(journal de mes sensations)

jeudi 29 mars 2012

Anecdotes, pour commencer à parler d'autre chose...

Hier, après mon travail, je suis sorti courir. Yes ! Le tour du lac est toujours encombré le mercredi... mais depuis que le soleil a repris de sa superbe, les berges le sont aussi. Ils viennent en masse s'allonger au bord de l'eau, tout particulièrement sur les deux petites îles, pour des raisons évidentes d'exposition et pour éviter les déjections canines, leurs auteurs y étant interdits. J'imagine que c'est parce que ces îlots abritent toutes sortes de volatiles, Paons et cygnes, oies cendrées et canards colverts, sans oublier les foulques, drôles d'oiseaux dont je reparlerai, que nos amis les chiens y sont proscrits.
Toute cette faune a ces habitudes. Des habitudes... plutôt élémentaires, basées sur des cycles naturels. Cycles cependant perturbés par ces exhibitionnistes, qui viennent le temps d'un après-midi investir leur territoire. Passant en courant, je me marre en imaginant que ces occupés plumés ont au moins la compensation de voir leurs occupants déshabillés se vautrer, non sans allégresse, dans leurs fientes encore fraîches ! Et, il suffit de voir le chemin miné sur lequel je cours pour se faire une idée précise de l'état de la pelouse sur laquelle ils s'étendent... Je ne parle pas du reste du bois, où une partie des promeneurs y sortent leur chien chier, tandis que l'autre y emmènent leur gamin pique-niquer... Le pire est que ce sont souvent les mêmes ! Promeneur de chien, lâchement on ignore ce qu'il sème, promeneur de gamin, on l'engueule quand il marche dedans. L'hygiène est avant tout une question d'honnêteté... 
J'évoquais plus haut, cet oiseau qu'est la foulque. Haut d'à peine vingt centimètres, il a une forme de poire et semble démuni d'ailes. Par contre il possède deux pattes aux pieds disproportionnés qui lui donnent un air comique. Une fois, alors que je courrai, l'un d'entre eux se trouva à courir sur mon côté gauche, à peine cinquante centimètres en avant. Il voulait apparemment rejoindre la berge située à ma droite et  avait dû être surpris par mon arrivée, j'ai la chance de ne pas courir en traînant les pieds, ou en soufflant comme une forge, bref je suis plutôt silencieux. Sa position de course, penché et tendu vers l'avant en se dodelinant, lui conférait un aspect sympathique et comique. L'épisode me parut immédiatement cocasse. Tout à coup il accéléra tendant encore plus le cou et tournant vers moi sa petite tête concentrée par l'effort. À ma surprise, il prit aisément un bon mètre d'avance et vira brutalement à droite me coupant la route, sans jamais me quitter des yeux... Cela me fit éclater de rire, tant il était drôle et surtout parce que j'eus la vision de cette scène me ridiculisant d'être ainsi doubler par un drôle d'oiseau aux grands pieds. De plus, j'étais certain, à voir son air, que s'il avait eu des mains, il m'aurait tendu un doigt d'honneur ! Il est vraisemblable qu'il impressionna tous les siens qui suivaient la scène d'un peu plus loin, le cul dans l'eau.
Un coup d'œil suffit, pour que je constate, non sans soulagement, que personne n'avait été témoin, mis à part la famille (certes, nombreuse) de mon coureur, quelques oies et une bande de mouettes rieuses qui s'en donnaient à cœur joie pour le coup. Ouf ! Mon honneur était sauf, mais il s'en était fallu de peu. 
Chaque fois que j'y retourne, j'imagine ce qu'ils se disent se poussant de l'aile dès qu'ils me voient... ça m'oblige à plus d'efforts et surtout, à plus d’autodérision !  

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire