Je pouvais aisément la soulever de terre.
L'appréhender tout entière, saisir la réalité de son amas d'élégances, m'éblouir
de la cohésion de ses charmes.
À la voir, elle semblait fragile et cassante alors
qu'elle était souple et puissante. Rien chez elle n'en avait l'air... elle
pouvait même passer sans plaire. Mais, une fois là... chacun de ses gestes, de
ses mots et de ses regards, était si pénétrant et invasif, que déjà l'idée de
son absence était déchirante.
La soulevant de terre, quelque chose de fort, prenait vie en moi...
Le revers de la médaille, il y en a toujours un...
c’est qu'avec l'explosion des sens, vint la confusion des instincts ; tant ils
devinrent extrêmes et opposés...
Malgré cela, comment
imaginer qu'un au revoir, banal, puisse doucement se muer en une séparation infinie ?
Et maintenant ? J'abuse de ma mémoire, jouant mes
souvenirs, les clairs comme les troubles... sachant que chaque fois que je les
convoque, ils deviennent un peu plus fragiles, l'espace de l'instant où
ils s'ouvrent... Ils peuvent être corrompus par mon présent, se perdre dans la contraction de mon temps... Ils sont si légers
parfois, je crains pire encore, qu'ils ne s'évaporent...
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