(journal de mes sensations)

samedi 22 octobre 2011

Cette solitude qui n'en est pas une.

Je préfère écrire que parler. Pour parler il faut être au minimum deux, moins c'est inquiétant. Alors c'est plus difficile de finir ses phrases, de dire jusqu'au bout ce que l'on a à dire, de se faire entendre sinon comprendre. 
Écrire c'est être seul, en tout cas pour moi. Jamais je me plaindrais d'être seul dès lors que j'écris. Écrire, ça m'ennuie presque de le dire, me suffit ! Pas seulement parce que j'en tire cette satisfaction d'avoir fait, durant un instant, quelque chose qui me parait sensé, mais aussi parce que, du plus loin où je puisse remonter dans ma mémoire, j'ai toujours recherché, inconsciemment, cette solitude.  Et ce n'est que depuis que j'ai commencé à écrire que j'ai compris cela. Cette singularité de caractère devait être en moi à ma naissance, ou peut-être est-elle la conséquences d'évènements inconnus de ma conscience, qui se seraient produit au cours des premiers mois de mon existence ? L'enfant dyslexique qui semblait introverti et timide, savait instinctivement ou inconsciemment (est-ce la même chose ?) qu'il était un solitaire.
J'adore être avec les miens, à peine je les quitte, ils me manquent et cela me déchire de même que la solitude m'effraie, me rend paranoïaque... mais dès que j'écris, j'existe. Toutes mes émotions contenues que je libère alors, provoquent un état de souffrance sans douleur, un état qui me pousse à écrire.
Écrire donc plutôt que discuter. Parce que je peux, sans être perturbé, exprimer jusqu'au bout mon idée, la corriger et, curieusement l'envie d'à tout prix me faire entendre disparaît, je m'en trouve moins vindicatif, plus tolérant aux idées des autres, s'ils prennent la peine de les écrire. Plus compréhensif et réceptif à la diversité des opinions, et plus assuré quant à la mienne.
Nul besoin d'essayer de s'imposer dès lors que l'on fait ce que l'on aime, on est curieux de tout et tous, envieux de rien ni personne. On ne cherche pas à avoir raison, on est !
Face à l'autre, je suis perturbé, je l'écoute moins que je ne l'observe et me trouve très vite embarrassé dès que ce que j'entends semble en désaccord avec ce que je perçois. Je suis aussi très sensible à toutes attitudes agressives. Et enfin je peux être troublé par d'autres choses, plus remarquables selon la nature de l'individu...
Je peux dire que je ne parle pas comme j'écris, que cela soit heureux ou pas, mais selon moi, je suis plus en accord avec ce que j'écris qu'avec ce qu'il m'arrive de dire.
Préférer écrire que parler est peut-être une chance pour ceux qui parfois m'accompagnent ! 
Il y en a pourtant une à qui j'ai presque autant parlé qu'écrit, sans doute ressentant le besoin qu'elle avait d'être bercée, je me suis laissé aller... Quelles âneries j'ai dû lui dire parfois, alors que ce que je lui ai écrit fut toujours en dessous de ce que je ressentais... Avouons-le, parfois, avec elle je me sentais comme quand j'écris, j'existais... 

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