(journal de mes sensations)

lundi 15 octobre 2012

Quand je serai vieux, je serai abÔminable !

Au risque d'être vilipendé par tous les gérontologues et par ceux, plus nombreux parce que ça nécessite moins d'études et de sacrifices, qui défendent, même lorsqu'ils ont tort, les vieux ; je me dois, par souci d’honnêteté, de donner ici les résultats de mon expérience personnel. 
En raison d'un genou gauche qui n'a plus que le nom de cette articulation essentielle à une démarche vive et élégante, je suis sorti faire des courses à la vitesse d'un de ces "futurs nous" que l'on croise chaque jour sur les trottoirs Parisien. Vous savez, ceux qui vous font piétiner derrière eux à n'en plus finir, qui gueule après les mômes qui courent, qui ronchonnent tout le temps et qui parfois même, sentent l'aigre... Bref, ceux-là même qui encombrent le trottoir à l'heure où vous revenez du boulot et faites vos courses au pas de course ou encore, qui traînent dehors et dans les supermarchés toute la journée du samedi, à croire qu'ils n'utilisent tout leur temps libre qu'à emmerder les jeunes, comme pour se venger d'être vieux... D’ailleurs, vous remarquerez que le dimanche, on en voit moins... Invités qu'ils se font, parce qu'ils n'ont, en revanche, pas perdu l'appétit... 
Donc, me déplaçant à cette allure d'enterrement, je faisais mon possible pour ne pas encombrer l'espace et laisser filer les véloces, ceux qui sont toujours à la bourre, ceux qu'ont déjà plus le temps et que ça se voit même dans leurs yeux... C'est alors, qu'eurêka ! Mais c'est bien sûr, qu'ils le font exprès les petits-vieux ! Rien que pour nous emmerder, pour ne pas nous laisser passer...
Quand je serai vieux, je serai insupportable, chantait Jacques Brel ! Pour faire comme eux, pour à mon tour me venger d'eux, moi aussi ! Non mais, tout ces jeunes cons qui poussent derrière, y vont quand même pas croire que je vais m'excuser et leur laisser mon bout de trottoir, sans me marrer un peu, sans me foutre un peu d'eux !
Pire même, quand je serai vieux, je serai abÔminable ! 
La... La... La... Avec les paroles s'il vous plaît  :
Quand je s'rai vieux
Je s'rai insup' portable
Sauf pour mon lit
Et mon maigre passé
Mon chien s'ra mort
Ma barbe sera minable
Toutes mes morues
M'auront laissé tomber
J'habiterai
Une quelconque Belgique
Qui m'insult'ra
Tout autant que maint'nant
Quand je lui chanterai
Vive la république
Vive les Belgiens
Merde pour les flamingants

La la la
La la la

Je serai fui
Comme un vieil hôpital
Par tous les ventres
D'autres sociétés
J'boirai donc seul ma pension de cigale
Il faut bien être lorsque l'on a été
Je n'serai reçu que par les chats du quartier
À leur festin pour qu'ils ne soient pas treize
Mais j'y chanterai
Sur une simple chaise
J'y chanterai
Après le rat crevé
Messieurs dans le lit de la Marquise
C'était moi les 80 chasseurs
La la la

Et quand viendra l'heure imbécile et fatale
Où il paraît que quelqu'un nous appelle
J'insulterai le flic sacerdotal
Penché vers moi comme un larbin du ciel
Et je mourirai cerné de rigolos
En me disant qu'il était chouette Voltaire
Et qu'si en a des qui ont une plume au chapeau
Y en a des qui ont une plume dans l' derrière
La la la
La la la

Quand je s'rai vieux
Je s'rai insup' portable
Sauf pour mon lit
Et mon maigre passé
Mon chien s'ra mort
Ma barbe sera minable
Toutes mes morues
M'auront laissé tomber

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