(journal de mes sensations)

mardi 9 octobre 2012

Perdre cet excès de poids.

Je suis perclus de courbatures ! Et lorsque je me baisse, le genou gauche donne des signes de faiblesse, il me faut faire un effort de concentration et de volonté pour réussir à me relever sans m'aider de mes bras... Que se passe-t-il ? Certes, je cours plus longtemps, plus régulièrement, depuis quelque temps, nécessité faisant loi. Mais, je ne me rappelle pas avoir déjà ressenties ses difficultés là.
J'en entends murmurer, que c'est le lot de chacun de, petit à petit, récupérer avec moins de facilités. Je m'insurge ! L'âge n'a rien à voir ici. La seule explication, ce sont ces quelques kilos de plus que je porte... Imaginez-vous courir douze ou quinze kilomètres avec un sac à dos de cinq ou six kilos, ou une ceinture en plomb pour la plongée sous-marine ? C'est ça, que je paye ! 
Et pourtant je fais gaffe, fini les petits canons entre amis, les samedis midi au Baron et les soirées au restaurant. Pas la moindre goutte d'un quelconque liquide ayant été distillée ou fermentée... chez moi. Pas d’excès. Rien...
Je sais ce qui me fait perdre du poids à vue d'oeil. Il faut que j'augmente ma thermogenèse. Il faut que je crame mes ressources en permanence, nuit et jour. Une seule chose me met dans cet état-là : l'aimer ! À peine j'en pince pour elle, que tout en moi se met en branle, fonctionne jour et nuit sans jamais de trêves. J'en arrive même à me plaindre d'être en permanence en transpiration. Même pendant mon sommeil, je me projette, je la protège... Deux à trois mois à m'accrocher à elle, à veiller de cette façon-là, et je deviens un tout autre homme. Un veilleur, tranchant comme une lame, se nourrissant et dormant à peine pour toujours être en éveille ! 
En permanence en effervescence, je passe mon temps à contrôler mes faits et gestes, à analyser chaque vibration, à imaginer des centaines de mots, des milliers de caresses. Je suis aussi attentif à tout, prévenant à la limite d'être débordant... Je suis capable de traverser la ville en pleine nuit, à vélo ou à pied, pour voir si tout va bien, ou pour lui livrer des croissants chauds avant qu'elle parte au boulot, des fleurs pour embaumer ses songes avant qu'elle ne s'y abandonne... J'atteins une telle capacité de concentration, d'observation et d'empathie, que je parais être un devin... 
Je suis capable de tout, mon corps et mon esprit ne sont plus que des outils, et moi, un artisan illuminé d'une ferveur créatrice extraordinaire, d'un pouvoir hors du commun qui pousse fort de l'intérieur et qu'il me faut en plus de le distiller agréablement, contrôler, contenir. 
C'est une nature chez moi de ne jamais s'user si l'on s'en sert ! Si j'aime, je m'affûte ! Et cet état là, ça brûle, ça consume.

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