(journal de mes sensations)

vendredi 15 mars 2013

De mémoire...

Je pouvais aisément la soulever de terre. L'appréhender tout entière, saisir la réalité de son amas d'élégances, m'éblouir de la cohésion de ses charmes.
À la voir, elle semblait fragile et cassante alors qu'elle était souple et puissante. Rien chez elle n'en avait l'air... elle pouvait même passer sans plaire. Mais, une fois là... chacun de ses gestes, de ses mots et de ses regards, était si pénétrant et invasif, que déjà l'idée de son absence était déchirante.
La soulevant de terre, quelque chose de fort, prenait vie en moi...
Le revers de la médaille, il y en a toujours un... c’est qu'avec l'explosion des sens, vint la confusion des instincts ; tant ils devinrent extrêmes et opposés...
Malgré cela, comment imaginer qu'un au revoir, banal, puisse doucement se muer en une séparation infinie ?
Et maintenant ? J'abuse de ma mémoire, jouant mes souvenirs, les clairs comme les troubles... sachant que chaque fois que je les convoque, ils deviennent un peu plus fragiles, l'espace de l'instant où ils s'ouvrent... Ils peuvent être corrompus par mon présent, se perdre dans la contraction de mon temps... Ils sont si légers parfois, je crains pire encore, qu'ils ne s'évaporent...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire