Dernier jour de ce premier cycle... La douleur ne veut
pas disparaître... Quand elle me prend, même la codéine ne la calme pas, il n'y
a que l'Oaxaca... J'ai du mal à trouver mes marques ici... presque plus rien ne
me correspond. Je n'y ai pas cet endroit où me relâcher, m'abandonner... Un
fauteuil, un lit ou un bureau... une bulle !
Je tourne sans vraiment me poser... Je gamberge...
ressasse... Je prends aussi conscience de tout ce dont je me suis dépouillé...
J'ai bien avancé, ce n'était pas difficile... mais suis-je pour autant plus
libre qu'avant ? Je ne sais pas... moins obligé, sans aucun doute ! En revanche,
je sais que je ne souhaite pas revenir en arrière. Je ne sais pas très bien où
je vais, mais ce chemin ne me déplaît pas. Si j'avais quelque chose à demander,
ce serait un peu plus de courage pour me débarrasser de ces principes avec
lesquels je me regarde plutôt que d'avancer avec plus d'entrain...
Définitivement, cette société ne me convient pas ; plus
je l'observe, avec mon niveau de compréhension bien entendu... plus elle me
semble absurde. Tout ce temps et ces efforts qu'il faut, ne serait-ce que pour
faire son devoir ou faire valoir ses droits... c'est aberrant ! C'est cela le
temps perdu, parce qu'utile à personne... Quant aux valeurs qui sont mises en
avant aujourd'hui... je ne sais pas... qui aurait pensé qu'un excentrique de mon
genre soit aujourd'hui le défenseur de ces valeurs anciennes, qui avaient cours
quand nous étions moins nombreux... Une poignée de main, un regard, une
parole... valaient engagement. Désormais, chacun y va de son habileté à user de
la dialectique... cet art de commis voyageur m'exaspère.
Je suis inadapté à cette société de naissance, je le
revendique, mais d'une certaine manière, je ne peux pas m’empêcher d'éprouver,
pour ce qui me semble être mes manquements à m'y intégrer, des regrets... Par
scrupules et par crainte de ne pas être aimé, d'être rejeté ? Il faut dire que
la vie de moine ou d'ermite à des aspects qui ne m'attirent pas tant que
ça...
Tout ce qui n'a pas la même sincérité, la même honnêteté
que celle que l'on voit dans le regard d'un chien, m'indispose ; ce n'est qu'une
perte de temps. Toutes ces comédies, ces grimaces, ces faux-semblants... pour
quoi faire ? Satisfaire, sauvegarder un ego voué à un jour s'effondrer ? La
belle affaire !
C'est ne pas connaître la sérénité de n'avoir rien à
cacher ; d'être d'une seule pièce, d'être limpide...
Bien sûr, nécessité fait loi... Mais tout est aussi question d'essentiel...
Je suis pour ma part trop attaché à ma sérénité, et à m'inquiéter de celle de
mes proches ! Je n'ai pas la prétention, comme certains qui dénonceraient chez moi un
genre de "segmentarisme", de retour aux clans... de m'occuper du monde entier ;
mes proches c'est déjà beaucoup d'effort pour moi. Manque d'ambition,
d'ouverture ? Peut-être... Mais si tous en faisaient autant, le monde serait
certainement différent.
Je dois couver une bricole, être ramolli... j'ai dû prendre froid ou quelque chose comme ça ! Quelle idée de parler de ça ? Avec des idées pareilles on va plus vouloir de moi... ça va pas arranger ma situation...
Non...on dirait presque encore....mais faites attention à vous....! Avec ces idées là, on ne sait jamais....sourire.
RépondreSupprimerC'est vrai... ce n'est pas un quelconque coup de soleil qui serait à la source de votre sentiment d'être ramolli.
RépondreSupprimerTout ce qui n'a pas la même sincérité, la même honnêteté que celle que l'on voit dans le regard d'un chien, m'indispose (...) - ah, ayant lu le billet d'avant, je craignais que le regard d'un chien ne vous parle que trop peu ou pas du tout.