(journal de mes sensations)

samedi 17 août 2013

Ce lien qui surpasse toutes les différences, toutes les mascarades.

De retour de villégiature, je ne sais pas si c'est par devoir ou par envie que je cherche avant tout à reprendre mon rythme d'écriture.
J'ai accumulé toutes sortes d'émotions et de sensations qui s'affinent doucement... J'aurai tant de choses à dire sur ma relation avec L, I, D et J, mais une seule sensation occulte toutes les autres pour l'instant : c'était privilégié et merveilleux ; ça m'a rendu heureux et j'espère que cela aura nourrit et renforcé chez elles ce sentiment qu'ont ceux qui s'aiment...
Plus que des vacances au bord de la mer, cette quinzaine de jours d'août est devenue au fil du temps une vraie tradition. Plusieurs coutumes ponctuent ce séjour. Il y a, entre autres, cet apéritif dînatoire, pour lequel nous sommes conviés par S et sa moitié. La réception est à la hauteur du charme luxueux de l'endroit où habitent nos hôtes.
J’ai pour eux une réelle sympathie que je n’exprime que par de petits gestes anodins et discrets ; je les écoute toujours avec intérêts, mais ne me livre qu'avec beaucoup de retenue... Deux fois, nous eûmes l’occasion de partager plus intimement, et ce fut fort plaisant. Mais à l’occasion de ce dîner rituel de l’été, les conditions sont hélas, bien différentes…
Nous étions, cette année, cinq couples plus P et moi (qui malgré les apparences n'en formons pas un). Bien entendu, P m’avait déjà fait part à de nombreuses reprises qu’il ne souhaitait pas s’y rendre, que notre hôte S l’exaspérait au plus haut point, et patati et patata. Évidemment, comme chaque fois, il est venu malgré ses propos et comme un fait exprès fut princièrement installé à la table de notre dîner… Son ressenti à l’égard de S, le maître de maison, est essentiellement dû à des problèmes d’ego... ce dont l’autre n’a que faire, il lui suffit d’étaler ou d'être cynique... P haït S et ses simagrées tout autant qu’il est attiré par ce qu'il est, par sa réussite ! Les places d’honneur, autour de S... furent attribuées respectivement à sa conjointe et à F, une journaliste connue, présentant une émission d’investigations réputée. Femme qui pourrait être sympathique si elle n’était prétentieuse jusqu’au mépris. Elle daigne, plus qu'elle ne prend plaisir semble-t-il, discuter avec ses hôtes ; échanger, comme par aumône, quelques banalités avec leur suite ; et ignore totalement les autres, ceux dont l'apparence est ordinaire ou un peu trop singulière. Selon mes propres critères et au risque d'être à mon tour prétentieux, je me range dans la catégorie des singuliers, ce qui me confère l'avantage de ne même pas être méprisé.
Bref, si je ne m’y emmerde pas, à ces soirées, c’est parce que toujours intrigué, j'aime à observer, invisible, tous ces gens qui pensent tout savoir sur tout, qui étalent plus qu’ils ne creusent ou s’élèvent. Ils n’ont pour eux que d’être dans le concret, le réel. Ils semblent n'avoir pas plus d’états d’âme que d'empathie, et je devine derrière leurs masques de comedia del Arte, qu'ils ne savent pas plus qu'ils n'espèrent, ce que c'est qu'aimer et être aimé.
Et, je dois ajouter, que je suis convaincu d'au moins deux choses, c'est qu'ils m'invitent avec sincérité, et qu'ils ne cherchent d'aucune manière à m’impressionner par leurs jeux de semblants ou même à s'amuser à mes dépends.
Je ne pourrais pas dire avec certitude que nous sommes amis, ne nous voyant qu'une fois par an et ne partageant aucune intimité... mais lorsque nous nous retrouvons pour ces quelques jours de vacances, c'est toujours avec un réel plaisir et beaucoup de générosité ! Un peu comme si nous étions les membres éloignés d'une grande famille qui ne s'inquiéteraient les uns des autres qu'une fois dans l'année, au moment de leurs retrouvailles pour pratiquer cérémonieusement quelques rites précis afin de célébrer cet étrange sentiment qui les lie.
Et, de nos jours, c'est déjà bien !

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