(journal de mes sensations)

vendredi 11 mai 2012

Ce singulier besoin

Comme pour toute chose, il y a un revers. Et ici, je ne trouve que trop peu d'instants pour être seul. 
J'ai ce farouche besoin de ne me retrouver qu'avec moi-même, de temps en temps... Très vite, les sujets de conversation des autres m’ennuient, les tics de chacun m'exaspèrent. J'ai la sensation que tous parlent trop fort ; dans leurs mots, leurs gestes, je ne perçois plus que ces signes qu'ils envoient pour exister et je les ressens comme autant d'agressions. 
L'excès de perception s'avère parfois un terrible handicap, je suis au bord de l’asphyxie, je crois même qu'une plante verte dans son pot m’irriterait, ne serait-ce que pour avoir besoin d'eau... Je comprends ces moines Bouddhistes qui s'entourent de silence, qui s'isolent... 
Mes voyages intérieurs me mettent dans un tel état, que toutes mes forces, toutes mes ressources sont alors nécessaires pour ne pas sombrer dans la folie. 
J'ai besoin de ces moments, où nu, toutes protections à terre, je suis alors ce que j'écris être... et, je ne peux accepter d'être ainsi surpris. 
Une fois pourtant, me livrer m'avait semblé avoir un sens. Je ne pense pas avoir poussé l'intimité aussi loin, avant... J'imagine qu'aurait pu naître quelque chose de pas ordinaire, une relation vraiment singulière... Mais nous n'étions sans doute pas assez grands, pas assez libres de tous ce qui s'est fait avant...
Aujourd'hui j'ai besoin de ma musique, d'aucune vie autour... J'ai besoin de me sentir en péril, de m'éprouver, de m'écorcher. J'ai besoin de me rappeler comment c'était, quand j'aimais...
Bon, on m'appelle ! Pour aller tailler quelques arbres dans le jardin, pourvu que je ne me coupe pas un doigt. Déjà que ça me fout en rogne, mais comment justifier, comment expliquer...

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