(journal de mes sensations)

dimanche 9 septembre 2012

À celle qui me fit oser mes premiers mots...

Jamais je ne l'ai oubliée, et je peux dire que jamais, je ne l'oublierai. Elle est mes plus beaux baisers. De ces baisers, que rien, je crois, n'aurait pu dépasser en émotion, en sensation. Nous nous embrassions des heures, à perdre haleine, à perdre la tête, et le temps semblait toujours trop court. Une fois, enivrés par nos baisers, mes lèvres ont caressé ses seins, baisé ses aisselles... jamais nous ne sommes allés plus loin. J'en souffrais... elle en souffrait, deux fois plus ! Nous avions été cueillis par la foudre, lors d'une attente commune. Nous savions, qu'il était trop tard ou bien trop tôt... Mais, comment interrompre l'élan qu'avait déjà pris nos âmes ? Elle ne pouvait pas tout m'offrir, je ne pouvais pas tout prendre. C'est pour elle que je commençais à écrire. De petits mots sur de petits papiers pliés, que chaque jour je lui remettais. Spontanés et ingénus, des mots, à mon grand étonnement, que j'osais... Elle fût la première à me dire que mes mots avaient, à ses yeux, une valeur inestimable... 
C'est avec elle que je perdis ma vie d'avant, projeté, inconscient, dans l'effondrement puis le néant qui précèdent la renaissance. Découvrant le chaos ou se mêlaient, sans règles, les plus doux bonheurs et les plus vives douleurs... 
Quel courage il lui a fallu pour s'arracher à mes enfantillages de naufragé qui se noyait ? L'amour ne s'encombre pas de la morale et de l’éducation, il est un dieu, nous ne sommes qu'humains, mais certains ont le courage de respecter leur engagement, quand bien même ils y accèdent...
Hier, mon ami, plus confident que d’ordinaire... Me demande soudain :
- Combien de fois as-tu aimé ?
Sans un soupçon d'hésitation, je lui répondis : 
- Trois fois... j'ai beaucoup de chance. 
Oui, je suis mort et ressuscité, trois fois ! Chaque main saisie vous fait renaître.
C'était la seconde fois, c'était après tant d'années que j'eus la sensation que c'était la première fois... Je comprenais tout à coup ce qu'avait dû être le chaos à la naissance de notre univers.
Mais malgré la complexité de la situation, ce fut si simple, si naturel... si inévitable.
Nous ne pouvions nous toucher sans frémir, si nos yeux se croisaient, ils restaient fixés, émerveillés... Nous communiquions par le rire, avec dans le regard l'infinie tendresse de ceux qui savent... Léna, irisait mon âme, faisait enfin jaillir ces larmes que toute ma vie, j'avais contenues !
Et pourtant, tout, autour de nous, était hostile, difficile... Nous étions en équilibre... Cernés de barbelés, de jalousie, de béton... Nous nous cachions, je la mettais en péril par mes risques insensés... Je brûlais... Alors comme tout amoureux, je devenais lyrique... Mais ça éveillait quelque chose de profondément enfoui, oublié parce qu'improbable à mes yeux... Je lui écrivais...
Puis ce fut un lourd et long silence... Elle avait fait preuve du courage dont j'étais incapable... Avec une immense douceur, d'infinies et patientes explications, elle avait rompu, délicatement découpé... puis, changé de service parce que nous voir était aussi insupportable pour elle que pour moi... Elle eut tous les courages ! Belle, jusqu'au bout.  
Journal, extraits :
... 
Septembre 2...
Quand le corps n’en peu plus de faire des signes,
Et que le besoin de dire est si fort qu’on ne peut plus le retenir...
Qu’au-delà de toute réserve et timidité, dans une peur équivalente à l’importance du sentiment que l’on ressent ; on s’exprime enfin, maladroitement, on prend conscience d’une chose rare, on se déclare...
Bien qu’au fond de soi, on sache déjà, on ne pouvait y croire... 
Et pourtant c’est là...
Tout est à lui dire, tout ce que j’ai de plus beau...
Lui écrire, encore et encore.

