Ça reste difficile à définir. Le
pourquoi de ce dilettantisme, la raison de cette déconcentration... Je ne sais
dire qu'une chose, ma tête est vide. Autour aussi, je me sens comme au milieu
d'un immense terrain vague, où tout ce qui a de la hauteur me semble trop
loin... définitivement hors d'atteinte...
Plus de sensations, peu d'émotions et pas assez
puissantes. À peine un filet de tristesse... Trop faible pour pouvoir
l'exploiter, en tirer quoi que ce soit...
Ce manque de l'autre, en s'estompant doucement,
n'active plus autant de significations émotionnelles, ne m'offre plus de
défis auxquels faire face ; ne me dispose plus à ces réactions physiologiques
presque douloureuses, à ces modifications d'expressions et de comportements.
Plus rien sur quoi focaliser à l’extrême mon attention. Mais plus encore, aucun
moyen de me sentir ou de me vivre, dans un état différent ou, du moins,
sacrément plus intense. Plus rien pour stimuler les circuits de mes neurones...
accélérer ma fabrication de dopamine, de sérotonine... décupler la vitesse de ma
pensée... L'autre, cette intime désirée, celle qui m'émeut... est mon LSD, mon
"psychocréatif"...
Le pire, c'est que de cet engourdissement, je ne
m'en sens même pas affecté... Et qu'il faille que ce soit au final ma raison qui m'alerte de
cette perte de sens et d'émotions... de ce vide qui me gagne ou m'absorbe.
Une image : une Bernique ! ventousée à un rocher, condamnée à l'immuabilité... jusqu'à se confondre avec son support.
Il me faut une vague ! De celle qui vous arrache,
vous emporte... Je préfère, et de loin, souffrir plutôt que de ne rien ressentir.
Même ma raison reconnaît que ma nature profonde ne prend de sens que dans
l'émotion.
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