(journal de mes sensations)

jeudi 17 octobre 2013

Où va-t-on ?

Cette fois-ci, je suis sorti ! Ayant toujours en tête cette idée de m'acheter un caban... Et me sentant mieux, je me suis dit que c'était le moment. Et pourquoi ne pas innover, changer de quartier ? Les Grands Magasins, un quartier où je ne vais que très rarement, mais où je suis certain d'en trouver un qui me convienne. Le métro... Daumesnil, Opéra direct... Exploit, quand même !
Une fois sur place, une autre planète ! Un monde fou. J'arpente plusieurs rayons où je vois des gens acheter compulsivement, toutes sortes d'articles pas tous utiles... j'exagère à peine. Mais que font-ils de tout cela ? En ont-ils vraiment besoin ? Enfin je trouve ce que je cherchais... j'en essaye de différentes marques, et comme j'en avais déjà l'idée, seuls ceux de chez Armor Lux me plaisent... d'un point de vue qualité, coupe et rusticité... Je suis satisfait, c'est tout à fait ce que je voulais... mais j'en reste là !
Finalement, je n'en ai pas besoin, mon vieux manteau me suffira encore cette année. J'avais besoin de faire cette démarche... D'une part pour m'éprouver, d'autre part pour éteindre cette envie.
J'ai décidé de n'acheter que ce dont j'ai réellement besoin, et de n'être plus sujet à ces envies compulsives d'acheter.
Je m'arrête tout de même chez Éric Kayser pour me payer une de ses baguettes à la farine de sarrasin, la Paline... Par goût et surtout par souvenir...
Je décide de rentrer à pied, passe devant l'Opéra, scrute les alentours, des fois que... Puis emprunte les Grands Boulevards... je marche derrière un couple russe, très bien mis. Elle, petit gabarit, fort jolie et élégante, chaussée de Louboutin, habillée en YSL et sentant très bon... Lui, bien mis, mais d'aspect brutal, sans élégance et particulièrement laid ; la figure d'un type qui aurait pris une giclée d'acide... Tous deux, les bras chargés de paquets affichant le nom de grandes marques luxueuses... Comment peut-elle... bref, chacun fait comme il veut...
Je poursuis jusque Strasbourg Saint-Denis puis m'enfile dans la rue Saint-Denis. Le quartier n'a pas changé... mêmes boutiques, mêmes propriétaires, mêmes livreurs et toujours ces filles qui font le tapin. Je suis surpris par leur âge, leur laideur et leur physique extravagant. C'est fou comme dans ce quartier tout est systématiquement ostentatoire, jusqu'à ces prostituées... Je ne me moque pas de ces pauvres femmes, qui font leur cul-boutique comme disent les Africains ; j'imagine que si elles étaient nées plus jolies, elles seraient au bras d'un de ces moujiks parvenus, dont la tronche est ravagée par l'alcool et ces règlements de comptes à coups de calibre 12 ou au poison, qui sont propres à leurs affaires juteuses...
Enfin, à les voir là, rue Saint-Denis en plein après-midi, si franchement laides... je me dis que rien ne va plus... qui peut en vouloir ? Et payer pour... monter avec elle dans une piaule lugubre, où gît un lit sordide, où d'autres avant lui s'y sont épanchés... 
Non ! Ce ne sont plus des filles de joie, mais des femmes de peines. Quelle misère humaine !
Et tous ces gens partout qui entrent et sortent de boutiques qui se ressemblent toutes... Tous ces autres autour qui attendent on ne sait quelle occasion... Et tous ceux qui sont "hétéroclitement" motorisés et qui semblent passer leur temps à aller d'un point A, d'on ne sait où, jusqu'à un point B, qu'on ne connait pas, et vice et versa...
Toute cette multitude, cette variété, cette frénésie haletante me laissent perplexe et m’inquiète... On court vers quoi ? Et comment fait-on pour ne pas en être ? Et d'être à l'écart, sera-t-il suffisant... pour combien de temps ?
J'accélère le pas, j'ai envie de rentrer chez moi... Je n'ai rien à faire là !
Heureusement, j'ai sous mon bras une Paline, symbole pour moi de partage et de moments heureux...   

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