(journal de mes sensations)

vendredi 22 novembre 2013

Paradoxes...

Au cours de mes dernières vacances, qui ont pris fin il y a quelques jours... je n'ai rien fait de ce que j'avais projeté, comme me remettre à courir, m'astreindre à l'ascèse... mais je me suis reposé. Les sept matinées, depuis ma reprise, semblent en avoir effacé tous les bénéfices... Ce matin, après que le réveil ait sonné, à peine avais-je fermé les yeux puis les rouvrais que dix minutes étaient passées... Sous la douche, je devais me tenir aux murs pour ne pas me laisser couler avec l'eau en tourbillonnant au fond du siphon... Même pour m'habiller j'ai dû m’asseoir sur le lit... Ce prix qu'il faut payer, de me lever au milieu de la nuit pour que l'ennui glisse plus vite, est sujet à une telle inflation que je crains de ne pouvoir suivre encore longtemps...
Il va me falloir remettre en question l'organisation de ma vie et en particulier celle de ce temps qu'il me faut passer sans cœur ni âme... Et de savoir que je ne suis certainement pas le seul à vivre cela, ne me réconforte pas !
Ma tendance naturelle à la misanthropie tend à s'affirmer pour être chaque jour témoin de ces petits détails comportementaux, prétentieux et égocentriques, dont fait preuve la majorité de mes semblables... Quant aux autres qui se prétendent dévoués à la cause humaine et animale... je les suspecte d'être pire encore ! Et ce ne sont pas les actualités qui vont me contredire...
J'aurai pu, petit à petit, m'ouvrir à la compassion... suivre la voie du Bouddha. C'est cependant, la misanthropie qui m'emporte... parce que je sais que l'humilité — seule véritable voie d'accès à l'autre — ne s'offre qu'à ceux qui ont surmonté l'humiliation, la souffrance et acceptés de se reconnaître, finalement, aussi insignifiant qu'un éphémère... Et qu'il est clair, que la plupart préfèrent s'amputer de cette conscience déjà trop souvent embarrassante...
Et pourtant... j'ai eu avec certains (si peu) de ces autres, les échanges les plus attentionnés, les sensations les plus enchanteresses qui soient... Tant et si bien que je garde en moi cet essentiel qui fait que l'on ne me fuit pas... qui m'évite de passer pour un aigri, comme ceux qui prennent toute remarque pour une offense et qui ne peuvent s'empêcher de rendre la monnaie, cela toujours d'une manière volontairement équivoque, parce qu'on ne sait jamais...
J'ai la chance d'être un misanthrope optimiste, affublé d'une crédulité sans cesse renaissante.
Un misanthrope aimable qui ose imaginer que dans peu de temps... il va faire le plein de cette précieuse attention qui lui manque si cruellement... qu'à nouveau, il va sentir son âme, explorée, fouillée ; sa sensibilité sollicitée et son intérêt, s'embraser ! Et qu'il va sans doute regretter, à peine les premières secondes passées, de ne pas être né talentueux peintre portraitiste... afin d'exprimer, tout à la fois, ce qu'il voit et ce qu'il ressent, de cet autre qui lui fait face...
Je repense à cette surprise que j'avais eue de constater que de les aimer tous n'amenait pas à en aimer un en particulier, tandis que d'en aimer un suffisait à se sentir soudainement les aimer tous ! Enfin, je verrai bien...

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