(journal de mes sensations)

dimanche 29 avril 2012

Retrouvailles évidentes

Hier soir, je cuvais mon vin et la rigolade de l’après-midi... J'étais disposé à regarder cette émission qui m'éloigne tant de mes habitudes, bien calé dans mon fauteuil ou dans mon lit. La soirée semblait bouclée, il ne restait qu'à me préparer à manger, n'ayant ingurgité qu'un peu de fromage, du pain et... En attendant, j'avais glissé dans cet état d'esprit, qui me donne tout mon pouvoir, cette sorte de béatitude d’inexistence, proche de celle que l'on pourrait ressentir bien avant la naissance si... Je fus ramené à ma conscience de la gravité terrestre par la sonnerie de mon téléphone. Un appel de, je l'appellerai Li-Chun, pour préserver son anonymat tout en révélant ses origines et, en faisant référence à ce film que j'aime tant de Wong kar-waï : "In the mood for love"...
Un grave accident, une nouvelle orientation professionnelle, etc., avaient fait que nous nous étions perdus de vu. Trois ans déjà, peut-être même plus... et tout à coup, sa voix ! Très vite un rendez-vous fut pris pour le soir même.
Mince ! Mon émission... le rendez-vous sur radio gazouillis ?! Comme je l'avais récemment lu, il faut savoir faire des concessions, des sacrifices et, revoir Li-Chun était important, sincèrement je ne savais pas pourquoi, mais c'était comme ça. Quelque chose de plus fort que mon envie de rester chez moi à me reposer m'avait poussé à accepter avec spontanéité sa proposition. Qui plus est, Li-Chun était plus qu'agréable à regarder, et même... hep hep hep ! terrain glissant ! Laissons là mes pulsions... Martiennes (ou Mercuriennes, détournant les symboles que sont, la bourse qu'il tient dans sa main et ce Bouc qui l'accompagne) !
Il fut donc décidé que nous nous retrouverions vers 21h00. Elle était radieuse, je cherchais qu'elle part bionique, elle avait en elle désormais, mais elle m'assura que tout avait été remis en état... qu'elle avait même repris ses activités sportives, qui lui conféraient ce corps élancé... bref, nous nous sommes retrouvés comme-ci nous nous étions quittés la semaine dernière.
Je vous passe ses commentaires sur ma prise de poids, grrrh, six kilos seulement... Elle me raconta ce qu'elle avait vécu au cours de ces dernières années, la rééducation, son nouveau boulot, ses compagnons passés et l'actuel, etc. Et surtout, les conséquences psychologiques, qu'avait provoqué son accident. La nécessité de suivre une thérapie pour effacer ces images et le traumatisme... Et, ce qui n'était pas prévu, du moins consciemment, la prise de conscience qu'elle n'avait en fait jamais fait ce qu'elle désirait réellement, qu'elle n'avait jamais pensée en tant qu'elle, étant depuis toujours sous l'emprise d'un autre... Cette révélation remettait toute sa vie en question et modifiait considérablement ses objectifs... Comment ne pas se sentir perdu ? D'autant plus, qu'un retour en arrière, elle le savait, était dès lors impossible.
C'est poussée par la nécessité d'en parler, et consciente qu'il n'est pas aisé de trouver une oreille à pareilles questions existentielles, qu'elle décida de me contacter, se rappelant que ma présence l'avait toujours apaisée, sans jamais savoir pourquoi. Et c'est vers moi qu'elle s'était sentie poussée pour se confier, passant outre ses craintes qu'une autre vie m'ait emportée trop loin de toutes ces préoccupations ésotériques.
Ces retrouvailles furent empruntes d'un tel naturel qu'il était évident que notre première rencontre n'était pas une aberration, mais bien l'affleurement de notre propre nature que nous méconnaissions alors...
Nous tous qui poursuivons cette même quête avons ce pouvoir de nous reconnaître avant même d'en prendre conscience. Dès lors, que nous réussissons à nous abandonner à ce don, nous nous retrouvons comme-ci nous ne nous étions jamais quittés.
J'ai cette sensation avec d'autres personnes, je sais qui je dois fréquenter, plus que jamais je sais où je veux aller.
De ces retrouvailles évidentes, je sais qu'il y en aura d'autres... au même titre qu'il y aura de nouvelles rencontres.
Mais en attendant, avec Li-Chun, c'est sûr, nous nous reverrons... Parole de Chau

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