J'ai fait le vide ! Un peu trop, il me
semble.
L'écriture, c'est un muscle, à peine cesse-t-on de le
faire travailler qu'il se ramolli, s'atrophie... L'imagination c'est beaucoup
plus complexe ; il faut, certes, la faire travailler, mais plus que cela il faut
être dans une certaine disposition pour trouver les courants de sensations
appropriés et les utiliser ; un peu comme le marin, son voilier, la mer, les
courants et les vents.
Là-bas, je manquais de temps à moi, pour cristalliser les sensations attrapées au cours de la journée... De ce fait, je n'atteignais que rarement ces
émotions nécessaires pour stimuler mon imagination.
Dans cette pétole, je crains d'avoir perdu une partie
de mes réflexes...
Et puis, cet Alizé qui régulièrement me poussait est
monté vers le nord souffler vers l'ouest le sable des plages de Skagen ; veiller
sur ce chenal qui sépare le monde de la Finance de la mer du Nord, de celui des
Mythes de la Baltique...
Alors que peut-il se passer d'ici la mi-septembre
?
Je ne suis plus dans cette situation d'avant ou
l'espérance m'était indispensable pour respirer, sans pour autant ne plus en
avoir besoin. J'ai la sensation d'être entre deux mondes ; doucement, je
remonte, mais suis forcé de respecter des paliers de décompression pour éviter
l'accident...
C'est le passage des limbes, mieux vaut ne pas s'y égarer !
Bon sang, que le temps va me sembler long.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire