(journal de mes sensations)

samedi 4 décembre 2010

Nuit blanche

Trois heures, trois heures et demi, quatre heures et cinq minutes... tous ces mots qui ne cessent d'affluer, à la fois éveillé et endormi, comme égaré dans les limbes d'un esprit torturé... Impossible de les écrire, de les retenir, même. Essayer de les retrouver, il s'agissait de mots devant être lus comme la peau de cette féminité désirée, adorée, avec les doigts, les lèvres, les yeux... Les mots se précipitaient en un flot continu sans points ni virgules, sans sens évident, sinon de les prononcer tous, en les suivant. L'ensemble d'une apparente litanie, prenait alors vie, ritournelle éphémère constituant un avenir probable.
Pas tout seul c'est certain, un autre veille je le sens... Un esprit agité de trop d'idée... Dans ses idées aux bords tranchants et vifs comme des angles douloureux, des corps noueux couvert de soie pour adoucir le temps... Des hésitations passagères s'envolent et reviennent, regardent la pièce, à chaque geste pour les chasser, comme les corneilles noires elles croassent et puis sans que l'on sache pourquoi disparaissent... Enchevêtrement de calme et de fouillis, de fils tirés et de nœuds qu'il faut couper. Au dessus du lit s'élèvent comme des songes tout en arabesques, envahissants presque étouffants... Tous tout autour vie et danse, s'emmêle, s'emballe... quand tout à coup fulgurante une idée unique prend forme et naît effaçant le brouhaha l'agitation imposant le respect, nuançant noir et blanc, calmant chair et sang, apaisant corps et esprit... Slowly unravels in a ball of yarn...
Au dessus de mon lit un ciel lumineux d'où tombent des pétales petites et blanches ou sont-ce des flocons de neige cotonneux, plutôt qu'ils chutent ils restent suspendus comme en lévitation ; entre aube et aurore, le froid cristallise les sens, de part et d'autre de la seine deux âmes se calment... Comme pour couvrir les étoiles, au loin des nuages de sommeil arrivent au galop et surprennent l'esprit, détendent le corps, comme on tire un rideau.
Cette idée ne sera pas oubliée, pas comme mes mots que je cherche en vain et qui, pendant que de l'autre côté elle naissait, n'ont cessé de s'égrainer comme des mantras, formant une vision une fenêtre sur cette autre pièce où tout était agité...  

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