(journal de mes sensations)

vendredi 8 février 2013

Dans les histoires de cœur, on ne sort victorieux, qu'à deux !

Ma journée ! Premier matin à ne pas être obligé de me lever... Je traîne avec un livre, puis me lève, prépare mon thé. Revient m'agenouiller... Gémis... Combien de temps encore ? Décidé à reprendre vie, je m'offre une cure. De celles que je suivais, avant.
La base, le Ginseng par cure de trente jours, trois quatre fois par an. Et une de Chlorure de magnésium, un sachet dilué dans un litre d'eau. N'en boire qu'un verre chaque jour, le matin à jeun... Pas plus ! Une fois, j'ai conseillé ce remède de bonne santé à la seule personne intime qui me reste aujourd'hui. Je l'avais averti de ne pas céder à son exagération naturelle... Elle avait bien entendu oublié, a bu d'une traite le litre et a passé la journée installée dans ses toilettes... Entre autres propriétés bienfaisantes, il a celle d'être un peu laxative, rien de fâcheux si l'on respecte la posologie préconisée, soit pour un litre, dix prises... Vingt jours de cure deux à trois fois par an.
Je ne vais que rarement chez le médecin et je ne fais pas mon âge, on me donne toujours une petite dizaine d'années de moins... Est-ce dû à cela ? Ce qui est certain, c'est que cela a contribué avec ma bonne nature, à compenser tous mes excès... Toujours est-il que j'avais, pour je ne sais quelles raisons... abandonné ces cures depuis deux, trois ans... Je les reprends, parce que j'en éprouve le besoin... C'est peut-être déjà un progrès que d'éprouver... ?
"La seule personne intime qui me reste aujourd'hui." N. ! Nous nous connaissons depuis... depuis toujours il me semble. Que dire ? Elle est ma famille, et comme dans toute famille, ça n'a pas toujours été rose. Nous avons construit, nous avons détruit... Tenté de réparer autant de fois... Et maintenant nous faisons de l'archéologie... avec une identique et commune passion, réservée, respectueuse et intelligente. Notre intimité est platonique... elle est une communion d'âme. Nous avons trouvé un équilibre singulier, pas commun et qui a nécessité de la part de chacun de nous une belle et grande ouverture d'esprit et de cœur. 
Une fois, lors d'une explication, qui d’ailleurs n'en était pas une, en cela qu'il ne m'en fût jamais donné aucune... Il me fût demandé, pourquoi ne serait-il pas possible d'avoir le même genre de relations que j'avais avec N... J'avais bien compris le message, du statut d'amoureux j'étais passé à celui d'amant... Qui plus est, je n'étais pas le seul, peut-être même ne l'avais-je jamais été... Avec le temps, cette situation devenant intenable, pour elle et-ou sa conscience, elle cherchait la possibilité d'un compromis... Mais, satisfaisant pour qui ? J'imagine qu'avec plus de... franchise, tout eut été différent. Pénible sur le coup, il est vrai... Il n'y avait pourtant là, pas d'autre enjeu que l'amour propre !
Le temps, des évènements heureux et d'autres malheureux... ont fait qu'avec N., notre amour propre respectif, nous avons appris à nous en méfier. Ce genre de relations n'arrive pas comme ça ! Il faut persévérer et sans doute, plus encore. Il faut avoir de bonnes raisons, nous en avions au moins, quatre ! Il faut aussi une immense honnêteté, beaucoup de respect l'un pour l'autre... Même si, N. n'était pas tout à fait la femme qu'il me fallait (et inversement) ; et même si cette autre adorée l'était assurément (mais, a priori, pas inversement), du moins, pour cette seconde vie que j'entamais... D'ailleurs, quoi d'autre ici, derrière toutes mes obsessions exposées, que la démonstration de cela, de mes convictions ?
Si N. n'avait pas les moyens de m'apporter cet essentiel, elle m'a en revanche offert plus de mille et une merveilles... À sa décharge, avais-je seulement conscience de cet essentiel ? Tout comme elle... C'est là, sans doute, l'histoire de notre rencontre... Inconsciemment, nous nous cherchions déjà nous même... Bien que venant de mondes différents, nous avions le même noyau et la même quête. Nous nous sommes percutés... Le reste n'est qu'une histoire humaine de courage, de résistance, de sacrifices et de générosité... 
N. était excessive en tout, je ne l'étais en rien. Elle était instable aux vents, j'étais une île, immuable mais submersible... J'avais besoin de m'élever, il lui fallait s'ancrer. Nous avons survécu à tant de tempêtes... Et même s'il y eut de mauvais coups entre nous, ils ne venaient jamais de nous. 
Je connais, mieux que bon nombre, ce qui se cache derrière ce que l'on nomme la fatalité, l'inéluctable. J'y éprouve encore aujourd’hui, ma persévérance calme et acharnée... Mon arme contre la bêtise ! Mais, il faut savoir que dans les histoires de cœur, on ne sort victorieux qu'à deux !
Aller, il faut que je me prépare, quelques courses chez ce traiteur Crétois de la rue du Faubourg Saint Antoine (l'un des meilleurs), pour l’appétitif de ce soir. N. nous invite, pour le dîner, avec mon plus vieil ami et sa tendre épouse, qui fut aussi l'une de mes toutes premières amoureuses d'adolescent... (cf. Correspondances et Correspondances 2)... Voilà longtemps que je rêvais d'utiliser à mon tour cette abréviation que l'on trouve dans les livres. "cf.", confer, indication qui pousse le lecteur à ce reporter à un autre passage du texte ou à un autre livre ou billet.

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