(journal de mes sensations)

mercredi 20 novembre 2013

Quel supplice...

Grande difficulté à m'endormir hier soir. Ces crispations soudaines dans la tête, qui me font crier "un deux trois" ou "merde" — un peu à la manière de ces malades atteints de la maladie de Gilles de la Tourette — pour reprendre le contrôle...
Une accumulation de tensions, d'insatisfactions, de déceptions... sans doute. Un manque d'activité physique régulier aussi. Pas assez de ceci, trop de cela, et voilà ça dérape.
Ce qui m'étonne, c'est que ces difficultés de vie n'entament pas mon calme apparent... Ce n'est qu'une fois seul, à cet instant précis où je m'abandonne, que toute ma peine s'exprime, angoissante, brutale et traîtresse...
Si je n'étais pas tant attiré par les vices que nous offre la nature et tous ces plaisirs de chair, de cœur et d'âme... Je crois que je porterai fort bien la toge orange, le crâne rasé et un bol en bois... L'odeur de l'encens, la chaleur du bois des temples, la frugalité des repas, l'amabilité des échanges et la simplicité des taches me combleraient bien assez. 
Mais voilà, de la même façon je comprends parfaitement ce qu'est le génie, l'exception, la performance... sans être pourtant capable de les atteindre ; je comprends le bien-être qu'une vie d'ascèse, de dévotion et de compassion peut apporter, sans être pourtant capable de m'y restreindre.
Alors, j'apprends à faire avec ce que j'ai, tantôt bien, tantôt mal, mais toujours avec une infinie conscience de ce que je fais. Une conscience de ce mieux qui m'est inatteignable, comme le supplice de Tantale.
Aurai-je, lors d'une vie antérieure, offensé, volé ou refusé de rendre quelque chose de précieux à quelques divinités ? Aurai-je un don offert par la nature dont je ne sache m’acquitter ? Pour être ainsi condamné à regarder sans toucher...

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