(journal de mes sensations)

mardi 14 février 2012

La fête à qui ?

La Saint Valentin est partout... Décolletés et fessiers rouge d'envie s'affichent dans toutes les vitrines et particulièrement dans les boulangeries et les boutiques de lingerie ? Ce qui, fondamentalement, est étonnant... s'agit-il de fêter un sentiment de cœur partagé ou un désir de corps, brûlant ? Sans doute les deux, mais le second est, il faut bien l'avouer, plus accrocheur. Ces cœurs suspendus dans les vitrines, tout ronds, généreux, semblant doux et chauds d'être ainsi rouge... écarlate, en disent long sur la soirée en question. 
Serai-je à ce point obsédé de voir ainsi des Saints partout ! Il faut dire que, point de seins pour mes mains et pour mes yeux, en ce jour de fesses-tivités à deux ! Sans doute cette tendance à trop idéaliser le premier (celui du  cœur) fait-elle de moi le souffre douleur du second (celui du corps), qui s'acharne à travailler mes sens les plus profonds, à me tourmenter jusque dans mon sommeil (et que dire du réveil)... Y aurait-il, chez moi, quelque chose qui ne tourne pas rond ?
J'écoute toujours en boucle "Flétta", cela touche un endroit sensible, un accès secret, enfouis quelque part en moi, la trace d'une passerelle vers cette sensation d'essentiel... Impossible de trouver la traduction du texte, il semblerait même qu'il n'en existe pas, qu'il soit intraduisible ! (me référant à cet extrait d'interview de Bjork : 
"We spent a few days singing together, and during that time he wrote a piano song that I sang over in gibberish Icelandic, you know, that hazy undefined scratch vocal you make when you’re coming up with a melody...
Well, it sounds really new age-y [laughs], but when I’m writing a melody I’ll generally just start off with sounds and empty vowels. Then I write a lyric and sing that. But anyway, I was improvising over his piano track, coming up with a melody. After I went to bed, Antony stayed up all night, recording vocals and harmonising all my gibberish with these lush four part harmonies, effectively making a choir out of it. When I woke up in the morning, he told me he wanted to play me something. I was really honoured when I heard his work. And the track is great. It’s him singing in Icelandic, even if he has no idea what he’s singing about.")
J'y perçois une forte émotion qui éveille chez moi quelque chose de profondément intime, qui n'a peut-être de sens que pour moi. Est-ce cela être touché ? 
Un peu comme cet ultime et céleste palier, que l'on atteint parfois, cette sorte de niveau supérieur ou, à l'union des corps dans l'abandon total à l'extase, s'ajoute la découverte chez l'autre, d'une intime et secrète passerelle qui nous mène à ce sentiment essentiel... que l'on ne devrait célébrer qu'une fois par an !?
La contre-partie, le prix à payer, c'est que le niveau inférieur, non agrémenté de cette intime passerelle offerte vers l'infini, devient alors un peu décevant, nous laissant, en quelque sorte, sur notre faim. Même si, malgré cette révélation spirituelle, le désir charnel continue de nous travailler la pression du sang toujours aussi régulièrement et avec la même ténacité qu'avant...
Bon, au final, même si nous n'oeuvreront pas tous aujourd'hui, à commencer par moi... Valentin, gare à tes... ça va être ta fête !    

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