(journal de mes sensations)

mercredi 21 août 2013

Gardien de maison. Ouh là là...

Je viens d'emménager chez N. Toutes partent en Slovénie, et il faut bien quelqu'un pour s'occuper de la ménagerie. Cette grande maison, que je connais par cœur... pour moi tout seul pendant dix jours... Le jardin, le silence et aussi l'ennui de ces petites villes bourgeoises de proche banlieue parisienne. Pire encore à cette période de l'année où tout est fermé, c'est désert comme un jour férié.
Je les ai déposées à l’aéroport... Un avant-goût pénible... Demain, ça recommence... Certes, cela ne me plaît pas, mais d'un autre côté je ne peux nier que c'est assez... confortable. Un truc simple que je maîtrise plutôt pas mal, qui me prend plus du temps que la tête... qui me fait vivre et voyager... sûr et régulier... De là à penser que ça encourage chez moi une certaine lâcheté, il n'y a qu'un pas... tout petit.
Malgré l'effervescence du départ, j'ai bien noté toutes les recommandations, je n'ai pas de tête pour ce genre de choses. La nourriture de V, celle des chats, des lapins et du poissons dans le bassin. Les plantes à arroser, celles à vaporiser... Le jour des poubelles, les compteurs, le courrier...
Ouh là là ! je commence à regretter...
Et puis la table est trop haute ou les chaises sont trop basses, quoi qu'il en soit je ne suis pas bien installé pour écrire... Et V ne cesse de m'observer par en dessous, et commence à me tourner autour, elle est de nature anxieuse, a compris que j'étais le dernier à rester et ne va pas me quitter de la truffe...
La maison, habituellement très vivante ou, plus précisément, formidablement bordélique, a été rangée... pour que je ne m'y sente pas trop mal à l'aise ; touchante attention sachant ce que l'effort, pour y mettre un peu d'ordre, a dû coûter... Dans le bassin, sous les nénuphars, je cherche ce poisson confié par les voisins... Il se planque, j'imagine qu'il ne voudra jamais retourner dans son petit aquarium transparent sans rien pour se cacher... Certes, il a gagné en espace et décoration, mais il doit se faire discret, il y a autour de redoutables prédateurs qui, le soir venu, viennent s'y abreuver... Manquerait plus qu'ils en fassent leur dîner alors qu'il est, certes, indirectement, sous ma responsabilité.
Ouh là là... va falloir que j'organise tout ça si je veux avoir la paix. 

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