Quel temps ici à Paris ! Gris, pluvieux, froid ; le
pendant de mon état... Je n'ai qu'une envie, me nicher sous ma couette et ne
penser à rien...
Je note un changement dans ma manière d'être ! J'ai
débranché mon ordinateur portable qui trône invariablement sur mon bureau... et me suis mis au lit avec, pour écrire ceci. Ce n'est pas commun... chez moi.
En
général, je suis plutôt du genre à m'astreindre à toutes sortes de règles et
principes. Quand on est au lit c'est pour y faire des trucs qui se font
allongés... assis... etc. Vous avez saisi ? Et debout, pareil ! Simple, logique,
évident, confortable, rassurant. Chaque chose à sa place et une place pour chaque chose... Et
là, avec, allez, une hésitation de dix secondes... j'ai tout débranché, sorti ma
couette, l'ai étendue sur mon lit, m'y suis enfoui avec mon ordi. J'ai monté une
pyramide avec mes deux oreillers et mon polochon, me suis installé en position
semi-allongée, semi-assise, avec posé sur mon bas ventre mon précieux en mode
wifi... Je me demande si cela est bien clair ? Bref, il ronronne
imperceptiblement et m'envahit très localement, d'une douce et agréable chaleur.
Pourquoi donc ne l'ai-je pas fait avant ? Je ne manquais pourtant pas
d'exemples, lorsqu'elle pratiquait ses rituels matinaux... Mais je concède
volontiers aux autres ce que je ne m'accorde pas. Enfin, ce sera bientôt du
passé, je vis mon Printemps arabe à moi...
Depuis le début de cette année, j'ai pris des
libertés notables avec mes principes d'avant. Et, jusqu'à présent, je n'y trouve
que des avantages.
Un bémol cependant, c'est à priori moins pratique...
J'ai un peu de mal à trouver la bonne distance, et cette douce chaleur... cette
position, me portent plus à la lascivité qu'à la réflexion, à l'endormissement
qu'à l'action. Je sens, malgré cela que je vais vite prendre goût à ces
laissés-aller... Cela devait être dans ma nature profonde, c'est fou comme on ne
sait pas s'écouter.
Donc, je cours moins, et surtout plus quand il
pleut... je m'adonne à l'Oaxaca... bois des bières mexicaines de temps en temps : mange n'importe quoi, n'importe quand... je ne me coiffe plus, et il m'est même
arrivé de ne pas me laver deux jours durant... Je fais laver mon linge... Et
passe un coup de propre quand quelqu'un vient... Je m'abandonne à toutes les voluptés à ma
portée, certes, encore sans complice... mais je ne désespère pas...
J'accède directement et sans condition à ce paradis
promis aux Hashashin, sans passer par Alarut... et avec pour seule et unique éthique,
le plaisir !
Je suis bien décidé à me faire du bien...
Le problème, c'est que là, tout de suite, j'ai envie
de fruits ; et bien entendu, je n'en ai pas... Il va donc falloir que je sorte, ou que je
m'en passe...
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