(journal de mes sensations)

samedi 29 octobre 2011

"Quarante"

"2829", quatre chiffres qui en forment deux... dates ! Ce pourrait être un bon titre, à la façon de Wong Kar Wai ! Mais la similitude avec le romanesque de ses œuvres s'arrête à ces quatre chiffres, l'histoire quant à elle, n'est qu'un médiocre sujet d'intérêts, à peine digne d'une lettre anonyme ! Et les héros, n'en sont pas ! Sujets, selon leurs humeurs, leurs peurs, aux compromissions ainsi qu'au commerce des sentiments. La fin ne s'est pas encore écrite, mais ce sera un drame de vies brisées, une tragédie vulgaire avec son lot de remords, qu'aucune fuite n’étouffera. Ce genre de drame bête et ordinaire, à la façon de ceux que racontent les frères Cohen. C'est dire qu'il y a des destins dont on ne peut se cacher, même dans un trou perdu à l'autre bout de la Terre... Ou, peut-être des espaces dont on ne peut s'échapper... Une histoire moins violente, certes, mais tout aussi persistante à l'esprit, à la conscience, le genre que l'on traine comme la misère. Quoi qu'il en soit, il se produira, sans que je m'y sois fourvoyé, même si souvent la douleur, insoutenable, me poussait à considérer ce pire que j'avais à ma portée, ce pouvoir de nuire... je ne m'y suis pas abaissé, j'ai résisté, grâce sans doute à ce je ne sais quoi... 
"Ce je-ne-sais-quoi, si peu de chose qu’on ne peut le connaître, remue toute la terre, les princes, les armes, le monde entier. Le nez de Cléopâtre : s’il eut été plus court, toute la face de la terre aurait changé.(Pascal, Pensées, I, 162)"
"Il y a dans les personnes ou dans les choses, un charme invisible, une grâce naturelle, qu’on n’a pas pu définir, et qu’on a été forcé d’appeler le je ne sais quoi.(Montesquieu)"
Mais, comment !? Certains sentiments sont si puissants qu'ils exacerbent nos sens, dont ceux de l'observation et de l'attention. Et, tout, à un moment, se présente à vous. Une aide demandée pour briller ailleurs... une annonce à rédiger, des documents officiels... déjà de fortes présomptions, quelques mensonges, et même presque quelques aveux... Tout cela fut dilué sur la durée d'une relation, épisodique, peut-être seulement d’utilité... 
J'étais éveillé, terriblement éveillé, à tout ce qui émanait d'elle ou l'atteignait. Moi, rien ne m'atteignait, j'étais l'essence de ces sentiments, invincible. J'avais l'espoir, j'étais patient.
Qu'attend-on quand on sait ?
Alors ces mots aujourd'hui, bien que sachant ne plus être lu depuis des semaines, pour ce 29 (le 28, franchement, je m'en fiche) qui sacre un nombre à deux chiffres, tout rond pour les unités et anguleux pour celui des dizaines, son chiffre favori.
Je ne ferai rien d'autre cette fois-ci, c'est déjà bien plus qu'elle n'en fit jamais pour moi... d'avoir résisté... d'avoir écrit cela. Ces mots, abandonnés (il n'y a pas d'autre mot) à l'éventuelle curiosité qu'elle pourrait avoir de savoir si j'y pense encore, si j'en souffre toujours...
Et cela me rend triste, parce que je sens que personne ne fera rien (trop loin ou ne pouvant pas...). Il n'y aura que cette solitude, plus âpre ces jours-là, une punition qu'on s'inflige, je connais cela...

1 commentaire:

  1. Cette quarante ans a exterminé la poigne(prise) de '2829'. Rend maintenant la pâtisserie(!) de ses mains et coeur aussi pur que le sang et des lilas. Un hommage à toutes les femmes ayant toléré des situations compromises et, franchement, à ton beau coeur qui a duré depuis toujours. Elle est aussi capable du geste anonyme.

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