Dernière matinée avant un repos
mérité...
Cette solitude me facilite l'ascèse et c'est
heureux parce que ces matins commencent trop tôt et les abus contribuent à un
plus grand épuisement... Par contre, c'est moins drôle !
Avec ce froid subit, j'ai pris l'habitude de
ne pas traîner le soir... Une soupe miso — je ne sais pas pourquoi, mais il y a
quelque chose de réconfortant dans cette soupe Japonaise —, quelques crudités
et, après ma toilette, je me glisse douillettement sous la couette avec un bon
bouquin...
Durant quelques minutes, je profite en
m'étirant langoureusement, les yeux fermés, de ce frissonnement d'aise qui alors
me saisit. Frissonnement d'autant plus intense — en rien égal cependant, à celui
que je ressentais lorsqu’à mes côtés, se trouvait, nu, détendu et s'étirant
tendrement, un être très aimé... — que dehors, les commerçants n'étant pas
encore fermés, l'agitation de la rue monte jusqu'à moi, conférant à ma situation
un peu plus de plaisir... Et après quelques pages d'une plaisante lecture, c'est
apaisé, que je m'endors...
J'ai toujours entendu dire que les heures de
sommeil avant minuit comptent double.
Bon, cela ne fonctionne pas à tous les
coups... parfois, l'anxiété l'emporte... mais cette semaine, sans l'aide d'aucun
expédient de quelques sortes que ce soit, j'ai réussi à ne pas me laisser
emporter par mes inquiétudes.
Peut-être me suis-je convaincu que,
finalement, les faits sont ce qu'ils sont... et qu'il me faut bien accepter ma
faillite à faire changer d'attitude ces personnes qui, vraisemblablement, ne
souhaitent pas être en ma compagnie... D'avoir essayé — c'est une litote... et,
certes, on n'en fait jamais assez — me réconforte un peu. Moi qui, maladivement,
me sens toujours un peu coupable, forcément responsable... je prends, contre
toute attente, un peu de distance... J'en suis infiniment malheureux — ciel !
comme là aussi, c'est une litote... — mais sincèrement, j'ai fait du mieux que
je pouvais, avec, toujours en tête, la nécessité d'une délicatesse, d'une
élégance... celle de n'exercer aucune pression sur l'autre, de le laisser libre
de choisir de m'écouter, de me lire... ou de m'ignorer.
Je crois pouvoir dire que je n'ai pas de
regret quant à mon comportement tout au long de ces dernières
années.
Et, à ma grande surprise, de constater cet
état aussi librement... et plus particulièrement, de l'accepter... me laisse
ouvert à tout ce qui pourrait se présenter ! Moi qui penser, qu'accepter revenait à en
finir définitivement, à rejeter, effacer une aberration de ma mémoire, de mes
espoirs...
Quel étonnement !
Quel étonnement !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire