(journal de mes sensations)

lundi 9 mai 2011

Je ne suis pas sûre qu'on choisisse son combat...

C'est une douleur à la fois aiguë et diffuse, avant tout morale parce que je le sais et ensuite physique parce que je le sens.
Une sensation d'enfermement, d'isolement. Bien que n'étant pas sujet au vertige ni claustrophobe... je comparerais volontiers toutes ces sensations réunis à celle que je vis. Si le sommeil me procure un peu de paix, c'est au prix d'autres souffrances, des sursauts explosifs au début de l'endormissement, des myoclonies hypnagogiques... le nom est aussi barbare que l'angoisse qui s'en suit.
Pleurer pourrait me soulager, mais bien que les larmes me montent vite aux yeux, je n'y arrive pas. 
Je génère une tension qui me détruit, j'ai parfois peur de perdre le contrôle de mon esprit, je prends la dimension de la folie.
J'ai décidé d'écrire cela pensant que ce faisant je trouverai la capacité de me raisonner, de relativiser ce qui me met dans cet état... Ah oui, j'avais presque oublié, ces acouphènes dès que je suis seul, ils m'épuisent, m'usent eux aussi ! 
Incapable de lire plus de cinq ou six pages sans ressentir un profond besoin de dormir, quelle que soit l'heure. Je me surprends à écrire malgré ma difficulté à rester concentrer. Par difficulté, j'entends une vraie souffrance. 
Quoiqu'il en soit, je sais pourquoi écrire est la seule activité possible. Certes, j'ai cette envie enfoui en moi depuis si longtemps, qu'il semble naturel qu'elle sorte un jour, même trop tard. Mais la vraie raison de ce début d'émancipation est extérieur, elle est différente ! C'est une autre histoire... 
Mes idées sont parfois si sombres que je ne vois pas d’échappatoire, de plus je reste convaincu que cet état ne dépend pas uniquement de ma volonté.
C'est arrivé petit à petit, à raison de coups divers et variés, assénés au fil des mois, des années. Je le pressentais mais comment l'éviter ? J'attends donc la vague qui m'emportera, il n'y a rien d'autre à faire, c'est un peu comme-ci c'était écrit depuis si longtemps que nul ne se souvient de l'origine.
Je sais ce que j'ai, je suis capable d'introspection, et j'ai même la prétention de savoir m'observer de l'extérieur, d'analyser mes comportements, cependant, je reste incapable de réagir. Et pourtant, je ne cesse de me battre, derrière mes faux airs de gentil, je suis un combattant, rompu à l'effort et à la douleur, chez moi la seule question est, quelle cause dois-je défendre ? Avec objectivité, ma nature m'offre un psychisme et des qualités physiques, d'endurance supérieure à la moyenne. Il n'y a là aucune gloire à en tirer, je suis fait ainsi, c'est ma chance. 
En revanche, je suis beaucoup plus fier pour cet espoir que j'entretiens et que je protège de toutes mes forces, même s'il ne pèse en gramme guère plus que mon âme ! 
Si aller travailler ou faire des courses de premières nécessités, ne me pose aucun problème, chaque geste aussi anodin que sortir de chez moi pour prendre l'air, dépasser sans bonnes raisons l'angle de la rue, me demande des efforts surhumains. J'ai, par exemple, mis plusieurs mois avant de commencer sérieusement à rechercher un appartement. Pourtant il était urgent pour moi de le faire, mais j'en étais incapable, une incapacité atroce... à pleurer.
C'est un combat que je mène seul, dramatiquement seul. Mon isolement, j'en suis, en partie, responsable. N'acceptant pas, que la plupart de mes proches, ne semblent pas disposés à essayer de comprendre mon engagement, ce en quoi je crois... Ce que j'essaie d'atteindre ! 
M'isolant et m'enfermant d'un côté, je me livre avec toute ma vérité de l'autre, offrant toutes mes failles. Parce que je crois en ce que je sens, jusqu'à me mettre en péril, jusqu'à m'abandonner...
Je me mutile comme pour dire, regarde ce que tu vas me faire, c'est inutile, tu risques d'en souffrir toi-même plus que moi !
Je suis conscient. Je flirt avec la folie... mais je ne le fais que par amour !
C'est une douleur à la fois aiguë et diffuse, avant tout morale parce que je le sais et ensuite physique parce que je le sens.
C'est une douleur qui fait que vous vous sentez seul parmi tous.
Je vais essayer de dormir, je suis si fatigué...         

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