses... comme ces gros plan, fascinants, de sa nuque et de ses pieds qu'elle fait craquer à son réveil... et cet autre où elle prépare des pointes neuves, arrachant l'intérieur, lacérant les semelles à coup de ciseaux... puis bande ses doigts de pied meurtris... et enfin chausse ses pointes pour les faire...
Si je me laissais emporter par le côté exagéré, incontrôlable, de mes élans intuitifs ou mystiques... je me dirais que voilà un étrange signe que ce film, bien que correctement programmé, ne finisse pas... et qu'il reste suspendu à tous les probables et même à tous les improbables...


vendredi 15 novembre 2013

Une renversante histoire de parfums...

C'est un fauteuil de bureau comme ceux que tous shérifs américains semblent posséder. Excepté qu'il est blanc et vient de l'un de ces grands magasins suédois... Il roule, tourne et me permet de me pencher en arrière jusqu'à la sensation de tomber... Hier soir, c'est arrivé... je me suis renversé, il a cédé, j'ai basculé... Plus de frayeur que de douleur. Je l'ai depuis tant d'années, il est le centre de ma pièce à vivre... certes, un vrai tout en bois massif eut été plus décoratif, plus... mais les prix de ce genre d'objet n’expriment plus que la spéculation et je m'y refuse. Je vais tenter de le réparer.
Juste avant cet incident, j'étais allé récupérer ma montre que j'avais mise en réparation dans l'une de ces boutiques du Marais. Et j'avais profité de me trouver dans le quartier pour passer acheter mon parfum, difficile à trouver... Sa distribution presque confidentielle n'est pas sans flatter mon ego, mais il est avant tout le Graal d'une longue quête.
Dans ma vie d'avant, je portais "Habit Rouge", il était le fil rouge de mon caractère malgré quelques trahisons dues à ma curiosité... Il était aussi chargé de tant de choses, que... comment le garder ? J'avais donc, sans réelles intentions, commencé une quête... J'ai pour les parfums une vraie passion ; bien sûr j'ai adoré le roman de Patrick Süskind, tout y est... Et personne ne doute du fait que dans un parfum digne de ce nom, se trouve un soupçon de magie qui vous ouvre à une autre dimension... Un parfum réussi possède le pouvoir de vous envoûter... Encore faut-il, pour que la magie fonctionne, que vous sachiez le choisir ou acceptiez d'être choisi par lui...
Les vendeuses et vendeurs ne me la font pas... leurs arguments commerciaux ne fonctionnent pas sur moi, j'en connais sans doute bien plus qu'eux sur ce qu'ils vendent. Très vite, j'ai compris qu'à part quelques rares exceptions, l'essence même de cet art se trouvait chez les vrais artisans, les "nez"... C'est le hasard, comme toujours... ou autre chose... qui m’amenât à celui que je porte aujourd'hui !
Qualifié de "socialement incorrect", il est l'oeuvre d'une créatrice d'avant garde dont j'avais pu apprécier et apprendre à reconnaître la singularité dans un autre domaine où elle excelle et aussi par curiosité pour l'intérêt que cette artiste suscitait chez... elle !... Et c'est par un biais, aussi inattendu qu'éloigné de l'influence qu'elle conserve sur moi, que je fus amené, intrigué par ce que j'avais entendu et lus, à le rechercher et à l'essayer. Ce fut un coup de foudre ! Qui, d'ores et déjà vient de passer le cap des trois ans, et ce d'une manière étonnamment exclusive... 
Toujours est-il, qu'en entrant dans cette boutique qui est autorisée à commercialiser cette essence essentielle, il me fallut un certain temps avant de comprendre et définir ce qui me perturbait... Était-ce cette frêle silhouette, cette presque imperceptible présence, ce visage me paraissant tout à coup étonnamment familier ?
C'était ce genre très rare de visage sur lequel le regard glisse à peine interpellé... puis, passant à nouveau, y revient intrigué pour s'y attarder... et comprend soudain qu'il ne l'oubliera plus jamais. Ce genre de visage que je connais si bien pour le porter en moi comme d'autres portent une croix... Un visage exprimant une fragilité toute particulière, une délicatesse tout aussi infinie que naturelle, une intelligence aussi singulière que supérieure... Sans doute, l'une des plus puissantes potions à émotion ! Et dans ses yeux verts-bruns, complexes et changeants... je pouvais reconnaître les mêmes galaxies, où explosent sans fin des étoiles aux teintes orangées, ceinturant des pupilles si perçantes qu'elles semblent tout absorber. Le même portail ouvrant sur l'âme... Certes, ce que je porte en moi a sans doute, à mon insu, contribué à exagérer ce que je voyais...
Quoi qu'il en soit, si ce n'est pas mon parfum... que peuvent bien vouloir dire tous ces signes ? Renversant !          

jeudi 14 novembre 2013

... d'une langueur monotone.

