(journal de mes sensations)

samedi 30 mars 2013

Nettoyage de printemps.

Après m'être réveillé plus d'une fois cette nuit, j'ai fini par me lever. Il fallait voir ma tête ! Mais comment font mes cheveux pour tenir debout ainsi ?
Quel silence ! Dehors, nous sommes le samedi du week-end de Pâques, mais surtout, à l'intérieur de ma tête... Depuis environ cinq heures trente ce matin, je me parle, je n’arrête pas, écris virtuellement mon billet de printemps !
En me levant, mon esprit se concentre alors uniquement sur l'essentiel : équilibre... vidange... un œil en passant devant la glace pour voir ma tête !... Bon sang, quelle dégaine ! Un peu d'eau fraîche sur le visage et la préparation de mon thé...
Cette idée de grand nettoyage de printemps est intéressante... Il faut que je reste concentré sur tout ce à quoi j'ai pensé, me dis-je en en oubliant la moitié...
Avant-hier, j'ai déjeuné avec F. nous nous sommes retrouvés à St Paul... Puis avons mangé un bout dans un de ces restaurants du début de la rue des Archives... Je tournais le dos à la rue, sinon je n'aurai jamais pu me concentrer sur la conversation, aussi drôle soit-elle... Je n'aurai pas pu me retenir de guetter ! Qu'est-ce que je peux guetter, "Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ?", de Veilleur, je suis devenu Guetteur ! Errant entre inquiétude et désespoir...
Dans la foulée, en rentrant chez moi à pied, animé par je ne sais quel démon, je proposais à P., une séance de chamanisme, sans chamane, pour la soirée s'il était disponible... Désœuvré, sa belle en week-end avec l'officiel, il accepte et arrive un peu plus tard, avec un grand cru de Bordeaux, un fromage de chèvre, son "précieux", son téléphone et sa tablette numérique, en me disant qu'avant de commencer la dégustation et la séance de spiritisme... je devais lui expliquer, à force de démonstrations, comment mettre la musique qui se trouvait dans son ordinateur sur son iPhone et son iPad... Moi, qui sais à peine utiliser le mien... M'appliquant cependant, je constate et le lui dis, non sans moqueries, que son ordinateur, est à l'image de son appartement, tout aussi propre et ordonné ! Ce qu'il reconnait volontiers, il faut dire que l'inverse aurait été un acte de mauvaise foi caractérisé. Même iTunes était perdu, incapable de faire son travail... C'était là un chaos indescriptible... Alors qu'il nous sert un verre de vin, je lui demande comment il arrive à bosser dans un pareil chantier ? Il me répond qu'il fait de la même façon qu'il vit chez lui... ce qui ne coulait pas de source pour moi ! En buvant son verre, il me surveille du coin de l'œil, inquiet, me dit-il, que je tombe sur des photos embarrassantes, voir compromettantes, quant à ces mœurs... Connaissant ses penchants, pour être son confident, ce sont ceux de sa chérie qui me surprennent et me laissent songeur... Bien que de la part d'une femme bien moins attachée aux valeurs morales qu'au confort matériel, pour se faire entretenir par un mari avec lequel elle refuse de vivre et pour avoir pris, après d'autres, P. comme amant-charmant, rien ne pourrait m'étonner, tant je l'imagine disposée à tout... Pour ma part, je ne me sens pas le droit de porter de jugement, mais je trouve tout de même cela... navrant ; et m'en trouve toujours tout étonné... 

Argent, renommée et pouvoir... Certains et certaines sont prêts à tout pour en avoir une part ou profiter de ceux qui en ont. Ce qui par ailleurs n'est pas une tâche si aisée, puisque la plupart de ceux qui les possèdent ne les ont pas obtenus grâce à leur empathie et leur générosité... Constater comment ils sont accompagnés est suffisant pour comprendre qu'ils ne sont pas disposés à partager et encore moins à faire preuve d'une quelconque considération à l'égard de leurs parasites, aussi serviables et aimables soient-ils...
Je n'ai vu ni son cul, ni rien d'autre... Et c'est mieux ainsi, je n'y tenais pas. Désirant conserver quelques rêves d'enfants...
Un peu plus tard dans la soirée, ayant atteint un très agréable degré de relaxation et un état d'esprit ouvert à toutes les subtilités... alors que P. s'exclamait en regardant "Orange mécanique", que c'était là toute son enfance ?! mais, j'ai dû mal comprendre... J'ai senti poindre quelques une de ces émotions que j'affectionne tant et que je craignais avoir égarées... Elles devaient avoir été enfouies profondément en moi par une sérieuse raison, mais, ouf ! elles sont toujours présentes...
J'ai dû me coucher vers trois heures ! Je sentais bien que quelque chose se passait, remuait... mais j'étais incapable de l'exploiter.
Le lendemain, c'est à dire, hier, je fus atteins par le syndrome de Cendrillon, ce qui n'était pas ce que j'espérais il faut bien le dire. J'ai entrepris le grand nettoyage de ma cellule. Il m'a fallu faire un saut au supermarché du coin n'ayant plus aucun des produits nécessaires.
C'est propre, ça brille et ça sent bon. Bien sûr, j'ai laissé de petits endroits empoussiérés... Comment faire autrement, alors que je conserve un tee-shirt sans jamais l'avoir lavé depuis la dernière fois qu'elle a dormi avec...
J'entends parfois de ces conversations au bureau... Ces gens qui n'ont qu'une hâte, devenir propriétaires... Ils en sont même si soucieux que ça leur donne cet air sérieux et gris qu'ont les gens responsables... En ça, je me dis que je ne suis pas tout à fait mature, ou qu'il me manque une de ces notions essentielles. Certes, j'ai déjà réalisé beaucoup de ces choses auxquelles ils aspirent, alors pour ce que j'en pense...
Il y a aussi, ceux qui, se croyant seuls, par peur de la vie, de l'avenir ; gâchent leurs réels talents ainsi que leur âme, étant prêt à tout, en ne cherchant qu'à sauvegarder ce qu'ils ne sont pas encore, plutôt que d'oser se mettre en danger...


Et moi ? Qui, en m'isolant, attend désespérément un geste, un mouvement alors que je pourrais en être l'auteur brillant ? Mais alors, quelle valeur aurait la probable relation qui en découlerait ? Et qu'y aurait-il de plus que ce que je fais ici ? Dans ce cas, précisément, tout ne peut prendre sens que si l'acte vient de l'autre, si l'envie est à double sens.
Toutes ces fenêtres ouvertes en grand m’aèrent un peu, et sans me sentir pousser des ailes, je me sens un peu libéré, un peu plus sujet au courant d'air...
Finalement, ce grand nettoyage, c'est peut-être qu'inconsciemment je me dispose enfin à recevoir dans ma garçonnière ? Enfin, ne nous emballons pas, ce ne serait pas ma première erreur d'interprétation...
Hier soir, couché bien avant l'heure, je regardais une émission sur cette ville étonnante qu'est Istanbul... Ces gens qui y vivent tout en sachant que demain tout peut disparaître, eux y compris... Je crois que j'ai sombré malgré mon intérêt pour ce reportage... Les grands mouvements, les changements de toutes sortes et en tout genre, sont épuisants. Il faut que je change certaines habitudes, que j'essaie de me renouveler... Et puis, c
e désespoir c'est comme un bon vin, une fois tiré on tient à le boire, au début même à s'en saouler tous les soirs... Ouvert depuis trop longtemps, il finit par tourner au vinaigre ; en boire alors un verre est un supplice... en revanche, en assaisonnement, c'est un délice !

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