(journal de mes sensations)

samedi 26 février 2011

À contre-temps

Petit, j'étais plus enclin à le regarder passer, espérant inconsciemment, qu'ainsi, il m'oublierait... Évidemment, le Temps ne m'épargne pas, il n'épargne personne. J'ai toujours eu une conscience accrue de son existence, à défaut de la mienne. Il n'a pas de présent, il ne fait que passer. L'ennui est, sans doute, l'état qui nous permet le mieux d'en saisir l'essence. Je me rappelle toutes les fois ou j'ai attendu (ne devrait-on pas plutôt écrire : à temps dû ?), debout, dehors, chez moi, allongé, ayant chaud, ayant froid, affamé... Qu'est-ce que j'ai pu attendre, qu'est-ce que je me suis ennuyé ! J'ai, tout au long de ma vie, disposé d'un beau capital de temps libre, qu'un surprenant sentiment de culpabilité m'a, cependant, toujours obligeait à offrir aux autres.  Ai-je perdu mon temps ? Ou, ne l'ai-je jamais eu ? Peut-être suis-je né avec une perception particulière du Temps. Comprenant dès le début que penser pouvoir le posséder n'était qu'illusoire ! Et, qu'à force de vouloir l'avoir, d'en gagner, de se plaindre de ne pas en avoir assez, ou de le perdre... on passe à côté, d'autre chose... Ce sont ces attentes ennuyeuses qui m'ont donné mon rapport singulier au Temps. Qu'aurais-je fait sans les nuages, tant je les ai regardé passer ?
Hier inconsciemment je laissais le temps filer en n'existant pas, aujourd'hui ma "résistance" au temps s'exprime différemment, par mes sentiments, mes émotions et peut-être aussi par un peu d'à quoi bon
L'amour, la passion et le désir, en une femme, voilà ma meilleure arme ! Il m'arrive même de le vaincre, quand je suis dans ses bras !
Étonnamment, les traces laissées alors par le temps, au lieu de vous creuser, de vous vider de votre substance, donnent plus de relief, plus de puissance à vos sentiments, les rendant plus criants, plus brillants, plus purs que jamais et, vous embellissent, vous adoucissent, vous patinent, vous rendent confortable et rassurant...

participation d'elle
Jusqu'au jour, où inéluctablement, il ne sera plus temps...
Mais, en attendant, aimer est le seul secret pour tenter de vivre à contre-temps ! Un peu de chaleur humaine et, vous verrez, il n'y paraîtra plus rien. 

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