Je me sens dans cet état où l'on ne souhaite que d'être chez soi, sous la couette... avec, en réserve, trois ou quatre bons films, un ou deux bons bouquins et de bons plats mijotés prêts à être réchauffés... Je m'abandonnerai volontiers à cette langueur doucereuse qui fait que les rêves suffisent... quand bien même j'ai vécu des partages qui valaient tous les espoirs !
La nature est bien faite, qu'il s'agisse de vieillir, d'être privé de ce que l'on aimait... elle s'arrange pour que le mal même, vous anesthésie... Bien sûr, dans l'absolu je préférerais partager ce moment d'intimité, qu'il prenne un tournant différent... mais c'est un tout autre plaisir et je ne suis pas certain à cet instant précis, de savoir lequel choisir...
C'est peut-être que je n'y crois plus tout à fait ou que ce que j'espérais s'éloigne et doucement disparaît ? C'est peut-être que de me lever à nouveau trop tôt me lasse et m’engourdit, au point de n'être plus disposé à échanger ?
À moins que ce ne soit d'avoir compris où mène trop de solitude... Il est indéniable que j'en ai besoin... mais je ne suis pas fait pour être tout le temps seul... il me faut un autre, précieux, dont j'ai à m'occuper ; un autre sachant me détourner de moi-même.
Il faut dire qu'après le soleil d'hier, dont je n'ai pas su ou pu profiter... la pluie d'aujourd'hui me désespère.

mardi 12 novembre 2013

Je m'en fiche...

Je me suis réveillé avec une fois de plus ce sentiment que l'on se fiche de moi... Les raisons, quelles qu'elles soient... aujourd'hui, je m'en moque. Désormais, je ne ferai l'effort de comprendre l'insensé que chez ceux qui font la même chose me concernant. La tentation de faire table rase commence à lentement s'insinuer... sans pour autant offusquer ma conscience.
Je constate que depuis que je pratique l'Oaxaca, disons avec une certaine constance... ma perception a changé. Je souffre moins de ces choses contre lesquelles je ne peux rien... Je suis moins sensible... moins facilement touché... Fataliste ? Peut-être... à moins que cette excessive émotivité n'ait été remplacée par du relativisme... Ma perception du temps semble différente, qu'il coule je n'y peux rien, alors... Et quant à ce que pensent les autres...
Petit à petit, ce personnage que je pressentais en moi, apparaît, prend réalité... Évidemment, ce n'est pas sans quelques retours de flammes, sans quelques saisissantes incertitudes... Il y eut aussi trois-quatre mauvais plans... il y en aura d'autres, jusqu'au dernier...
D'avoir rabattu le caquet à toutes mes incessantes émotions... ça me change la vie. Je ne dis pas que c'est mieux ou moins bien, je n'en sais encore rien. Mais d'être comme la plupart à se fiche de la plupart... je trouve qu'il y a là quelque chose de reposant... Et tout particulièrement quand on en est conscient... Peu de chance cependant que je devienne capable de mondanités, de civilités, enfin, de ces abus de courtoisie que la plupart se font... "Une menace, une promesse, une insolence, une courtoisie : cette balance est celle des affaires." Henry de Montherlant. J’abhorre les faux semblants, l'hypocrisie des gens... cela n'est pas dans ma nature, et je ne suis pas disposé à ce que ça le devienne, à tord ou à raison... je m'en fiche !
Demain, je reprends le travail... Étonnement, cela ne me tracasse pas plus que ça... c'est ça qui m'ennuie !   

dimanche 10 novembre 2013

D'Ulysse à la diététique sociale...

Ce matin, pas de risque que je m’envole... Ouvrant l’œil à sept heures, je pouvais voir que dehors, même les corneilles restaient au nid. Pas un oiseau, juste un voile gris, uniforme et de la pluie, de la pluie. Dans d'autres circonstances, sans doute serai-je sorti, mais là, j'ai préféré profiter de cette doucereuse lascivité dans laquelle je me trouvais et éviter de prendre le risque de perdre un peu de dignité, moulé de trop près dans un collant malencontreusement trop saillant en cette matinée... et déjà même de réussir à l'enfiler ?
J'ai donc préféré me calmer en m'abandonnant à Ulysse... Je ne pense pas qu'il y ait un autre moyen, que celui d'un total abandon, de lire Joyce. J'imagine, pour me rassurer, qu'il est impossible de tout comprendre, de tout saisir... mais suivre l'activité cérébrale et sensorielle de ces personnages, me rappelle mes propres pensées intérieures... incessantes, chaotiques, multidirectionnelles... souvent inachevées parce qu'intégrées ou produites immédiatement par ma chimie organique...
C'est le repas dominical qui me ramena à la réalité...
Parfois, la rigueur de certaines règles sociales m'exaspère, mais il faut quand même leur reconnaître de nombreux avantages, par exemple celui d'être, en France, moins sujet à l'obésité grâce à cette coutume de manger à heure fixe, à table, en famille ou entre ami, et de faire de chaque repas une fête ! Des scientifiques ont démontré que les écarts alimentaires sont bien mieux assimilés par notre corps dès lors qu'on s'y adonne au moins à deux et toujours avec convivialité...  
De retour dans mon foyer parisien, après avoir déposé V dans le sien, je me dis que je vais tout de même m'accorder, bien que seul, un petit abus...   

samedi 9 novembre 2013

Causes et conséquences d'une petite culotte...

