(journal de mes sensations)

samedi 3 mars 2012

La journée d'hier

Hier, une journée passée avec J. Il y a entre elle et moi une vraie complicité qui, doucement s'amplifie. Je suis étonné de cette promptitude qu'elle a, à me comprendre à demi-mot, à presque me prévoir. Une grande balade dans le parc de Bercy, nous apprécions cet endroit tous les deux. Puis, nous sommes allés déjeuner un fish and chips et un cheese-cake, j'ai même pris une bière (!), pas très diététique tout cela, mais tellement réconfortant. Il y avait des sourires tout autour de nous. 
Il y a quelques semaines maintenant, elle nous avouait un désir qu'elle n'avait osé nous dire. Une passion presque secrète, qu'elle minimisait craignant qu'on ne la décourage, peut-être ? Suivant sur le net ses rêves, elle eut la joie de voir qu'une campagne de sélection s'ouvrait pour intégrer l'école des petits rats de l'Opéra ! Elle imprima le dossier d'inscription et harcela qui de droit pour obtenir les accords et signatures nécessaires... 
Non, je ne dirai rien sur ce que je ressentis, sur ma stupéfaction...
Hier, après notre promenade, nous sommes rentrés chez moi pour que je lui montre ce que je lui avais promis, même si cela m'était difficile. Des vidéos de ballets de grands chorégraphes et danseurs modernes... La passion d'une autre, qui m'avait ouvert à cet art... Art d'expression majeur et art de vivre, tant l'investissement ne peut-être qu'exclusif. Art, devenant l'ossature, le squelette de ceux qui s'y adonnent, s'y abandonnent.
Bref, nous avons commencé par Anne Térésa de Keersmaeker... C'est le quatrième volet de sa chorégraphie Fase, où dansant à la croisée de plusieurs chemins dans une forêt, ATdK dessine de ses pas répétés sur un sol ensablé, une sorte de rosace, de boussole, comme traçant un symbole, qui impressionna le plus J... La multiplicité des expressions, en l’occurrence, la musique, les souffles, l'expression corporelle et le symbole graphique qui apparaît ; ce plusieurs en un, semblait ouvrir en elle une nouvelle dimension...
Puis, enthousiastes, nous avons regardé "Le secret de la Licorne", le "Tintin" de Spielberg ! La même sensation que quand, petit, je lisais la bande dessinée...
Pour finir, on s'est cuisiné un petit dîner.
Je pense que je n'étais pas fait, au sens strictement intellectuel, pour être père... J'essaye de faire de mon mieux maintenant. Je comprends certaines choses, plus qu'intellectuellement, presque physiologiquement ! Des choses simples, élémentaires... Sans doute, si j'avais eu plus de caractère (autant dire si j'avais été un autre), j'aurai suivi une autre voie, plus intime... J'imagine que c'est difficile d'aller contre la raison, contre cette loi élémentaire qu'est la survie de l'espèce ? Il faut se faire ermite ou savoir s'entourer de ceux qui comprennent, pour survivre à ce conflit du seul contre tous, y compris soi. Mais ne pas savoir écouter son cœur ou acquérir confiance en soi, peut s'avérer encore plus insupportable à vivre. Parce qu'il n'y a rien de pire que de faire ce pour quoi on n'est pas fait ! 
Je crois aux signes, à la synchronicité, à la perception extrasensorielle, à l'énorme pouvoir de l'intuition. Dès lors que l'on se trouve en accord avec soi-même, en l'espace d'un instant, on sent ! On sait !
Tant de chose avant notre naissance et aussi après, nous ont formatés : évènements, environnement, histoire, inconscient collectif, etc. Nous rendant fort ici, faible là, plus ou moins sensible ou émotif à cela plutôt qu'à ça...
Pourquoi combattre ce qui nous constitue ? Comprendre, certes, mais ça viendra tout seul, dès que l'on cesse de perdre notre temps à nous battre contre nous-même. Combien faut-il d'actes manqués, d'histoires qui se répètent, de ce que l'on croit être des échecs, de mensonges, de souffrances imposées, de fardeaux à porter... pour enfin, se pauser les bonnes questions ? 
Reconnaître les signes, voilà la première préoccupation qui compte. Et puis, essayer de les comprendre...

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