(journal de mes sensations)

samedi 4 février 2012

La lumière, le plus "addictif" des psychotropes, l'ultime psychoaffectif !

Bien sûr, on peut se priver de tout, ne plus imaginer ces lacs de montagne, tapis de galets doux et ronds où se jettent dans l'eau limpide des pontons de bois gris, de bois clair... On peut, sous ces galets durs comme le froid, cacher pour tenter de les oublier, toutes ces sensations que l'on croyait pourtant essentielles, vitales même. On peut s'arracher les ailes, éviter la lumière, se déplacer dans l'ombre, dans le froid. 
Rejoindre la conscience collective, admettre, pour être accepté, s'être trompé, s'être égaré, aveuglé qu'on été par... la source d'une étrange et violente clarté. Se résigner à ce qu'il n'existe rien d'autre, autour de nous, que les bassesses de chacun et plus particulièrement de certains. Voir, sans croire, combien celles qui paraissaient les plus brillantes, les plus brûlantes, peuvent s'avérer les plus trompeuses, les plus frileuses.
Même reflétée, la lumière éblouie, aveugle. L'erreur, c'est de la confondre avec l'objet qui la reflète. Souvent, derrière ce scintillement, se trouve un morceau de miroir brisé, un peu de plomb sous du verre, plus disposé à blesser qu'à briller, et parfois même, si souiller qu'on s’étonne qu'il puisse autant étinceler. Stratagème, jeux de reflets sans cesse répétés, pour attirer, charmer, piéger... pour exister. Stratagème d'un objet qui finalement ne bouge jamais du trottoir où il a échoué, se contentant de rêver d'être embarqué, se contentant de simuler ce qu'il aimerait être, se contentant de refléter la lumière des autres, jusqu'à ce qu'il en soit chassé, balayé.
N'avons-nous pas tous une face cachée ? Ne sont-ce point nos vices qui le mieux nous définissent ?
Déjà deux révolutions de la Lune autour de la Terre, qu'il y a eu désertion et que je me suis fait porter pâle, sans compter les modifications de gravités qui font que le temps s'étale ou se contracte. Et ce que j'y ai perdu ou abandonné n'a, apparemment, rien changé... Plus qu'une incapacité à oublier, c'est une étrange impression que tout n'a pas été... dit ou fait...
Et, bien qu'ayant recouvré ma cruelle lucidité, subsiste la persistante conviction, qu'en grattant cette couche de poison que forme le plomb, qu'en polissant ce verre alors devenu transparent, il pourrait apparaître une perle, de celles qui irradient de leur propre lumière.
Encore que, pour qu'éclate cette lumière faut-il œuvrer en orfèvre en la matière, en artisan de l'ombre, en bottier meurtrissant ses mains pour lui couvrir les pieds, en cireur à genoux... et non en trafiquants rutilants d'entre gens, forcément pédant, se contentant de l'enfiler, en parure d'or et d'argent, afin de mieux se voir briller dedans.
Tout ce silence imposé, pensant pouvoir ainsi refermer une plaie. Et, à bout de souffle, anémié par cette privation d'émotions, affamé... des premiers mots hésitants, jetés ici, surgissent intactes, passion, révolte et colère. Des mots comme des hurlements, des éclairs, à croire que mon chemin c'est la guerre ! la poudre le feu l'enfer ! 
La lumière, le plus "addictif" des psychotropes, l'ultime psychoaffectif ! Rongé par elle, je m'épuise alternant foi euphorique avec ricanements s’inclinant en amers rictus...

Heureusement, il y a, de temps en temps, des choses comme cela :
http://www.youtube.com/watch?v=otHKzBedPaI
On aurait pu penser que deux phénomènes émotionnelles aussi intenses ne pouvaient que s'annihiler une fois ensembles. C'était sans compter sur l'intelligence de l'accord, de l'harmonie et du cœur. L'un, admiratif et touché (ce que lui et moi avons d'ailleurs en commun à l'égard d'elle), se tient dans l'ombre, se contentant d'accompagner, d'éclairer la beauté de l'autre. Les deux, jouent en virtuose du plus bel instrument qui soit. 
À écouter (avec des écouteurs pour ne rien perdre de toutes les subtilités dont cela... regorge) comme on contemple une peinture, un paysage, une étoile... à écouter en boucle, jusqu'aux larmes, jusqu'à l'épuisement...
Pourquoi cela me touche tant ? trois jours déjà que je l'écoute en boucle... sans savoir pourquoi, mais je cherche... Peut-être parce que j'y retrouve l’émotion d'une voix qui me saisissait, m'emportait, me pressait, faisant éclore ce qu'il y a de meilleur en moi...

Alors, tant que ma flamme vacille encore et qu'il y a du sable...
Même si, déjà l'idée de sable... blanc constellé de grains plus foncées, doux chaud, souple et poudré au touché... me révèle à quel point je peux être... synesthète. De naissance ou pour avoir abusé de ces psychotropes que sont, la lumière, les émotions, la peau... ? 

Un extra, pour la passion qui, lorsqu'elle est libérée, irradie : 
http://www.youtube.com/watch?v=QjJRNaKOab8&feature=related

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