Ciel bleu... grand soleil... la nature étincelle de mille éclats... À huit heures, en tenue de Frère Jacques, je sors V qui rechigne un peu, il doit faire cinq degrés et l'herbe est encore toute mouillée...
Quelques étirements et échauffement pour ne pas casser au premier virage et me voilà parti... Ça brille de partout, et dans l'air presque sec, l'odeur des feux de bois tout autour m'enivre. Je n'irai pas jusqu'à dire que je vole, je suis un peu trop lesté pour décoller... mais le souvenir de ces sensations me saisit intensément... La hanche me tire un peu et je ne force pas, je veux que cela ne soit que du plaisir.
Hier, Douce, s'est positionnée en tête pour cette place sur ma mobylette... Cela m'a rappelé une histoire, lorsque j'avais mon puissant scooter (TMAX). J'avais une amie, une belle et féline Asiatique, entrepreneuse... dans tous les sens du terme... Impossible de sortir avec elle sans que tous les autres mâles la convoitent, mais elle avait ce pouvoir de les glacer sur place... Quel caractère ! Nous avions été amants... nous ne l'étions plus... elle convolait avec un autre mâle qui correspondait plus à ses critères de raisons... ils étaient sur le point de vivre ensemble... Nous nous croisions de temps en temps, elle était toujours attentive à ce que je devenais... Une fois nous convînmes de sortir dîner... Je vivais en banlieue Est de Paris, elle était enthousiaste à l'idée que nous puissions y aller à moto...
Une petite brindille, tout en muscle, elle s'accrochait à moi fermement. Il était inutile de prendre des risques insensés pour lui procurer des sensations, les puissantes et vives accélérations, la vitesse, le vent et les balancements suffisaient à la rendre toute chose... Nous passâmes une agréable soirée et je la ramenais jusque chez moi où elle avait laissé sa voiture. Alors que nous étions presque arrivés, nous fûmes soudainement et très brusquement interceptés par deux véhicules banalisés. Sincèrement, l'arrestation fut particulièrement cavalière et même dangereuse pour nous. J'ai dû faire un vif écart suivi d'un freinage d’urgence pour éviter de percuter l'un des véhicules. À peine arrêtés, quatre ou cinq types surgirent des voitures en nous braquant de leurs armes ! C'était la BAC, pour un contrôle d'identité et de conformité... Le TMAX est un objet prisé des voyous, pour sa puissance, sa nervosité et sa maniabilité... La nuit, rouler en banlieue avec ce genre d'engin vous expose à de telles aventures... Ma chérie derrière, en menait pas large... elle était restée toute figée sur la selle pendant que je présentais mes papiers et discutais avec les flics... Une fois, arrivés devant chez moi ; elle m'avoua haletante, toute chavirée, ébranlée même... que sa petite culotte était toute mouillée ! Les sensations avaient été trop fortes... elle en tremblait encore... mais adorait ça ! Nous nous embrassâmes fougueusement... Je m'en souviens encore... Je sais que nous étions à deux doigts de nous dévorer l'un l'autre... mais ai-je trop réfléchi ou est-ce elle qui recouvrit une partie suffisante de sa raison ...?
Je la respecte profondément, comme toutes les femmes que j'ai connues. Je ne pourrai pas, autrement... Mais parfois, ça me coûte, vraiment... terriblement ! D'autant plus qu'elle savait particulièrement bien, comment si prendre dans l'intimité pour faire sortir l'animal que je retiens en cage...
Je me demande si ça pourrait le faire avec une mobylette bleue et un peu plus de bouteille ? Oh, qu'est-ce que ça serait drôle ! Rien qu'à l'idée, j'en frémis déjà...       

vendredi 8 novembre 2013

Dérapage à cause de la végétation luxuriante...

Une légère pluie et un sens inné de la renonciation m'ont découragé de sortir courir... Je m'en suis tenu à la promenade matinale de V, puis me suis laissé aller douillettement au plaisir d'une longue et apaisante ablution... Cela sans le moindre soupçon de culpabilité, alors qu'habituellement, pareille attitude me paraît être un forfait commis à l'encontre de ce que m'a offert la nature... Je me suis aidé en usant de ce subterfuge qui consiste à envisager que peut-être j'irai courir en fin d'après-midi ! Cela me laisse un peu de temps...
Et je dois bien le dire, mon allure physique me préoccupe de moins en moins... avant, j'étais plutôt attiré par celle de personnages comme Ziggy Stardust... aujourd'hui, je tendrais — un peu forcé par la nature même de la vie, il faut bien le dire — vers celle d'un énergumène comme Albert Moulinot, goûtant un bonheur simple loin de la frénésie urbaine et de l’aliénation capitaliste ou, plus laconiquement, loin des cons (encore que j'en vois un qui passe dehors promenant en laisse ses toutous d'appartements, chacun équipé d'un ridicule manteau) !
Au nom du principe de précaution... je tiens à rassurer celles qui sont ou pourraient être "enthousiasmées" par mon corps (mais qui n'ont pas encore osé se faire connaître)... que subsistent, dans ma personne, encore de beaux restes ou du moins, rien qui ne puisse être arrangé avec un peu d'effort... et que ce que je viens de dire précédemment, doit être pris comme une figure de style, une sorte d'allégorie plutôt qu'en un portrait réaliste...
Derrière une apparence trompeuse, qui pourrait sembler aux distraits comme quelque peu avachie, subsiste une bien réelle verdeur printanière qui d'ailleurs repousse chaque nuit... et qu'en plus, sur le papier, il me reste à supporter un nombre non négligeable, à deux chiffres mêmes, d'années d'entre-deux... Soit largement de quoi peaufiner l'oeuvre finale...
J'envisage d'ailleurs, très sérieusement, d'investir dans un moyen de transport vintage, économique et pratique, qui siéra bien à mon personnage : une Mobylette bleue, avec sacoches s'il vous plaît ! Bien moins dangereux que ce puissant scooter que je possédais il y a quelques années et dont m'avait convaincu de me débarrasser une personne aimée et que j'écoutais...
Certes, à deux ce serait mieux... N'hésitez pas à vous signaler rapidement, au moins avant l'achat de l'engin susnommé, que je le choisisse alors équipé d'une selle biplace...



jeudi 7 novembre 2013

Promenades de nuit...

