Je n’éprouve le besoin d'aucun mythe pour
vivre, et me méfie de ceux qui en ont la nécessité... De la même façon, la
fiction m'ennuie, elle ne me semble supportable que lorsqu'elle est
Science-fiction...
Si
une fois j'ai eu un mythe, ce fut elle... Pour l'avoir
aimée, sans l'être d'elle. Aujourd'hui, rien n'a changé de ces deux
conditions... hormis la conscience que j'en ai. Ce qui a suffi pour le briser.
Me
ramener à la réalité… ma réalité ! Qui reste toujours un peu fantastique,
un peu mystique, parce que comment croire, tout à fait, à ce monde
extérieur ?
J'aurai
dû m'écouter... mais c'eut été lâcheté, c'eut été comme... se suicider. Et, je
ne m’y suis jamais résolu… N’ai jamais cédé. J’ai été sacrifié.
C'est
peut-être que de toute ma vie, je n’ai jamais su m’installer… je me mets
toujours de telle façon, que je suis toujours prêt à me lever, à partir… Me
refusant tous les droits, doutant même de mériter les plus essentiels. De tous
les peuples, c’est avec les nomades que je me sens le plus d’affinité. C'est si
vrai, qu'un de mes rêves les plus tenaces soit de vivre sur un de ces vieux
gréements...
J'avais
cru voir en elle, une constitution identique à la mienne. Le même manque de
racines... La même capacité à s'étendre, à sans cesse refleurir, quoi qu'il arrive... La même appartenance à quelque chose de plus vaste... Tellement fasciné de cela, je refusais alors de voir sa peur... quelle erreur !
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