(journal de mes sensations)

vendredi 24 juin 2011

Entre naïveté et scepticisme

Je m'attrape, m'extrais de moi, m'arrache de l'inconscience. 
Je me tiens par la nuque comme on tient un pantin, me secoue l'existence... y a-t-il un sens ? Et dans quel sens s'étirer, vers où s'étaler ? 
Je me jette comme un corps perdu, dans un arbre qui passe et m'y trouve pendu. Raide sur la corde je funambulise, je suis ce fil, en équilibre. 
Fragile, de mes bras désormais vides...
Si vides qu'ils s'étendent et filent comme pour me fuir. Loin d'une tête trop pleine d'idées lourdes en arrière, qui tirent. 
À l'intérieur de ce corps devenu insensible, ça cogne à vide, ça s’essouffle. 
Je laisse mes yeux tomber à l'intérieur, le même vide que dans mes bras. L'effroi ! 
Je tente d'accrocher la réalité qui passe, m'expose, plaies et failles en avant, déballe toute ma vérité, tous mes riens au regard des autres. 
Créer, écrire, je ne peux le faire que dans la naïveté ! Il faut compter avec ce scepticisme tout enflé des derniers mauvais coups reçus, il faut compenser, à force d'émotions inventées, d'espoirs forcenés...   
Et, entre naïveté et scepticisme, traquer sans répits cet insignifiant qui mènera à l'essentiel. C'est lui, toujours, l'indice, le guide... 
Je cherche mon ciel, il était là, impossible de m'être trompé... il était là... 
A-t-il filé devant, est-il resté derrière ?  
Je ne peux poser ma table de travail et ma chaise que sous ce ciel unique, ce ciel pâle constellé d'étoiles sombres... ce ciel de nuits blanches, propice à l'imagination...
Épuisé je rentre où je repose, dans cette lumière sans chaleur qui éblouit sans beauté. Brume blanche atténuant toutes sensations. Lumière analgésique...
Plus tard j'essaierai encore, après ce moment fragile, sans mémoire et sans illusions, où ne ce trouvent ni avenir, ni passé... 
Après l'inconscience de la nuit, je continuerai...

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