(journal de mes sensations)

mercredi 9 novembre 2011

Rien n'est pire que l'indifférence.

Ce sentiment, écrit hier à propos des humeurs, pourrait paraître équivoque. Si ce fut le cas, ce n'est que le fait d'une maladresse bien involontaire. Afin de lever toute ambiguïté, je tiens à préciser que c'est bien mon instabilité émotionnelle qui doit être invivable pour les autres. Attitude qui m'amène à m'isoler, ne connaissant pas d'autre moi-même, capable de me supporter sans en être affecté... 
Parce que, pour ma part, je ne le fus jamais, affecté par ses humeurs, ses instabilités, cette excentricité qui constitue sa singularité ! J'étais porté par quelque chose d'immensément plus puissant que l'orgueil, la vanité, que mon ego même... Quelque chose qui, je le sens, me porte encore... 
Ce matin, je me sens d'humeur un peu plus bavarde, c'est certainement la conséquence de ce mail découvert tôt ce matin. J'en reçois si peu, que le moindre d'entre eux suffit à égayer ma journée. Un mail de mon frère. Une autre relation déchirée... par la distance.
C'est d'un petit tintement que mon précieux m'annonce l'arrivé d'un mail, pour rien au monde je ne modifierai ce son, il réveille chez moi de si profondes et violentes émotions. Ce petit tintement, c'est ma madeleine de Proust !
Tout comme certains parfums, quelques nobles matières et une clarté particulière...
Me revient ce poème de Charles Baudelaire, qui m'avait valu une note au Bac de Français, qui fut une surprise pour beaucoup et une raison de jalousie pour d'autres : Correspondances

La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.

Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

II est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
- Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,

Ayant l'expansion des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.


Je voulais, aujourd'hui, apporter une précision à ces mots d'hier. S'ils se sont avérés mal compris... quelle importance finalement ? C'est toujours préférable au silence, ou même à une méchante migraine...
Petits ou gros, tant que subsistent les mots, tout est possible. Je ne connais rien de pire que l'indifférence !

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