Hier, entre douze et quinze heures, un bien agréable moment de partage... et comme pour affirmer la loi d'attraction des semblables, un échange d'emails, inattendu... Certes, je ne saurais en définir la ou les raisons profondes... Mais, c'est déjà ça et je verrai bien...
Je repars dans ma campagne pour quelques jours, j’emmènerai V, si tant est que quelqu'un soit présent pour me la sortir à mon passage...
J'espère pouvoir courir les trois matinées que je vais y passer... Quoi qu'il en soit, nous ferons des promenades, la première au levé, avant toutes autres choses ; la dernière juste avant le coucher. Et au milieu, une bien longue pour éventuellement trouver des champignons.
Le soir, l'éclairage municipal s'éteint à vingt-deux heures, nous sortons une fois tous les feux éteints, dans un noir d'encre avec juste les étoiles, s'il n'y a pas de nuages, pour se repérer et ne pas perdre l'équilibre. La majorité des gens ne savent plus ce qu'est une nuit noire, une nuit si intense qu'elle semble tout absorber, jusqu'à nos propres pieds... Une nuit dans laquelle il faut réapprendre à marcher, en se repérant par exemple à la forme de la chaussée, légèrement incurvée du milieu vers les bords, suivre son milieu en sentant ses pentes... Puis, tout en allant, l’œil s'accoutume et petit à petit aide à deviner le chemin.
Si la lune est forte, tout est jeu d'ombres fantomatiques, on aperçoit la fumée qui sort des cheminées qui s’élève vers les étoiles et si le temps est sec on est envahi par cette odeur de feu de bois... un ravissement. V y voit parfaitement, mais je ne peux la perdre, une petite tache blanche qui file en zigzaguant devant ou qui traîne en reniflant derrière...
Bien sûr, elle aime être chez elle, entourée de sa famille humaine et féline... mais pour rien au monde, elle ne raterait un voyage dans la nature... sa truffe, son flair, y trouve quelque chose d'essentiel, quelque chose d'inné...

mercredi 6 novembre 2013

Propre rythme...

Je dors rarement plus de quatre heures d'affilée... mon travail en horaire décalé ; mes préoccupations ; les hormones... Habituellement, je restais alors sans bouger, tentant désespérément de me calmer et de me rendormir, et il arrivait que cela dure infiniment.
Depuis quelque temps, j'allume, m'installe confortablement et prends mon bouquin... En général, je lis à peu près deux heures avant de sentir le besoin d'à nouveau fermer les yeux. Ces derniers jours, j'ai tendance à me réveiller vers cinq heures ; à cette heure-ci il n'y a que très peu de bruit dehors, c'est idéal pour la lecture... lorsque j'éteins, je prends conscience de l'agitation extérieure qui commence et je m'endors alors en reconnaissant, content, combien il y est plaisant de vivre selon son rythme.

mardi 5 novembre 2013

Mélancolie d'automne...

Hier, j'étais bien décidé à sortir de mon antre... après un peu de nettoyage — mais d'où vient cette poussière ? — une douche, un repas frugal et je me suis lancé.
Chaque fois que je sors de chez moi, une fois le hall de l'immeuble franchi, j'accuse quelques instants d'égarement... est-ce mieux de partir à gauche ou de passer par la droite comme à l'accoutumée ? Neuf fois sur dix je me laisse aller à mes automatismes, c'est plus sûr... À peine avais-je parcouru quelques centaines de mètres que quelques gouttes me poussèrent à prendre le métro, me disant toute foi que je rentrerai à pied si le temps le permet, comme par souci d'excuser cette petite lâcheté. J'avais une course à faire, un cadeau pour l'anniversaire de J que nous fêterons mercredi midi (soit le lendemain) chez moi. Je savais précisément où j'avais de bonnes chances de le trouver, pas loin de là ou j'ai l'habitude d'acheter mon thé...
Je suis attaché au même thé matinal depuis quelques années, cela pour toutes sortes de raisons souvent évoquées ici... Je me présente, après avoir trouvé ce que J souhaitait, chez Mariage Frères et demande mon thé... Le garçon qui me servait me dit qu'un nouveau Earl Grey était sorti ; plus fort et donc particulièrement recommandé pour le petit déjeuner, il est composé d'un thé noir d'Assam, plus corsé que le Darjeeling et aromatisé avec une huile essentielle de bergamote, soi-disant, plus fruitée... Curieux, je me suis décidé à essayer ce Earl Grey d'Or plutôt que prendre l'Impérial que j'affectionne ; sans doute avec l'espoir de renouveler mes sensations matinales, sans tout à fait les changer...
Puis je suis rentré en flânant... j'avais de bonnes sensations, les gens que je croisais me souriaient, du moins c'est ce qui me semblait. Aux deux tiers du chemin, juste devant cette boulangerie du onzième que nous fréquentions de temps en temps... une douleur au genou me convint de finir mon chemin à vélo ; avant, j'achetais une Corde bien cuite et odorante...
Soirée insignifiante... Nuit quelconque...
Ce matin... ma seule distraction fut la dégustation de ce nouveau thé. Première impression ? Un peu déçu... je m'attendais à quelque chose de plus étonnant... Je ne sens pas assez la bergamote, l'Assam est trop puissant ; en petit-déjeunant, je me disais que probablement elle ne l'aimerait pas... Mais comme pour tout, je suis un peu lent, il me faut plus de temps qu'à d'autres, pour me faire une idée juste...
J'ai traîné jusqu'à 16 heures ; heure à laquelle j'ai daigné me doucher et m'habiller... Il faut dire que le temps d'aujourd'hui n'engage à rien... J'écoute l'album "Bedlam" de James Blunt que je n'avais pas écouté depuis 2005, année de sa sortie... Bon sang ! qu'est-ce que ça me remue encore... C'est fou de tout garder en soi aussi précisément aussi intact ! Album à la fois épitaphe d'une histoire impossible et prémonitoire d'une autre... J'ai mangé mon pain blanc ! et tout porte à croire qu'il était gris... Maintenant, je ne suis plus certain d'être disposé à quoi que ce soit... enfin nous verrons bien. 
Je pense qu'après demain je retournerai à la campagne, j'ai besoin d'un peu de compagnies... et à défaut d'une tendre conversation avec un être délicat et agréable à regarder... me trouver en compagnie de personnes dont les sentiments à mon égard ne font aucun doute, me réconfortera...
Bedlam. James Blunt.

dimanche 3 novembre 2013

Dure réalité !

