(journal de mes sensations)

samedi 5 octobre 2013

Curieux détachement.

Ce n'est pas que je n'ai rien à dire, c'est plutôt que je n'y accède pas. Je me sens dans une sorte de douce apathie, détaché et contemplatif de ma condition et de ce qui se présente à moi, sans qu'aucun jugement ne me vienne... Comme étant parvenu à ce stade au-delà de l'à quoi bon, le je-m'en-foutisme !
Déconnecté de toutes mes émotions latentes, ne ressentant rien d'autre que celles que m'offre mon corps... je me sens comme une plante doit se sentir. Ce n'est pas si désagréable que ça de n'être plus sujet à ces sentiments de déception, de satisfaction... Involontaire, c'est du moins ce qu'il me semble, cela ne peut être tout à fait du renoncement, mais ça y ressemble... Un avant-goût du nirvana ?
Hier soir, P est passé... Nous ne nous étions pas vus depuis plusieurs semaines, en partie par ma faute, pour ne plus vouloir consentir ou céder aux volontés de ceux qui ne cèdent jamais aux miennes... et ce, moins par ego que par fatigue, au regard de mon emploi du temps et de mes horaires...
Affable, il m'a beaucoup parlé de lui... puis il s'est enquis de mes soucis, mais comme à son habitude, n'a pas cessé de m'interrompre, pour des broutilles, la plupart du temps hors sujet... jusqu'à ce que j'abandonne, perdu et surtout las... et qu'il se remette à parler de lui...
D'esprit vif, il s'est toujours vanté de tout comprendre avant même que l'explication soit terminée... et je dois reconnaître qu'il m'est arrivé de le constater. Mais aussi intelligent soit-il, ce qu'il semble n'avoir toujours pas entendu c'est que, plus que d'être compris, c'est d'être écouté qui importe... Je n'attends de lui, pas plus de conseils que d'avis sur ce que je devrais faire ou penser... mais juste un peu d'attention.
Quoi qu'il en soit, ce soir-là, dans cet état que je viens d'exposer, je n'attendais rien, pas même d'être écouté... et tout m'était parfaitement égal.
La soirée me fut donc agréable, ne serait-ce que pour m'avoir changé de mon ordinaire...
Jusqu'à présent, je tiens ce rythme de course d'un jour sur deux, ce n'est là qu'une constatation, pas une satisfaction... Et il me semble que la conséquence la plus significative à ce jour, est qu'une fois assis à mon bureau, au bout d'une heure ou deux, je dois desserrer mes lacets parce que mes pieds ont tendance à gonfler...
Ce détachement de tout... comme c'est reposant ! C'est curieux... serait-ce le début du vieillissement ?
Pff... et après ?

5 commentaires:

  1. ... serait-ce le début du vieillissement?
    Ah, non! Pas du tout! C'est comme baigner dans la fontaine de jouvence.
    Après ça, le déluge!
    C'est une détachée en une pièce qui vous le dit!
    :)
    Bon... sérieux mis à part: j'aime bien le portrait que vous faites de votre cher ami P. à travers vos divers billets: lui, il semble éternellement indétachable de sa petite personne.
    C'est précieux d'avoir de tels amis sous la main!

    Belle soirée, ÉeC!

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  2. Comme un certain laisser-aller...de vous. ne glissez pas....puis ce P. est-ce vraiment un ami?....ce monologue me rend perplexe.....même si, oui parfois, cela repose....mais gare...cela explose aussi. En soi. Des émois.

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  3. "C'est précieux d'avoir de tels amis sous la main!"
    Moleskine, en un sens, oui ! P et moi nous connaissons depuis si longtemps... Derrière ses attitudes outrancières et parfois grossières, il y a un type bien avec de vraies valeurs. Il ne ment pas, ne trahit pas, ne cherche pas à profiter ou abuser de l'autre... Certes, il est affublé d'un ego surdimensionné et il a quelques valises, que dis-je quelques malles à trimbaler... mais il est entier et n'a qu'une parole. Qualités si rares de nos jours, où l'angoisse du lendemain, la nécessité du gain et de la reconnaissance, ou encore celle de vouloir briller un peu plus que les autres... en amènent beaucoup à toutes les bassesses...
    Cependant, par moment il m'exaspère..

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  4. Désolé que cela vous ait rendue perplexe, Douce. En fait, il y a dans le détachement que j'évoque un peu de ce renoncement bouddhiste, un peu !... La nécessité du lâcher-prise est telle que cela se serait déclenché automatiquement... comme si j'étais équipé d'un système de sécurité...

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  5. ... ne cherche pas à profiter ou abuser de l'autre...
    Hm... hm!
    Seulement de son écoute, de sa patience.

    Figurez-vous qu'il m'exaspère, aussi, ainsi décrit par vous, même si je ne doute pas un seul instant que son amitié pour vous est à toute épreuve.
    Mais bon... il est là! C'est cela qui importe finalement. Sa présence vous fait du bien, à vous lire.

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