Septembre 2...
Choc de son regard !
Pur, limpide, vif, clair...
Je ne l’oublierai jamais ce regard !
Elle m’a attendu !?
J’aurais dû...
Illumination !
Comme elle peut être belle !

07 Novembre 2...
Rêve :
... ambiance zen, japonisante... bois foncé sur les mûrs d’un appartement clair.
Une visite... mon frère ? et une de mes filles...
Tenue vaporeuse, claire ; je pose un tendre baiser sur sa joue... tout est douceur, même la lumière...
L’impression de sérénité est telle qu’elle me reste encore...
Son sourire, si calme, si serein !

08 Novembre 2...
Soirée DL.
Jeans, comme un écrin... Pull coton bleu ciel, échancré.
Beauté fraîche et pure. Désir... Souffles ; effleurements ; caresses hésitantes, du bout des doigts tremblants de tension...
Vision, le bas de son dos, le dessin de ses reins...
Concentration impossible... 
Cette peur de trop lui demander, de ne pas assez lui donner...
Plus tard, elle, magnifique, offrant sa souffrance, sous le ciel froid des étoiles de novembre... Tard, très tard... 
Puis en route, coup de fil, pour m’offrir un sourire... 
Je l’aime depuis toujours.

Novembre 2...
C’est impressionnant comme plus rien n’existe lorsque l’on est ensemble !
Noyés les yeux dans les yeux, il faut parfois regarder de côté, comme pour reprendre notre respiration, s’arrêter, retrouver notre souffle ; et constater combien nous sommes ailleurs ! Dans un infini connu de nous, depuis toujours... 
Nous nous sommes retrouvés, nous nous connaissons depuis si longtemps.
Je sais, que quand nous ne sommes pas ensemble, nous nous cherchons...
L’un habite l’autre ! 

28 Novembre 2...
Premier baiser...
Baiser à deux ! Il y a le cœur, il y a l’âme... 
C’est sensuel, à l’extrême ! C’est le plus beau de tous les baisers...
Je voudrais faire comme Monet - avec ses Nymphéas – passer, les trente dernières années de ma vie à étudier et, essayer d’exprimer cette sensation que j’ai, quand nous nous embrassons. Il n’y a plus rien, rien que ce baiser, et ceux qui sont à venir. Ce baiser, c’est la fusion de nos âmes ; quand nous nous regardons, nos âmes s’enlacent ; quand nous nous embrassons, elles fusionnent, ne font plus qu’une...
Et la douceur, cette caresse unique de nos lèvres...
Elle me dit reconnaître ce baiser ; m'embrasser comme si nous nous étions toujours embrassés ; n’éprouver aucune gène, timidité ou retenue ; être en totale confiance. C'est aussi le sentiment que me donne ce baiser, nous nous embrassons depuis la nuit des temps ! 
Nos âmes sont sœurs et c’est plus fort que tout.
Ce baiser, c’est l’harmonie...

29 Novembre 2...
... Le lieu, comme le temps n’existe plus quand nous sommes tous les deux ! Distorsion du temps. Comment traduire ce sentiment de sérénité, cette électricité tout autour de nous ; ce bien-être ; cette confiance en l’autre, hallucinante ; cet attachement ?
... Évocations de ses tourments face à cette situation. Elle reconnaît, que je suis autant son choix qu’elle est le mien. Qu’il y a dans ce qui nous arrive, une authentique réciprocité des attirances, des sentiments puissants, incontrôlables, nous sommes des aimants si puissants... Que chaque séparation est épuisante... Mais il y a aussi ces promesses faites, sa conscience...
Un peu plus loin, plaisanterie sur ces craintes de ne pas être à la hauteur de mes espérances... Quelles espérances ?! C’est moi qui ne te mérite pas ! Ton âme est si belle... 
Pour toi je perdrais tout ; après toi... que restera-t-il de moi ? 