Peu de choses à dire ou l'envie m'en manque (puissent ces premiers mots, ne pas devenir une expression consacrée, ici)... J'ai raccompagné J chez elle... quel jour était-ce déjà ? Jeudi... oui ! je crois bien. C'est toujours difficile... Cette histoire avec N me tourmente terriblement ; ses revirements, son attitude... je me sens banni. J'ai bien peur de ne pas avoir suffisamment de volonté pour tout oublier, lorsqu'elle tournera à nouveau son nez de mon côté. C'est  étonnant la capacité que l'on a à s'aveugler soi-même, ou à ne voir que ce que l'on a envie de voir... Je l'ai toujours défendu, encouragé... jusqu'à nier mon objectivité concernant ses comportements... Aujourd'hui, je ne vois que ce qui l'accable à mes yeux : son atavisme... Et ce que je crains, c'est qu'ayant endurci, par nécessité ou en conséquence, mon caractère au cours de ces dernières années, je ne cède plus à rien !
MG, une ex... avec qui nous correspondions de temps à autre et dont j'étais sans nouvelle depuis un an à peu près. Fait étrange, notre correspondance fut toujours très sexuelle... Elle adorait que je lui écrive des cochoncetés... et m'en réclamait chaque fois. Depuis que nous ne nous fréquentons plus, soit sept ou huit ans, nous ne nous sommes revus qu'à deux ou trois reprises et sans qu'il se passe quoi que ce soit d'évoqué préalablement dans les messages échangés... Il y a une semaine, elle reprend soudainement contact avec moi, prétextant je ne sais quelle excuse de ne pas l'avoir fait depuis notre dernière rencontre... et m'invite à dîner chez elle ! Déprimé et... singulièrement, en manque de ce côté-là... je n'irai pas jusqu'à dire que je me frottais les mains en confirmant notre rendez-vous, mais ce serait mentir de dire que je n'y ai pas songé... Il n'y a pas de mal à cela et ses messages, ceux d'il y a un an, ne laissaient aucun doute quant à ses probables intentions...
Pour commencer, le rendez-vous fut reporté d'une journée... Hum... suspect... me suis-je dit, bien que m'y attendant un peu. Le jour dit, je me suis préparé, ai acheté, en sortant, une bouteille de champagne et pris le métro jusque Porte Maillot. Dans un état proche de la perplexité, tout de même...
À peine entré dans le métro, j'ai reçu un SMS me demandant (!) si je verrai un inconvénient à ce que nous allions dîner au restaurant plutôt qu'à son appartement... elle m'expliquait brièvement que son fils et un ami rentreraient dans la soirée alors que ce n'était pas prévu... Depuis mon départ, action qui m'avait demandé un réel effort, à moins que ce ne fût un vrai besoin... je me demandais comment cela allait tourner. Cela me fit ricaner quant à ma naïveté, à ma faiblesse envers mes désirs... Je lui répondis laconiquement que cela m'était égal.
Je sais bien ce qu'elle espérait et craignait, au fond. Mais je ne lui ai jamais caché n'avoir plus à son égard qu'une certaine reconnaissance, celle d'avoir partagé, quelques jours durant, une intimité, réservée...
J'ai fait bonne figure, mais dans la conversation, je lui ai tout de même dit qu'elle était une pétocharde... qu'elle allait jusqu'à se mentir à elle-même et qu'après huit ans d'analyse elle n'avait pas changé ; sans doute par manque de courage... qu'elle est toujours assujettie à ses acquis judéo-chrétiens, sociaux et familiaux ! Qu'elle n'avait toujours pas défini ses propres règles morales ; qu'elle ne faisait pas l'effort de considérer honnêtement son inné ! En fait, qu'elle avait la frousse de se mettre à poils ! Elle a reconnu, penaude, que je n'étais pas dénué d'une certaine perspicacité... Bien entendu, tout cela fut dit avec tous les égards possibles, entre la poire et le chocolat... Je crois que nous ne nous reverrons jamais.
Je suis rentré avec la bite sous le bras... mais le cœur léger. Comme le chantait Brel.
C'était injuste et méchant, pas digne de moi, j'en suis conscient... Finalement, nous sommes tous, plus ou moins, dans le même état... Mais franchement, concernant ce sujet... il ne faut pas me chercher.
D'un autre côté, si les choses avaient tourné différemment... je veux dire, comme je m'y attendais, bien que n'y croyant pas vraiment... Eh bien ! je crains que ce fût moi qui eusse reçu la sévère leçon ! Parce que je crois bien que je n'eusse pas été capable d'assouvir mes besoins... ou si, par faiblesse, j'avais cédé à ses hypothétiques avances osées... je m'en serais, après coup (!), infiniment voulu ; au point, je crois, de devoir en rentrant, éviter tous les ponts et les berges de la Seine... Mais j'aime le risque, le bluff, le jeu de poker ; me faire frémir, quoi !
Bon sang ! Comment vais-je finir ?         

mercredi 30 octobre 2013

Précieux moments.

