(journal de mes sensations)

jeudi 8 août 2013

Brèves de Provence.

Une cigale a élu domicile dans le pin qui surplombe la terrasse. Elle fait un de ces raffuts ! À force de se frotter ainsi elle va finir par mettre le feu au pin.
Tous sont partis à la plage, j’ai prétexté la préparation d’une ratatouille provençale pour le dîner afin de rester un peu seul. Des légumes achetés dans une petite coopérative à l’intérieur du pays. Tomates, courgettes jaunes et ronde, de petites aubergines, un poivron vert et un gros oignon blanc ; ail, huile d’olive verte et herbes de Provence. Les légumes c’est bien meilleur que la viande, mais c’est long à préparer, quand on veut bien faire. Nous grillerons quelques Dorades. Avec le Rosé du coin, ce sera assurément un agréable moment de partage.
J’indique à L,I et D, la façon de procéder pour qu’à l’occasion elles impressionnent leurs amis… La cuisine, c’est comme la vie, plus simple c’est, meilleur c’est ! Il faut éviter "le trop", en toute circonstance… Une ratatouille ne doit pas être une tambouille, chaque légume doit être cuit séparément, chacun nécessitant un temps de cuisson différent… L’assemblage se fait au dernier moment, tout en délicatesse et en essayant de faire beau. Au final, il faut qu’il y ait une belle harmonie entre l’aspect, les parfums et le goût. Et quand, en plus, on se trouve dans le terroir… Quoi de mieux ?
L’envie m’est venue après avoir reçu des images de plats réalisés par de petites mains que je connais bien, de véritables œuvres d’art, qui en disent long sur l’auteur…
Dans ces plaisirs qui nous sont offerts ici-bas, manger vient juste après faire l’amour, selon mes critères personnels... bien après, en fait. Je peux même m’en priver… bien que ce soit l’inverse qui soit le plus fréquent !
En fin d’après-midi, après avoir terminé la préparation de mon plat, profitant d’une baignade bien méritée, une étourdie ou une maladroite, a enfoncé la porte avant gauche de la voiture que nous avons louée… Personne, qui cependant semble ne pas être dénuée d’une certaine valeur morale, puisqu'elle a laissé ces coordonnées sur le pare-brise, ce qui est assez rare de nos jours pour être noté… Me voilà donc plongé dans les tracas administratifs inhérents à ce genre d’incident… et ça, ce n’est pas pour me plaire. Je me demande si cette volonté que j’ai de ne plus rien posséder n’est pas mue par l’envie irrépressible de fuir toutes ces procédures fastidieuses, toujours sujettes à controverses, à tentatives de tromperies.
Du coup, ce matin je me suis réveillé contrarié… Je ne suis pas allé courir… ne sachant plus vraiment ce dont j’ai envie, aujourd’hui, demain et pour les mois à venir... Une seule chose me préoccupe, régler ce problème matériel, en finir vite avec cette histoire.
Finalement, je n'aspire qu'à me sentir libre de toutes ces contraintes matérielles trop précieuses ; une fois dans ma campagne, une vieille guimbarde militaire, à la mécanique rudimentaire et indestructible me satisfera largement. Le genre d'engin massif et anguleux qui, lorsqu'on le stationne en ville, tient tous les autres à l'écart... Cabossé à souhait, couleur camouflage pour aller glaner ou faire la cueillette en toute discrétion... À la campagne on reste discret sur ce que l'on fait, on ne se vante pas... c'est une maladie de la ville.

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