02 Décembre 2...
Elle m’épargne malgré sa souffrance, son tourment !
Elle me dit que mes mots sont : "du grand bonheur"...
Ses mains sur mon visage... sur mon corps... Cette douceur, ses grands yeux qui expriment tous ce qu’elle s’interdit de me dire... ses baisers de velours... 
Cet abandon qu’elle ne peut pas laisser filer...
Autour de nous, tout semble tourner, de plus en plus vite ; si cet amour, qui nous fait, n’était pas entravé par la conscience, de ce que l’on était... Alors au sein de cette nébuleuse, nous deviendrions une magnifique étoile !

22 Décembre 2...
Le brouillon de ce dernier mot a été oublié sur mon bureau. Possible acte de mon subconscient, qui souhaitait clarifier la situation ?
... Ma vie vient, en une journée, de basculer... Mon seul fil d’Ariane, toi... 
Mais comment te dire maintenant, que je veux... Comment dire tout cela sans que tu penses que je m’égards en raison de ce drame...
En soulageant ma conscience, mon subconscient aurait-il poignardé ma sincérité ?
Je suis seul responsable... Je sais que le soir venu, toi aussi, à ta façon, tu payes le prix fort...

27 Janvier 2...
Envies de longues prémices...
...
Un de nos baisers, mais debout pour voir quand, trop étourdis, nous tomberions... Mes mains ont glissé, du haut de ses reins jusqu'aux bas de ses reins, dans son jean... Atteignant le Graal... j’ai caressé ses fesses ! Comment ai-je pu oser glisser mes mains si loin ? 
C’était doux... c’était frais... comment les retirer !? Comment ne pas, penser, seulement penser, doucement la déculotter, la retourner et y déposer des milliers de baisers ? 

02 Février 2...
Envoûté par ton moi...
Elle me dit avoir rougi...
Ce sont les baisers et les caresses qui suivirent, qui moi m’ont fait rougir... à blanc !
...
29 Août 2...
Je lui ai remis ce petit carnet où j'avais recopié tous ces petits mots qui exprimaient mon sentiment...  
Je lui ai remis une partie de mon âme... mes plus beaux éclats...
...  
Quelques-uns de ces mots d'amoureux candide :

02/02... 
Envoûté par ton moi.
Habité d'une envie diablesse,
De t'attraper les fesses !
Hanté d'un besoin libertin,
De voir danser tes seins !
Obsédé d'un malin refrain,
De sentir le va et vient de tes reins !
Te chahuter, te bousculer,
Te manquer de respect,
Sans jamais t'offenser,
Te butiner, te culbuter !
Pour attraper tous tes soupirs,
Mettre à nu tous tes désirs,
M'attarder sur l'origine de tes plaisirs...
Qu'enfin s'étendent nos deux corps las,
Réunis en une seule âme.
Rêver d'une première fois.


07/04...
Ta bouche dans laquelle fond ma langue
M’enivre si puissamment que je tangue.

Bien que peu tu t’autorises à te donner
Dans tes bras je me sens tellement aimé !

Nos cœurs nos âmes sont si fortement liées
Qu’à peine tu vacilles je me sens tomber.

Tout en toi évoque en moi le besoin
De me livrer tout entier à tes soins.


17/05...
Femme au ventre soyeux ;
Belle et bouleversante.
Femme aux charmes délicieux,
Passion obsédante...

Rêve de cristal, 
Si près de l’extase enviée,
Briser son mental.
Ne s’accomplir qu’à moitié.

Âme sœur... Éperdument,
Te confier tous mes fragments.
Dire, sans peur, tout ce qui m’émeut. 
T’avouer tous mes vœux !