Aujourd'hui, J vient dormir chez moi. Ce soir nous irons manger des sushis ou un de ces fameux hamburgers du "Camion qui fume", se sera comme elle voudra... Puis nous regarderons un de ces films que j'ai enregistré pour elle... Nous partagerons le même lit, et alors ? Ce ne sera pas la première fois et certainement pas la dernière... Demain, nous irons voir Nathalie pour qu'elle lui coupe les cheveux aux épaules ; J est d'accord avec moi que désormais ils sont trop longs... Et puis nous ferons les magasins, dans quelques jours c'est son anniversaire, alors nous choisirons ensemble un cadeau... Ensuite, avant de la raccompagner, nous irons boire un chocolat chaud ou un thé glacé selon le temps qu'il fera... Ce sera un moment dont je profiterai jusque dans ces plus infimes détails...
Parce que, sincèrement... que peut-on attendre de mieux dans la vie, que ces moments que l'on passe avec ceux qu'on aime et qui vous aiment ?

mardi 29 octobre 2013

Anniversaire...

Ce matin, c'est un grand ciel bleu que je vois de ma chambre et je dois me retenir de ne pas sortir courir. Cette tendinite ne me fait plus souffrir, mais je sens bien qu'une course suffirait pour que la douleur se réveille, pour que le mal empire. Je dois être patient.
Nous partons aujourd'hui... J'ai beau savoir que tout est recommencement, chaque départ me serre le cœur.
Pour la sixième fois, je célèbre ce jour ou plus exactement celle dont c'est le jour de naissance... J'imagine qu'en plus de ce que je ressens la concernant... son extrême sensibilité, à l'occasion de cet événement que la plupart partagent avec leurs proches, me touche tout particulièrement. C'est dommage qu'il faille ce genre de coutume pour dire à nos proches l'affection qu'on leur porte. Mais c'est mieux que rien... J'ai remarqué que l'on n’oublie jamais celui de quelqu'un qui compte vraiment pour vous ; rarement, celui d'un proche... Plus la personne vous est éloignée, moins on y pense... jusqu'à ne jamais retenir celui de tous ceux qui vous sont insignifiant.     

lundi 28 octobre 2013

Jour de vent...

Ce matin, c'est jour de grand vent... Ici, il y a souvent du vent, pour faire chanter les peupliers, les bouleaux, les chênes et les charmes. Et quand il est fort, c'est un concert extraordinaire... Fermant les yeux on pourrait se croire en pleine tempête quelque part au bord de l'océan, s'il n'y avait ces parfums puissants d'humus et de végétation. Aujourd’hui, il y a de gros nuages gris espacés les uns des autres qui filent à toute allure, dispersant au passage des traits obliques et humides qui viennent vous fouetter le visage. Les arbres s'agitent et chantent de toutes leurs feuilles... Parcourant les chemins ou les champs, on se sent, plus que jamais, vivant !     
Hier et avant-hier, nous avons fait la cueillette de champignons... Quelques heures de marche sous la pluie, avec pour résultat de quoi agrémenter une énorme omelette pour huit personnes, quoi de plus convivial ?
P, était surpris qu'un si petit pays puisse concentrer autant de nature sauvage et intacte... Nous avons passé un agréable moment à courir les paysages de mon enfance.
P est parti hier après-midi, enchanté ; j'ai reconduit I chez elle, et L est rentrée par le train en fin d'après-midi, ayant finalement décidé de ne pas aller à sa soirée de samedi et de rester avec nous... Je reste seul avec D et V. Ce matin, nous traînons chacun de notre côté, comme pour distiller ces derniers moments passés, les concentrer et les ranger à l'abri de l'oubli... Sans doute irons-nous nous promener, pour que les bourrasques de pluie et de vent nous rincent la tête et les idées...
Ce séjour, ensemble... à la campagne sera passé en coup de vent... Demain, nous repartirons... et en fin d'après-midi je serai rentré chez moi, à Paris...
Pour — qui peut le dire hormis une personne — peut-être, passer une agréable et charmante soirée de partage et célébrer ce temps qui s'enfuit...

samedi 26 octobre 2013

Brume matinale...

De la cime des arbres alentour se dégage par nappe une brume épaisse. Je vois ce spectacle de mon lit. Ce matin, je ne vais pas courir, je me suis fait une tendinite à la hanche du côté gauche... Quelle déveine ! La douleur s'est déclarée hier après-midi. J'ai massé le ligament atteint, tenté de le décoller de sa gaine, opération particulièrement douloureuse, et ce matin je souffre moins, mais je préfère renoncer à aller courir, j'essaierai demain.
D'être ainsi entouré ne me porte pas à me confier ici aussi régulièrement. La maison est pleine, ces hôtes, bruyants. Pas assez d'espace, pas assez de temps... Mais c'est agréable, c'est différent... Hier, nous avons fait le voyage jusqu'à Reims, pour y récupérer I. Je la ramènerai dimanche. Puis rentrerai sur Paris mardi... J, y a des obligations, dont je n'avais pas connaissance, mercredi matin.
P arrive ce midi, depuis que j'ai appris son arrivée, je me sens réservé... Il va arriver en trombe, avec son détecteur de métaux, sa pelle... Son manteau canadien et ses bottes de bûcheron. En conquérant... Il va vouloir faire des trous partout, fouiller tous les coins, pénétrer toutes les forêts... En acceptant qu'il vienne, j'ai pris le risque qu'il m'agace... Bien sûr, je dramatise un peu, tous mes proches ici, le connaissent, tout ira certainement pour le mieux, et comme à chaque fois, nous passerons de bons moments...
Mais ici, c'est un ensemble, fragile, auquel j'appartiens, je fais partie intégrante de cette nature autour, ainsi que du temps qui s'y écoule... Ici se crée un équilibre, délicat et précieux... Je me sentirai mieux avec quelqu'un de plus sensible, de plus attentif à ce qui l'entoure et surtout de plus disposé à ressentir ce qui ne s'explique pas forcément...
Une prochaine fois... peut-être...
J'ai beaucoup plus de choses à dire que celles que je me contente de noter aujourd'hui... mais j'attends que la brume se dissipe... Les déconvenues sont devenues trop douloureuses, particulièrement ces temps-ci...     

mercredi 23 octobre 2013

Un agréable moment et une éternelle réflexion...

