(journal de mes sensations)

samedi 8 décembre 2012

Des conséquences de l'alimentation et de la culture.

Ce matin, je ne me sens pas dans mon assiette. Une nuit cauchemardesque. Conséquence évidente d'hier soir. Un restaurant Chinois du 13 éme, de ceux qui sont principalement fréquentés par les autochtones du quartier, bref, un vrai voyage, que dis-je, une aventure ! 
Nous n'avons pas bu, tout juste une Tsingtao - le vin y est toujours infâme - mais avons fait les malins quant aux choix de nos mets. Enfin, quand je dis, nous... Par numéro, s'il vous plait, le serveur peu habile avec notre langue, comprenait mieux les chiffres. 
Pour ma part je suis resté, timide, l'aventure gastronomique ne me tente que jusqu'à un certain point... Raviolis frits, Pâtes de riz aux oeufs et crevettes et, Liseron d'eau à la sauce de Tofu fermenté. 
Mon pote, c'est une autre histoire... Au début il hésitait entre le Trépang farci (holothurie) et des Estomacs de poissons farcis, eux aussi (les estomacs ou les poissons, ce fut la grande question) ! Quand on sait à quoi ressemble un concombre de mer, autre nom pour le Trépang, on hésite à se lancer, et c'est bien normal... allez voir l'animal (plus bas)... 
- Ah oui, bon, très bon ! Fruits de mer, fruits de mer... 
Nous scandait le serveur... Qualificatif, qui me semblait totalement inappropriée... Je fis part de mes réflexions à mon compagnon qui finit par en convenir... Il comprit ensuite que le garçon de salle expliquait que les estomacs de poissons, c'était un peu fade !? Je me demandais alors comment devait être le reste ?! 
Mon ami, mais l'était-il encore à cet instant, choisi donc, des Langues de Canards rôties, des Pattes de poulets pimentées cuites à la vapeur et des Intestins de porc aux cinq parfums, à peine suffisant pour camoufler cette odeur caractéristique qu'ont les tripes ?! J'étais catastrophé, mais, je ne le savais pas encore, moins que ce matin...
Vous me direz pourquoi m'impliqué autant dans le choix de ses plats ? Et bien parce que je savais qu'il me mettrait au défi d'y goûter, voire de les partager... et que, si, en amour, je suis plutôt spontané et naïf, en matière de confrontations masculines, du genre : "qui a la plus grande ?", je suis plutôt, stratège... Pour espérer sortir, avec son amour propre indemne, de tels pièges ; il faut savoir se débrouiller, voire être efficace, avec ce que l'on a... N'est-ce pas ?
Les Langues, ça croque, c'est plein de petits os et c'est un peu élastique  juste assez, pour vous écœurer... Ma seule remarque fut qu'il fallait un paquet de canards pour servir un plat aussi garni... 
Les Pattes de poulet, je connaissais déjà, c'est un des plats que Philippe préfère choisir, par provocation j'imagine, même s'il regrette toujours son choix, après l'avoir mangé... 
- Ça doit être du Poulet Bio... 
Me lança-t-il.
- ?!? 
- ... parce qu'il reste de la merde entre les doigts ! 
En me montrant l'immonde dans son assiette... 
Consternation ! Mais, rire tout de même... Quel honte j'ai de moi, parfois... 
De la peau boursouflée, du cartilage et des os, voilà tout ! On dirait des mains d'enfant cuite à l'eau... Une horreur ! Et tellement pimenté, que le soir, ça vous emporte la bouche et le lendemain, autre chose... 
Quant aux intestins de porc, c'est ce qu'il y eut de moins pire, si je peux dire... surtout les poivrons et Dieu sait, comme ils me sont indigestes...  
Nous finîmes par le café le plus dégoûtant qu'il m'ait été donné d'avaler. 
C'est promis, nous reviendrons. 
De retour chez moi, incapable de me coucher... je décidais de regarder un film que j'avais enregistré. "Black Hawk Down", un film réaliste sur la guerre de Somalie en 1992... Excellent, mais une boucherie ! À deux heures et demie de la nuit, je ne dormais toujours pas, et le peu de temps de sommeil que je réussis à trouver fut le théâtre, non pas de cauchemars, mais de films d'horreur, de films "gore"...
Du coup, ce matin, vaseux et fragile... manquant franchement de fraîcheur et d'élégance... Je me trouve plus enclin aux blagues potaches et douteuses, qu'à l'expression de mes singulières émotions... 
Comme quoi, l'alimentation et la culture ne sont pas sans conséquences sur le comportement des individus.
J'abrège, mais il faut que j'y aille... Pardonnez moi.
Et puis, après, j'ai promis à J. de l'emmener voire les décorations de Noël des Grands magasins et d'aller acheter son sapin. Un peu de poésie ne me fera pas de mal, après un tel billet... 
Puissiez-vous ne pas me tenir rigueur de ces horreurs, inhabituelles ici. 

Trépang ou Holothurie
Langues de Canards

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