(journal de mes sensations)

dimanche 7 octobre 2012

Morne brocante...

Les dimanches m'ennuient... Particulièrement celui-ci. Jour de brocante, un dimanche à Paris. Quelle importance y avait-il à sortir ? Sans doute, aucune. Je n'ai pas vraiment décidé, juste eu le besoin, plus fort qu'à l'ordinaire, d'un café avec un nuage de lait... Alors, j'y suis allé. Quelle heure était-il ? Dix-sept heures. La même heure... qu'il y a des années.
Il y a longtemps, même si cela me semble encore si présent, j'ai parcouru les stands de cette brocante, habité d'une tension extraordinaire. Une tension si puissante qu'il fallait que je contrôle chacun de mes gestes, chacun de mes enthousiasmes, pour ne pas risquer de l'affoler. L'enlaçant fortement... si à cet instant j'avais tapé du pied, nous nous serions envolés, projetés en l'air, ailleurs... À peine nous adressions-nous à quelqu'un, qu'il paraissait subjugué... Même elle, parfois, semblait embarrassée de ce que mes yeux dégageaient, de ce qu'ils offraient...
Près de la moitié des exposants a disparu. J'ai reconnu certains d'entre eux, ainsi que ce qu'ils vendent... aucun ne m'a reconnu...
Je sortais, juste pour prendre une noisette, à la terrasse d'un café, et regarder les couples passer. Mais, rien d'extraordinaire ! Pas de magie, pas même un peu de lumière...
Ces couples aperçus, même les jeunes, tous sans histoires, se contentant d'être ensemble avec les mêmes projets qu'ont les oiseaux...
Des gestes désinvoltes, des compromis déjà naissants ou entendus, des yeux mornes... 
Pas de grondements, ni d'éclairs retenus, pas de tension ! Des pas qui avancent parce qu'il n'y a pas d'autre choix. Je n'y ai croisé personne, que des ombres bien moins vivantes que ce fantôme qui m'habite...
Morne brocante... 

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