19/05...
Arc bandé, à se rompre.
Je rêve toutes les nuits,
De t’avoir dans mon lit.

Pulsions animales, vœux immoraux,
Désir tendu, désir tranchant,
Collé tout contre ton ventre chaud,
J’y dépose, dans un souffle indécent,
Un baiser de mes lèvres de chaux.
Sueur mêlée, veines rampantes,
Sur nos corps brûlant, habités de sursauts,
Sang battant, parfums intimes, âcres, enivrants...
La peau, dit mieux l’amour que les mots !

Je ne hante que ton âme et... tes rêves ! 

03/06...
Aussi soudain que l’éclat d’une lame,
Deux cœurs s’emballent, 

Deux âmes s’enflamment !

Pour leur plus grand bonheur,
Leurs âmes sont sœurs.
Pour leur plus grand malheur,
C’est une affaire de cœur.

Ce drame vaut–il une larme,
De la plus belle des âmes,
De la plus belle des femmes ?

Non !
Cette larme donnerait aux miennes,
Un goût infâme !

04/06...
Tous ces baisers,
Toutes ces caresses,
Tous ces regards de tendresse,
M’appartiennent !
Ils sont ma richesse, mon réconfort.
Ils sont, avec mes mots, mes seuls trésors.

Ne pouvant prendre ton cœur,
Ne pouvant prendre ton corps.
J’envahis ton âme, je m’y installe !
Tu es mon phare, tu es ma flamme.
Prends, je t’offre tous mes trésors !

Tu es mon unique moment fort !

14/06...
Tu m’es apparue comme une dune.
Chaude, aux formes douces et pleines.
À l’élégance discrète et pâle de la lune.
Et si mon regard te rend parfois incertaine,
Belle et hautaine comme une reine s’il t’importune.
C’est parce que je rêve de belles scènes à l’abri de persiennes,
De tes formes dans leurs magnifiques plénitudes,
De baisers, de caresses, de prouesses, à perdre haleine.

27/06...
Dans tes bras comme un manège,
Tourner à en perdre le ciel.
S’enivrer tout autour de ta peau,
Frissonner jusque dans le bas de ton dos.
M’envahir de tout ton être, au point,
De revivre dans mes rêves, tes parfums,
Le goût de fièvre qu’ont tes lèvres.
Parcourir tes veines sans aucune trêve.
Te serrer si fort que de nos corps,
Deux souffles naissent, en un même essor.
Rester pour l’éternité au bord de tes yeux,
Gardant dans les miens cet élan fiévreux.

13/01...
Ces yeux, ce regard
Me laissent,
Fiévreux, voir hagard !
Cette aura, cette présence
Quelle autre quête,
Quel autre sens,
Sur cette planète 

Bleue comme eux.

04/02...
Oh ! Même de dos
Tu me tournes la tête
Ton rire de fête
Résonne en un écho
Qui sans cesse me répète

Combien je t’ai dans la peau
...
Et tant d'autres...
J'étais désormais un autre, j'avais osé ce qu'inconsciemment, je m'interdisais... J'avais osé parce que je ne me sentais pas jugé, parce que dans ses grands yeux si bleus, il y avait la plus belle des innocences, la plus infinie des tendresses, un océan de bienveillance. Je la touchais et elle me le montrait...

6 commentaires:

  1. Une lectrice assidue10 septembre 2012 à 13:18

    J'aime, quand vous osez :)

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  2. Ne seriez-vous pas l'un des prêtres de ce "dieu" ?

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  3. Je vous lis depuis quelques semaines, avec beaucoup de plaisir. Vos mots sont parfois si justes qu'ils font mal. Vous avez le don d'empathie, c'est le don des poètes, je crois ?

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  4. Je cherche depuis plusieurs jours quoi vous répondre...
    Quel plus grand plaisir que celui d'être à l'origine du plaisir d'un autre ? Alors, quand ils sont plusieurs...

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