(journal de mes sensations)

jeudi 26 septembre 2013

Alternatives...

L'ascèse ne vaut que pour sublimer la volupté ! C'est l'alternative qui est importante, pour éviter que la routine ne diminue l'intensité de la volupté. L'ascèse est austère et passé la période enchanteresse du changement, assez rapidement, je m'y emmerde.
Hier, je succombe à cette belle fleur d'Oaxaca... qui dans son bocal de verre agrémente ma bibliothèque et à qui il n'a manqué, au cours de sa floraison, qu'une moite chaleur tropicale pour m'offrir un voyage en première classe... Libéré du poids de l'acquis au profit de l'inné, je retrouve l'animal, l'envie de jouer...
J'enfile un jean et descends voir Louisa, la boulangère d'en face... Une Izwawene sauvage et fière, aux yeux noirs profonds dans lesquels brillent tous les feux des tribus de l'Atlas, sentant l'encens, le miel et l'abricot. Une brune jais, espiègle et vive, au caractère bien trempé et libéré, qui m’appelle "beau gosse" et ne cesse de me répéter que si elle n'était pas aussi fidèle, elle n'hésiterait pas à me faire le même sort que réservent les clients à ces petits pains fourrés et ces belles miches dorées... qu'elle expose avec délicatesse dans la vitrine...
J'entre et c'est moi qui la trouble, la faisant se tromper à plusieurs reprises dans la monnaie à rendre, ce qu'elle reconnait devant tous en me dénonçant comme l'origine de son égarement... Je laisse passer le client derrière moi, un godelureau, qui émoustillé par notre conversation libérée, fait de la résistance, pensant faire valoir son ramage d'opportuniste... Perspicace et fine, elle le sert en souriant, sans toute fois cesser de me parler...
Rien que pour cela, j'ai bien fait de descendre ! Notre conversation ne dure jamais plus longtemps que le temps de faire mon choix... je n'y viens pas pour le pain, qui n'est pas excellent, mais pour cette façon qu'elle a de me regarder avec les yeux d'un enfant devant une vitrine de jouets... cette manière décomplexée qu'elle a de m'aguicher en se moquant de ma bonne éducation... J'aime que l'on me provoque ainsi, cela me libère de cette excessive admiration par trop respectueuse que j'ai pour le sexe opposé... Je sens que son pétillant sans-gène me disposerait volontiers, dans l'intimité, à l'outrage...
Hassassin à la solde d'Hassan Ibh Al-Sabbah, j'ai fui Alamût pour rejoindre ce palais des Milles et une nuit qu'elle m'évoque... et pour y tenir, non sans une certaine élégance, le rôle d'"As à seins", grand "Culbutineur", pourfendeur de mœurs, Prince concupiscent, amateur de festivités... entièrement dévoué aux envies de débauches et d'offenses de cette enivrante Zouaoui...
J'ai, en gentleman que je suis, salué dignement Louisa, avec tout de même dans l’œil,  l'étincelle de la volupté orientale qu'elle m'inspire et suis remonté dans mon fort Alamût, me passer cette envie soudaine et tumescente d'outrages.
Nom de Dieu ! ça fait un bien fou de se sentir désiré ! 

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