(journal de mes sensations)

samedi 22 juin 2013

Ce sourire intime.

À l'évidence, j'ai dû perdre connaissance, hier soir... Cela ne m'inquiète pas plus que ça, et aucune de ces agitations extérieures n'a réussi à troubler ce néant enfin atteint... En sortir ce matin fût un peu pénible, ma mémoire semblait avoir était effacée, je n'avais rien à quoi m'accrocher... Si ce n'est ce réveil... bon sang ! Ce réveil, comment l'éteindre déjà ? Une fois debout tout est revenu, il fallait y aller... sous la douche, le réveil s'est remit à sonner ! Je déteste ça, lorsque le matin où je peux enfin profiter et que, même vaguement, je perçois le son agaçant du réveil d'un voisin oublieux, cela me met hors de moi... Dehors des fêtards de la veille au soir rentrent bruyamment ! Pourquoi ont-ils toujours ce besoin de faire savoir à tout le monde qu'ils ont passé la nuit dehors, à boire, à danser, à draguer ? Ils rentrent bredouilles, parce que s'ils étaient accompagnés ils seraient autrement préoccupés, et moins vulgaires... enfin, j'espère...
Aujourd'hui, je n'aspire qu'au néant, qu'à pouvoir perdre le fil de cette conscience ordinaire au cours de mes nuits... Mais avant, il m'arrivait de ne pas dormir, sans jamais être lassé, ni fatigué... Je passais la nuit éveillé, allongé tout contre une autre, qui même endormie m'émouvait, au point que contenir ce désir persistant qu'elle faisait naître chez moi était un réel plaisir d'âme... Bien sûr il y eu d'autres fois, où m'étant imaginé autre chose, de plus incarné... ce même désir me déstabilisait, me faisait perdre le contrôle, au point de me rendre malade...
J'aimais la regarder dormir. Lorsque l'on observe un autre dormir, on peut surprendre cette part invisible, cette part magique, que l'on a tous, enfin presque... La sienne me fascinait, séraphique, elle était irradiante à ce point que même absente je pouvais sentir sa présence comme par réminiscence... Elle était habitée par quelque chose d'angélique, qui m'apparaissait quand elle dormait, et qui avant de disparaître à l'instant de son réveil, laissait sur ses lèvres un sourire, unique... qu'on ne lui connaissait jamais durant la journée, et qu'elle-même ne pouvait avoir vu... 
J'imagine que plus on vit en désaccord avec cette part intime qui nous constitue, plus elle tend à se manifester par ailleurs... Sans doute sommes nous tous habités par un ange... sinon, comment expliquer que le simple mouvement de deux lèvres qui, très légèrement, s'étirent ensemble, puisse avoir un aussi fascinant et persistant pouvoir sur celui à qui ce signe est destiné ? 
Et comment expliquer que ce sourire intime, puisse me manquer à ce point, aussi infiniment ?

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