(journal de mes sensations)

mercredi 25 septembre 2013

Entre irritation et inquiètude.

Je m'essouffle un peu...
C'est à cause de certains silences, d'une soudaine absence... dont je ne sais quoi penser.
Après tout... je ne suis plus personne... au mieux, une connaissance... D'autres ont toujours été mieux placés que moi pour s'en faire... hier comme aujourd'hui. Et peut-être même qu'à eux, cela ne leur est pas nécessaire...
Allez savoir !
Mais comment savoir ? Je suis partagé entre deux attitudes : l'irritation et l’inquiétude. La première, conditionnée par le passé... la seconde, parce que je sais que seul, tout est tellement plus difficile. Bien sûr, on peut s'éprouver, résister au mal... mais nous tous avons nos limites et les atteindre, tout particulièrement quand on est seul, peut s'avérer insidieusement destructeur...
L'irritation, je m'y suis fait depuis... C'est l’inquiétude à laquelle je ne me ferai jamais... J'ai une conscience aiguë de ces épisodes terriblement blessants que nous sommes tous amenés à traverser... J'en garde moi-même de vilaines plaies, continuellement sensibles...
J'ai toujours préféré souffrir plutôt que voir un être, à qui je suis attaché, souffrir. Je n'en tire aucune fierté, ni ne cherche à m'en vanter, c'est juste que je sais comment gérer ce qui m'atteint et que j'encaisse extraordinairement bien ; je suis indestructible, j'épuise même le mal... Avec cependant, un talon d'Achille : la peine, le désarroi de cet autre que j'aime... Cela me bouleverse... profondément, infiniment !
Au chevet d'un malade, inconsciemment je lui prends la main puis appose les miennes là où ça fait mal, avec tendresse... tente, sans mot dire — parce que je sais qu'il semble y avoir là quelque chose d'inexplicable, et donc de potentiellement ridicule — de lui prendre sa souffrance... Je me rappelle mes mains sur des ventres brûlants, des nuques ou des tempes fiévreuses, d'êtres aimés... Je n'ai pas le souvenir d'avoir ressenti leur douleur, ailleurs que dans mon imagination... pas plus que je n'ai su si j'avais réussi à les soulager... Mais j'étais là et j'ai fait ce que me dictait mon cœur avec un total engagement. Peut-être cela suffit-il, ce peu d'amour dans ces moments-là ?
La contrepartie, parce que c'est dans la nature de rétablir l'équilibre, c'est que de ne pas savoir... m'irrite, et exergue ce soupçon d'orgueil qui s'obstine en moi...
Le plus pénible des deux ?
Que vaut-il mieux : 
"Ouf !... Ce n'était qu'un peu d’indifférence...", 
ou : 
"Quoi ? Non ! Non, non, non, non... ce n'est pas possible... Non, non pas ça !" ?
Mais ne dramatisons pas, j'ai déjà eu tant de fois l'occasion de le faire... et puis, d'autres sont là... 
Qui suis-je, moi, pour importuner les gens comme ça ? 

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