(journal de mes sensations)

dimanche 6 octobre 2013

Un orang-outan et un bonobo perdus dans la brume.

Hier soir, devait être une tout autre soirée... Une déconvenue supplémentaire qui finalement ne tourna pas si mal.
Alors que je me résignais à passer cette soirée à ruminer sur les causes de tant de choses, P me proposa d'aller voir ce que la Nuit Blanche avait à nous proposer...
Cela commença plutôt mal. Arrivés place Daumesnil, nous fûmes percutés sur le côté gauche... j'ai cru la dernière heure de la conductrice responsable, arrivée... Mais ce n'est pas ce qui se produisit ; P se montra même courtois... La soirée ne semblait pas fichue, même s'il y eut quelques longueurs, principalement dues au fait que P était le seul à avoir un constat amiable, mais en allemand ! Et comme ni cette femme ni nous ne parlions la langue de Goethe, cela prit un peu de temps...
L'allure ainsi relookée de sa fierté motorisée, et son apparent détachement me laissèrent d'abord perplexe puis propice à l'humour... Je lui fis remarqué en partant que dorénavant sa superbe battait de l'aile... puis que si jusqu'à présent il y avait un saisissant contraste entre sa monture rutilante et son aspect plus proche de don Quichotte que de James Bond, maintenant ils s'accordaient mieux... il pourrait même lui donner un nom, comme Rossinante ! Bref, ce qui aurait dû être un drame tourna en franche rigolade... Comme quoi, tout peut arriver, y compris l'improbable. 
Mis en appétit par cet événement, nous décidâmes de commencer par aller nous restaurer... Le bistrot "Les Philosophes" semblait tout indiqué. De plus, je voulais aller voir ces fameuses Aurores boréales promises par l'Institut suédois... Puis ces sculptures de brume de Fujiko Nakaya, à République. Plutôt classique dans ses préférences, P fut assez surpris des miennes... mais n'ayant rien préparé de son côté et étant incapable de faire fonctionner son iPhone pour trouver autre chose, il se relia à mes choix sans discuter. Une fois, ce qui était avant une belle voiture, stationnée du côté de Saint Paul, nous pourrions tout faire à pied...
Enfin installés, et après avoir pris commande, nous nous adonnions à notre passe-temps favori, observer les gens autour... Je ne sais plus pour quelle raison, mais nous n'avons fait que remarquer ces couples qui sortent ensemble, mais se font la tête toute la soirée... Deux ou trois, rien qu'ici ! Non sans esprit, nous avons tenté par nos pitreries de leur faire remarquer comme leur attitude était une perte de temps... Mais lorsque l'on a tourné son nez, au point de se rendre aux yeux de tous, aussi ridicule... il est bien difficile de s'ouvrir à nouveau... Ah ! Quand l'alter et l’ego se confrontent...
De notre côté, le Cahors aidant, nous avons bien rigolé...
L'Institut suédois est un endroit charmant, mais je m'attendais à autre chose, question aurores boréales... Il y avait bien cette sculptrice sur glace, plutôt sculpturale et d'un tempérament, a priori, tout à fait opposé à ces œuvres... Mais nous n'avons pas traîné.
À République, l'ambiance était plus... comment dire... "Manie-festive"! Une liberté que je m'accorde... je n'ai pas trouvé d'autres mots, pour exprimer mon sentiment. C'est sans doute historique... et le monument de la République était, comme lors des grandes contestations populaires, pris d’assaut... C'était à celui ou celle qui s’assiérait le plus haut... Il y avait bien de la brume, de ces brumes à la densité changeante ; tantôt en cascades, tantôt en nappes... Tantôt légères, tantôt profondes...
De masquer la définition des contours, de rendre l'ensemble un peu flou et changeant, cela fait naître en chacun de nous, selon notre perception, des sensations poétiques et uniques... J'ai bien aimé, même si autour l'ivresse collective semblait largement l'emporter sur la liesse...
Une chose tout de même, je n'avais jamais vu autant de personnes de tous âges et de tous sexes... tenant chacun à la main une bouteille de vin et la sirotant tranquillement... Voilà qui nous faisait passer, P et moi, avec notre bouteille pour deux, prise à table afin d'accompagner notre confit maison, pour de petits joueurs...
Allez, je me livre un peu plus aujourd'hui, en exposant ci-dessous deux bonobos dans la brume... Ah non, P est roux... Alors, un orang-outan et un bonobo perdus dans la brume. J'aurais pu choisir gorille, mais ce que j'aime chez les bonobos c'est cette façon qu'ils ont de tout régler par le sexe... 


  

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