(journal de mes sensations)

mardi 14 décembre 2010

Un peu plus d'intimité...

L'emmener là, d'où je viens, dans cette campagne douce et généreuse qui m'a bercée, c'est un peu lui montrer ma source, l'endroit le plus fragile, l'endroit préservé que si peu connaissent. C'est dévoiler mes simples racines, leur partie souterraine ; le temps de tous mes contes d'enfant, l'origine de mon énergie de vie. 
Que pensera-t-elle ? 
Elle, dont les racines sont si extrêmes, si sauvages et si majestueuses. Habitée qu'elle est, d'infinis paysages de lacs purs et sans fonds ; de gigantesques montagnes, perpétuellement enneigées ; d'immenses forêts de Mélèzes aux parfums enivrants ; de plaines qui ne semblent jamais finir... Dont le climat, à l'image de cette nature y est extrême et contrasté ; la vie, une victoire de chaque instant. Espace, où vous ne pouvez qu'être prédateur ou proie ! 
C'est de là que lui vient cette force, cette étonnante détermination. C'est de là que lui vient ce regard perçant, qui voit toujours plus loin, qui prévient comme le fait le glatissement de l'aigle dans la limpidité du ciel... 
Tandis que ma nature est calme, apaisante. S'il y a parfois du vent, c'est une caresse pour rafraichir et faire chanter les arbres ; s'il y neige, c'est pour étendre un voile de silence et accentuer l'odeur du feu de bois. L'hiver, seules les cloches du village et quelques corneilles, font parler d'elles. L'été, l'air y est doux, empli de gazouillements d'hirondelles. Dans la nuit noire, la chouette ulule comme un phare éclaire en mer.
Je sais que son cœur est grand, bien plus qu'il ne faut pour comprendre... tout comme mes jambes sont puissantes, bien plus qu'il ne faut pour la suivre ou la porter...
Je sais que son âme verra ce que la mienne contemple, tout comme la mienne ressent ce que la sienne réclame...
C'est un peu plus d'intimité qui nous lie...

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