(journal de mes sensations)

mercredi 27 février 2013

Autour et dedans ma tête...

Je suis d'abord passé chez le coiffeur... Nathalie, c'est le nom de la jeune femme qui s'applique à me rendre beau, a bien compris que c'était à elle de choisir ce qui me convenait le mieux. Je suis aux anges, j'adore qu'une femme décide pour moi quant à mon paraître. Ayant constaté, avec l'expérience, que ce qui me plaît est souvent une projection de ce à quoi je voudrais ou, aurais voulu ou, pense ressembler, et par conséquent n'est pas tout à fait ce qui me sied le plus avantageusement. Bien entendu, Nathalie a bon goût, puisque les miens, lorsqu'ils me voient, me trouvent toujours bien et que moi, lorsque après je me regarde, je me trouve... pas mal. Elle a donc ma confiance.
Évidemment, il manque quelque chose... Lorsqu'elle m'avait coupé les cheveux, je ne pourrai dire si la coupe était techniquement réussie... mais, jamais je ne m'étais senti aussi beau... J'imagine que quand bien même c'eût été une coupe au bol avec une tonsure, j'en aurai été enchanté, puisque cela venait d'elle... De là, à penser que tous les types habillés et coiffés comme des clowns, des moines ou des internés en hôpital psychiatrique, soient amoureux fous... il ne faut peut-être pas exagérer, même si, avec du recul, on pourrait presque affirmer que tout cela revient au même.
Je suis sorti, sinon heureux, satisfait de ma nouvelle tête mais, comme à chaque fois, exaspéré par cette désagréable sensation de démangeaison causée, tant par l'idée que la réalité, par tous ces petits bouts de cheveux coupés tombés partout dans le cou, le dos, les oreilles, les yeux...
Une fille est passée, animal callipyge moulé à souhait, ondulante sur ses talons, faite pour faire courir... J'ai accroché, ça m'a lancé... Plus loin, elle a bifurqué, j'ai repris pied... et j'ai recommencé à me gratter... 
Fini les Pasteis, je ne me suis pas arrêté à Lisbonne... Déjà que le matin j'avale deux cuillères à soupe de son d'avoine gonflé dans du lait de soja, et le soir un bol de soupe aux choux (recette et élaboration de D., spécialiste des régimes mannequin)... ce n'est pas pour tout gâcher avec une gâterie Portugaise...
Mon thé en poche, un tour dans les environs... Jusque cet angle de rue où je suis resté bloqué... comme à chaque fois que je passe par là... jusqu'à me forcer d'un semblant de raison... Qu'est-ce que ça peut être con !
Comme à chaque fois, j'ai dû accélérer le pas pour m'éloigner, sans me retourner à chaque pas, pour m'arracher...
Je suis donc rentré d'un pas soutenu. Arrivé, je n'eus qu'une hâte, me doucher...
Ma nuit fut horrible. À l'endormissement, je fus pris d'un de ces sursauts que j'ai parfois. Une contraction d'éveil dans les limbes du sommeil, où je me force à crier quelque chose pour me situer, me repérer. Une contraction sur l'arrière de la cervelle, désagréable, à laquelle s'ajoute l'angoisse de tous ceux qui vivent seuls... Cette crise fut plus forte que celles déjà connues... Je suis, ensuite, resté incapable de m'abandonner, du moins c'est l'impression qu'il me reste de cette nuit...
Évidemment, dans ces moments-là, le regret qu'aucune main ne vienne vous saisir est encore plus poignant...
Et puis, je détesterai qu'on me retrouve plusieurs jours après, raide et puant... Sans avoir eu le temps d'une ultime mise en scène... de quelques délicatesses pour ceux qui restent.
Pour l’anecdote, je me suis aperçu que le mot que je criais alors, comme on reprend son souffle à la noyade, comme on s’agrippe à une bouée, était : "merde !" répété deux ou trois fois, selon le temps nécessaire à recouvrer mes esprits.
Cependant, quoi dire d'autre ? 

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