(journal de mes sensations)

lundi 30 mai 2011

De la nécessité de rêver avec grandeur

De tous les rêves, ceux que je préfère sont ceux que je fais éveillé. La rêverie est comme une musique de l'âme, qui berce sans rien dire. Soupape de cette folie interne, de cette lucidité tranchante qui m'habite...
Je marche dans une rue ensoleillée, des pas me suivent tentant de me rattraper sans pour autant appeler... Je feins l'ignorance ne sachant pas quoi faire, j'ai reconnu ces pas, à ce rythme qu'imposent de hauts talons ; j'ai, je crois, reconnu cette aura qui les précède... 
Rêver l'insensé, l'invraisemblable, produit d'une imagination fertile, de ces rêves dont on ne peut rien attendre puisque nous promettant l'impossible, ils nous en privent déjà ? Ces rêves "tour d'ivoire" imprenable, qui vous isolent de tout et de tous, stimulent vos émotions.
...toujours en marchant, j'arrache ma chemise et libère avec vigueur des ailes aussi blanches que puissantes. Je me tasse et d'un élan me projette vers le ciel dans un fracas de tourbillons d'air. Se faisant je me retourne et la fixe, elle est paralysée par la surprise, ne sachant pas s'il faut céder à la panique ou s'émerveiller. Mon corps, mon attention, sont tendus à se rompre, je retombe doucement juste face à elle, la saisis par la taille, par les yeux et, nous envole... 
Mais plus encore, j'apprécie ces rêves du possible, ces rêves qui comme la vie vous apportent autant de plaisir que de déception parce que tout aussi soumis aux contingences des évènements extérieurs. Ces rêves comme une vie supplémentaire, qui vous rendent capable de ce que vous pensiez ne jamais oser faire. Ces rêves comme une seconde chance, perpétuelle.
... elle me rattrape, et malgré tant de choses... glisse sa main dans la mienne, puis sans me lâcher, s'arrête et attend courageusement ma réaction. Je sens en elle la décision d'enfin vivre... elle m'offre d'être à mon tour vivant ! Alors, je me retourne et l'enlace en larmes...
Ne se réalise que ce qui a été rêvé. 
Mais déjà, ces rêves entrecoupent, comme pour me donner du souffle, cet interminable cauchemar...
... les pas ont disparu, je me retourne juste à temps pour voir une ombre se glisser dans une voiture aux vitres fumées, et apercevoir le bas d'une jambe à la peau si blanche et, un pied chaussé d'un haut escarpin noir Louboutin... 
La portière claque, la voiture s'éloigne... je retourne à mon cauchemar.
Pour agir il ne faut ni penser, ni rêver. Il m'arrive d'agir, bien entendu, mais c'est moins dans ma nature que de penser, il faut me forcer. Excepté pour deux actions, écrire et aimer. Cela ne veut pas dire que je les fais bien. Si je pouvais écrire et aimer comme je rêve, avec grandeur...

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