Hier, nous avions convenu de nous voir avec D. Je pensais qu'elle viendrait aussi à la campagne, mais elle est invitée à passer quelques jours à Majorque. Un séjour dans une île de la méditerranée ne se refuse pas... Une exposition serait une bonne raison de passer un moment ensemble si tant est qu'il en faille une. L'actualité proposait, une exposition à thème au quai d'Orsay : "Masculin, masculin", à la connotation trop forte pour être honnête... et les fantasmes allégoriques et tellement répétitifs de Pierre et Gilles ne m'intéressent pas...
Goya à la Pinacothèque, Braque au Grand Palais et Mattew Barney à la BNF... Goya, ne me touche pas, à mes yeux, il n'est ni Rembrandt, ni Le Caravage...
Braque, entre Cézanne et Picasso, était notre premier choix, mais le mardi le Grand Palais est fermé.
Nous nous sommes entendus sur Barney... Qui, je dois le reconnaître, nous parut un peu déroutant...
Nous passâmes cependant un très agréable moment... Elle passa chez moi pour me déposer quelque chose... nous nous rendîmes à pied à la BNF en passant par la Fnac où je voulais lui acheter "Les frères Karamazov", roman essentiel pour illustrer ses études... puis, une fois la visite de l'expo terminée, nous allâmes prendre un verre avant de nous en retourner chacun chez soi. Une fois rentré, je lui envoyais un message la remerciant pour le bien qu'elle m'avait fait en venant me voir... alors que c'est moi qui devrais être supposé lui en faire... Mais de savoir que l'on a fait du bien à quelqu'un, cela n'apporte-t-il pas un peu de satisfaction, ne fait-il pas que l'on se sent déjà soi-même un peu mieux ?
J'avais prévu de ne partir à la campagne que demain soir, jeudi... J'aime rester disponible du lundi au jeudi... ouvert à toutes éventualités... Mais L devant revenir samedi pour une soirée, m'a demandé de partir ce mercredi... Elle rentrera par le train... Nous partirons donc aujourd'hui en fin d'après-midi, de toute façon rien ne me laisse sentir que quelque chose peut se passer... Il faut croire que dès lors qu'il n'y a pas un soupçon de spontanéité, un peu de débordement, même si l'on se dit trop introverti... capables de vaincre l'ego, l'embarras ou les aléas de la vie... c'est qu'il n'y a rien, du moins, pas de réelles envies... Une action supplémentaire de ma part serait maintenant assurément indélicate sinon sujette à de fallacieuses interprétations qui fausseraient probablement une éventuelle "relation". Peut-être même que j'en fais déjà trop ici ? Mais c'est, chez moi, le signe qu'il me reste encore à ce jour, une vraie spontanéité... à son égard... moi qui pourtant pense avoir si peu de constance... c'est étonnant ! La concernant, tout est étonnement, c'est peut-être là, l'origine de mon envoûtement ?
Un message de D, m'apprend que Barney est le mari de Bjork, enfin le père de son enfant... Quel étonnement !

lundi 21 octobre 2013

La faute de mes nerfs...

Depuis quelques jours, j'ai dans la tête une étrange sensation. Comme une absence concrétisée en une perception physique. Une sorte d'étourdissement très localisé... Une case vide, en dépression, qui se trouverait juste au-dessus du cervelet. Ce n'est pas douloureux, simplement étrange et donc légèrement inquiétant...
Il faudrait au moins que je me fasse faire les examens et analyses d'usages, un bilan de mon état physique... De quand datent mes derniers contrôles ? J'ai cette chance de n'être sujet à rien... rien d'autre que mes nerfs. Certains tombent malades, d'autres ont des accidents, se brisent une main lors d'une chute à vélo... ou un autre membre... Moi, je n'ai rien, il ne m'arrive rien. Rien d'autre que ces manques ordinaires dont presque tous se font une raison... moi excepté ! Ils sont chez moi un perpétuel tourment d'âme, une peine de cœur que rien n'efface, qui ne peut se guérir à l'aide d'ordonnances. J'imagine que c'est ça, cette petite dépression physiquement ressentie et localisée au cœur de ma cervelle...
À part ça ? Eh bien pour quelques jours, je n'ai plus à me lever au milieu de la nuit... je vais pouvoir stabiliser un peu mon sommeil, le rééduquer doucement à l'aide d'horaires réguliers et continus. Je pourrai me remettre au Yoga Bikram, pour l'avoir pratiqué chaque jour pendant toute une année, je sais combien cela peut faire du bien. J'ai reçu un mail de publicité avec une vidéo qui m'a vraiment fait envie. Mais... c'est inexplicablement compliqué... M'astreindre régulièrement à la course sera déjà bien.
Ne me manqueront plus que la tendresse et le désir d'un autre... Le manque est double, spirituel et physique. Pour l'affection, c'est une sensation permanente, un manque qui ne cesse jamais... Concernant l'aspect physique, c'est plus par intermittence, parfois je n'y pense pas, mais lorsque ça me prend et que ça monte... c'est cruel pour augmenter d'autant le manque d'affection... J'ai beau lutter, tenter des choses ou plus précisément y être ouvert... il y a une étape fatidique que je suis incapable de passer, une sorte de barrière invisible que je ne peux pas franchir... Et pourtant ça me travaille les nerfs et le sang... Et ça me souffle que tout ce qui est perdu ne se rattrapera pas... Une vraie torture... je ne trouve pas de solution...
Je suis fatigué, je suis las... trop de sentiments et d'envies me tourmentent, ces vacances tombent à point, je pourrai au moins ne m'obliger à rien. Vivre au jour le jour...
Trouver un autre souffle. M’efforcer de rétablir, seul, mes nerfs malades, parce qu'ils sont en train de faire un sort à mon corps et à mon âme.

