Aucune envie de me lever ce matin. Réveillé à sept
heures trente, je traînais de demi-heure en demi-heure qui, une fois passée,
paraissait n'avoir duré qu'une minute ou deux. J'étais pourtant décidé à sortir
courir, mais quelque chose d'infime me manquait, l'éclat
qui précède l'impulsion... À neuf heures trente, il était trop tard pour y
aller, je devais retrouver L dans le quartier vers midi. Si je n'avais pas eu ce
rendez-vous, je serais sans doute resté couché toute la journée.
La rejoindre puis l'emmener déjeuner à Bercy, à pied
et enfin revenir chez moi m'a vidé du peu de volonté dont je disposais... Quand bien même cette entrevue m'avait procurée le plus grand plaisir... Une fois rentré, je
pensais éviter de perdre mon temps en lisant, mais j'étais incapable de lire
sans perdre le fil, je me suis donc couché. J'ai somnolé entre rêve et réalité, une bonne heure. Je me sentais tellement las... comme anéanti, au
point que l'idée même de me redresser, m'y faisait renoncer. Je
restais là allongé, bras et jambes en croix, à regarder le plafond. À n'être rien...
Étrangement, j'avais la
conviction que mon corps disposait des ressources nécessaires pour mener une
activité normale, c'était mon esprit qui se refusait à tout compromis. Quelque
chose se passait dans ma tête qui engluait mon corps sur mon lit. Je n'éprouvais
le besoin de rien, aucune envie ; j'avais la sensation d'être prisonnier d'un
corps soudainement devenu flasque, que je n'arrivait pas plus à tendre
qu'à bouger.
J'avais pourtant
conscience que l'effort mental à produire était des plus facile... Une petite
impulsion et tout repartirait... J'étais persuadé de pouvoir même aller
courir... Mais quelque chose me soufflait : à quoi bon... Et ces trois mots suffisaient à m'en rendre incapable.
Je ne suis pas malade,
ni particulièrement affaibli. C'est juste que déconnecté de mon âme, mon esprit,
habituellement subordonné à celle-ci, ne sait plus quoi penser, quoi
faire...
Tous ces derniers
événements et non-événements ont, j'imagine, fini par dénaturer, vicier ou
corrompre toutes ces connexions qui unissent mon corps, mon esprit et mon
âme...
Mais tout va bien... je ne suis pas inquiet
pour demain, je sais que je réussirai à me lever, puisqu'il me faudra aller
travailler.
Les effets de la brume du week-end?!
RépondreSupprimer:)
Vos à quoi bon de ces derniers temps me mettent L'Aquoiboniste en tête!
Il y a de ça... Mais promis, dès que possible je passe au "tant qu'à faire".
RépondreSupprimer