dimanche 20 octobre 2013

De la nécessité du partage, de la convivialité...

Pour avoir commencé très tôt ce matin, j'ai pu rentrer à temps pour me rendre au marché... C'était bien plaisant de flâner parmi les échoppes des commerçants. Mis à part un peu de raisin et un morceau de fromage, je n'ai rien acheté, ce n'est pas que l'envie m'ait manqué, mais, tout seul... à quoi bon ! Le plaisir, ne vaut et ne prend toute sa valeur que dans le partage et la communion... dans la convivialité !
J'émerge d'une sieste profonde pleine de rêves vivants, de ces songes qui ressemblent au quotidien, avec les personnes que l'on connait, que l'on fréquente habituellement. Il ne m'en reste rien, pas même un mauvais sentiment, ce devait être tout à fait ordinaire.
Demain, dernier jour travaillé, après je suis en congé. J'avais prévu cette période avec dans l'idée une charmante excursion... mais les choses n'ont pas tourné comme je l'espérais...
Pour commencer, j'irai quelques jours à ma campagne. Pour mon grand plaisir, J s'est porté volontaire pour m'accompagner... L, traversant un moment délicat... est rentrée de Londres... elle sera là aussi ; et nous retrouverons I...
P, que j'ai vu hier soir m'a dit qu'il passerait nous rendre visite le week-end prochain, pour que nous allions chercher des champignons... Il va y avoir de l'animation... J'ai tout mon temps, pour profiter d'eux et puis retrouver ma respiration... Je ne reprends le travail que vers le 10 novembre... Dans le doute, j'avais prévu grand...
J'avais imaginé, en agréable compagnie, un moment en Italie, près de Naples... en Sicile, sinon... Ou bien à Maltes... ou encore en Crète... profiter quelques jours de l'arrière-saison au bord d'une mer désertée... Une autre fois, peut-être... Les Iles de la méditerranée, hors saison, ont ce charme suranné et languissant, qui avive mon romantisme... Mais c'est encore là une histoire de partage...

vendredi 18 octobre 2013

Amer automne.

C'était aux alentours des derniers jours du mois de juillet... J'avais pensé qu'enfin j'y étais arrivé... pardon, c'est prétentieux de dire cela de cette façon là : "qu'enfin c'était arrivé..." est plus juste, il fallait bien être deux... Et les jours qui suivirent ne m'éloignèrent pas de cette idée... Il y eut même, de douce voix une promesse, certes pas aussi formelle que ça, disons une évidence annoncée...
Août fut long... Septembre si patient, de ma considération évidemment... Comme octobre semble amer ! Je ne m'y attendais pas.
C'est ma nature, je crois, dur comme fer, que les autres sont comme moi. Alors je me précède, comme ces gamins heureux d'un rien, qui courent en hurlant au ciel leur joie tout en priant pour être à la hauteur... tout en tirant des plans sur la comète...
Et forcément, ils prennent leur plus grande gamelle... payant en sus, pour la chute, d'une bonne part d'amour propre...
Certainement que cela ne suffisait pas... Ce que je pensais, par ailleurs, stabilisé et équilibré, devait à nouveau sombrer dans sa folie persécutrice... Certes, ce coup-là je le présentais un peu, la chose étant moins cachée, la nature moins trompeuse de ce côté-là... Mais je péchais de confiance...
Et ce fut trop à la fois...
Amer automne, tout de même...
J'ai beau m’intéresser à essayer de comprendre ces choses caractérielles qui font que certains plus que d'autres perdent pied... je n'y arrive pas, j'ai le sentiment que c'est toujours moi qui en fais les frais... Ce n'est pas intentionnel me dira-t-on... Pour qui me prend-on ? Suis-je donc à ce point insignifiant ? Peut-être que je n'offre pas ce qui est important ?
Cette fois-ci, je me sens sonné... atteint plus profondément que jamais... une défense a cédé, un point névralgique a été touché... Chaos debout, déconnecté...
Je me sens soudain vulnérable, comme jamais je l'ai été... Mon psychisme jusqu'alors toujours sorti intact des tempêtes semble ne plus être aussi solide, aussi intègre... Il vacille.
C'est à croire qu'il plaît à la vie de briser les rêves de ceux qui l'élève au plus haut, tandis qu'elle câline ceux qui l'assujettissent. Que c'est bien là la nature humaine.
Bon ! Et bien quoi ? C'est entendu, ça ne passe pas... ça me reste sur le cœur... Mais il va bien falloir faire avec... Attendre voir, comme disent les vieux. Le plus difficile en fait, c'est de rester confiant, de croire encore...